Jack Nicholson
gens – et notamment ceux qui sont les plus proches de lui – dépendent financièrement de Jack, d’une façon ou d’une autre. Quand ses amis et ses collègues lui ont demandé s’ils pouvaient coopérer avec moi pour cette biographie non autorisée, ses réponses ont varié en fonction des moments et du niveau de confiance qu’il avait en ses proches.
Certains ont commis l’erreur de contacter son avocat, son agent, son attaché de presse ou son assistante. Ces gens ont tous reçu une réponse rapide et sans appel : ce livre n’avait pas été ratifié par Jack. Ceux qui se risquaient à poser la question à Jack lui-même s’entendaient généralement dire : ça m’est égal, c’est à toi de voir. Ce qui tendait à faire porter le poids de la responsabilité sur les épaules de ces gens. Certains me parlèrent, d’autres non.
Pourquoi certaines personnes ont-elles accepté de coopérer à cet ouvrage et d’autres non ? Ce livre ne reflète-t-il donc pas de façon injuste le point de vue de ceux qui ont accepté de coopérer ? Oui – c’est toujours un risque, un risque que l’auteur se doit de contrebalancer en choisissant un éventail de gens le plus vaste possible, en recherchant des sources disparates et inattendues, en acceptant les points de vue différents et contradictoires. C’est pour cette raison que, comme je l’avais fait pour mes précédents livres, j’ai non seulement cherché à interroger le plus de gens possible, mais aussi écumé les bibliothèques, les archives, les tribunaux, journaux, magazines et livres pour trouver des sources complémentaires. Ironiquement, il y avait, pour Jack, plus d’articles et d’interviews à étudier que pour George Cukor – dont la carrière remontait au Broadway des années 1920 et avait duré plus de soixante ans.
Quelques-unes de ses connaissances m’ont parlé parce que Jack avait depuis longtemps quitté leurs vies (même si, l’acteur semblant si omniprésent dans les médias, quelques-unes ont préféré quand même « demander à Jack », au cas où ce dernier pourrait voir au-dessus de leur épaule). Certaines de ces personnes ayant quitté la vie de Jack étaient désormais au-delà des angoisses professionnelles typiques de Hollywood ; d’autres durent penser à conserver leurs chances de pouvoir un jour travailler de nouveau avec Jack. Il me semble que quelques rares personnes m’ont parlé pour prouver qu’elles étaient sur un pied d’égalité avec Jack et qu’elles n’avaient pas besoin de sa permission pour prendre une telle décision. Et que certaines m’ont parlé par simple curiosité, pour savoir ce que les autres avaient dit et ce que j’avais découvert.
Certaines personnes m’ont parlé de façon officieuse, ce qui est malheureux, mais inévitable dans les cas de sujets intimidants tels que Jack (certaines des sources que j’ai rencontrées étaient parfois attendues chez Jack plus tard dans la journée). J’ai essayé de citer le moins possible d’« amis » anonymes, mais il ne faut pas oublier que ces gens sont aussi, naturellement, les plus familiers avec la star, les mieux informés et les plus utiles. Très peu de personnes m’ont parlé parce qu’elles détestaient Jack ou avaient un message à lui faire passer. Les choses s’étaient déroulées de la même façon quand j’avais interviewé les gens pour mon ouvrage sur George Cukor, qui, comme Jack, était une personne globalement très aimée. J’ai essayé de prendre ces messages avec des pincettes, même si le point de vue de leurs auteurs doit néanmoins être considéré comme respectable.
Il est inutile de dire que les amis de Jack adorent Jack, mais ce qui est intéressant, c’est qu’ils se comportent avec lui de façon protectrice, presque comme des grands frères ou grandes sœurs. J’ai vraiment eu la sensation que si son pouvoir et son statut sont indéniables, cette importante star est aussi vulnérable, et presque fragile, à leurs yeux.
Le wagenburg visant à protéger Jack a été mis en place à Hollywood aussi bien que dans le New Jersey. Ses amis d’enfance et les membres de sa famille disaient invariablement qu’ils souhaitaient réfléchir avant de me parler de Jack. Tout le monde, semblait-il, voulait « demander à Lorraine », dont le réseau d’amis et de contacts sur la côte nord du New Jersey est aussi formidable que celui de Jack à Hollywood. Tout le monde semblait être sur sa
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