Je suis né un jour bleu
ses poèmes et après nous marchâmes sur les
bords d’un lac à l’eau claire et bleue. Il n’y avait aucun nuage dans le ciel, le
soleil brillait et la lumière semblait pétiller à la surface de l’eau. Comme la
journée se terminait, Birute me demanda de l’accompagner pour contempler le
coucher de soleil. C’était notre première rencontre depuis des semaines, mais
aussi la dernière car ma mission touchait à sa fin et qu’il était temps pour
moi de rentrer à la maison. Birute me dit que notre amitié signifiait beaucoup
pour elle, en particulier parce que ces derniers mois avaient été difficiles
pour elle. Elle sentait que j’avais fait de gros progrès. Je le savais et j’avais
senti depuis quelque temps que ce n’était pas seulement ma vie au jour le jour
qui avait changé avec mon séjour en Lituanie. J’avais moi-même changé et, d’une
certaine manière, je m’étais renouvelé. Nous étions assis tous deux, en silence,
regardant le soleil d’été qui se couchait, mais nos cœurs n’étaient pas lourds
parce que nous savions que si une aventure se terminait, une autre allait commencer.
8
AMOUREUX
Ce n’est jamais facile de dire au revoir,
en particulier à un pays qui est devenu le vôtre loin du vôtre – ce que
la Lituanie était pour moi après une année. C’était une chaude journée de
juillet et je remontai pour la dernière fois l’avenue qui menait jusqu’au
centre. Liuda et les autres volontaires s’étaient réunis dans la salle de
classe pour me souhaiter bon voyage. Je remerciai chacun d’entre eux, en
lituanien, pour leur aide et leur gentillesse envers moi. liuda m’offrit un
journal illustré et relié de cuir comme cadeau d’au revoir et me dit qu’elle
espérait que je le remplirais de mes nouvelles idées et de mes aventures
futures. Une partie de moi était triste de partir, mais je savais que j’avais
accompli tout ce que je pouvais faire ici – personnellement comme professionnellement
– et qu’il était temps de partir.
Le vol de retour n’en finissait pas. Je
passai une partie du voyage à lire et à relire la lettre que m’avaient envoyée
mes parents une semaine plus tôt. Peu après mon départ pour la Lituanie, mon
père avait entendu parler d’une grande maison qu’on venait de construire et qui
était à louer dans le quartier. Il s’agissait en fait de deux maisons qui
avaient été réunies, avec six chambres et deux salles de bain. Cette maison
était un cadeau des dieux pour ma famille qui déménagea peu de temps après. C’est
à cette nouvelle adresse que je devais rentrer, et la lettre était accompagnée
d’une photo de la maison ainsi que des instructions pour s’y rendre.
Une figure familière, celle de mon ami
Rehan, m’attendait à l’aéroport. Nous étions restés en contact par cartes
postales durant tout mon séjour outre-Manche, et malgré tout c’était bon de le
voir en personne après tout ce temps. Comme il l’avait fait plusieurs années
auparavant, il offrit d’être mon guide à travers le labyrinthique métro
londonien. Une fois assis, il m’écouta patiemment raconter des anecdotes
concernant mon séjour à Kaunas et demanda à voir les photos des différents
endroits que j’avais vus et des différentes personnes rencontrées. Quelque
temps après, il se leva rapidement et me dit que nous approchions de ma station.
Il restait juste assez de temps pour rassembler mes sacs et le remercier. À
peine eus-je posé le pied sur le quai que le train était reparti. Avant même
que j’aie fini de me retourner, il disparaissait dans l’obscurité d’un tunnel à
venir.
Les rues étaient tout à fait inconnues
pour moi. Je marchai longtemps avant de réaliser que j’étais perdu : le
nom de la rue à laquelle je parvins n’était pas celui indiqué dans la lettre de
mes parents. Peut-être avais-je pris un mauvais embranchement, quelque part. Nerveusement,
je demandai de l’aide à un passant. « Continuez à marcher et tournez à
droite au prochain carrefour », dit-il. Quand je vis enfin le nom de la
bonne rue, il me vint soudain à l’esprit qu’il était pour le moins étrange de
demander où se trouvait la rue où habitait ma propre famille.
Tous furent ravis de me voir et nous
passâmes plusieurs heures de bonheur à rattraper le temps perdu. Certains de
mes frères et sœurs prétendirent que j’avais un petit accent, ce qui n’était
probablement pas surprenant après
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