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Journal de Jules Renard de 1893-1898

Journal de Jules Renard de 1893-1898

Titel: Journal de Jules Renard de 1893-1898 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Renard
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choses.
    - Que fait Louis de Robert ?
Docquois :
- Depuis qu'il cherche à ne plus vous imiter, il ne fait rien de bon. En attendant, il met du persil autour d'une douzaine de nouvelles pour faire un livre : Un tendre.
Les seins que je vous vois n'empliront point ma bouche.
12 octobre.
Ils s'embrassaient comme deux coqs.
Ils avaient vu leurs deux papas faire de grands gestes, parler avec des éclats de voix, devenir rouges, en un mot : discuter.
Quand les papas furent partis, les deux enfants se battirent jusqu'au sang, « pour imiter papa ».
Pourtant, je rencontrai un monsieur, aussi triste que moi, si triste que, dans cette rue où il y avait foule, comme deux égarés en pleine campagne, nous nous saluâmes.
Un fagot de devant les bouteilles.
14 octobre.
Oh ! critique, je comprends très bien votre critique. Vous savez, entre nous, moi, je ne me plais pas toujours, non plus.
Un joli mot tombé de la bouche de Courteline :
- Ne vous amertumez pas, Renard.
A quoi bon dire : « Il a » ou « Il n'a pas de talent ? » Quoi qu'on dise, il n'y a pas de preuves.
Mais, comme tout de suite on s'entend, et comme la conversation devient intéressante, et comme bientôt on s'anime, dès que, au lieu de traiter seulement de l'art, on traite de l'argent qu'il rapporte !
    L'un raconte que Zola gagne 400 000 francs par an, et qu'un journal lui a offert 10 000 francs par article hebdomadaire, et que Daudet doit enrager, et que Vandérem, dressé par Capus, est en train de gagner ce qu'il veut.
Comme tout cela est clair et captivant !
15 octobre.
Aujourd'hui, quand on a une situation régulière, on gêne tout le monde. Et les gens qui ont des maîtresses ne nous saluent pas.
Poil de carotte, libre drame.
Premier acte : il s'en va.
Eugénie :
- Mais, je suis heureuse. Poil de carotte, fais-tu ta prière ?
Poil de carotte :
- Non.
Eugénie :
- Moi, je la fais.
Je fais la dînette, etc., etc. Et je suis heureuse.
Poil de carotte :
- Quel est le plus important pour toi, de la dînette ou de la prière ?
Le premier acte se passe dans la cour. Mme Lepic paraît sur l'escalier :
- Qu'est-ce que j'entends ?
- Maman, c'est Poil de carotte qui veut s'en aller.
- Qu'il s'en aille !
    Ses parents s'éloignent. Il dit : « Zut pour eux ! Me voilà libre. Je m'en vais ! Je m'en vais ! »
Deuxième acte.
Poil de carotte, grisé, rencontre des gamins.
- Je suis libre ! Je suis libre !
On veut le suivre.
- Non ! Ne venez pas avec moi. Vous n'êtes pas libres, vous !
Il rencontre un paysan qui veut le remmener chez sa mère, un mendiant qui lui refuse la moitié de son pain, un chien qui veut le mordre. Il rencontre son père.
- J'aime mieux le chien.
M. Lepic :
- Brave homme, avez-vous vu mon enfant ?
Le paysan :
- Votre enfant, Monsieur Lepic ? Vous l'avez donc perdu ? Non, il doit se promener par là...
17 octobre.
- Je crois que, voulant faire un chapeau, tu n'as réussi qu'un abat-jour. A présent, mets-le sur la lampe, sur le verre de la lampe. Il me semble que je jugerai mieux de l'effet.
Une vieille bonne femme disait dans la rue :
« Oh ! mais l'Espagne ne vaut pas la Russie ! »
19 octobre.
L'homme disait : « Ton mari est un maquereau et, toi, une sale vache. » Et il poussait la porte qui cédait un peu.
    Et l'on voyait la femme qui se cramponnait et, derrière elle, une tête pâle et un marteau qui se levait, prêt à s'abattre si la porte cédait.
26 octobre.
Goncourt et Pottecher passent ensemble une saison à Vichy. Quand ils se quittent, Goncourt, par peur de l'ennui, effroi de la solitude, embrasse son jeune ami et pleure.
Dès que Pottecher suppose que Goncourt est revenu à Paris, il va le voir. Il trouve un homme de marbre, veiné de rouge, qui met longtemps à fondre, qui ne redevient qu'au dessert l'homme de Vichy.
Fantec :
- Maintenant que je suis grand, on va me prendre pour un journaliste.
Faire un volume avec des contes de plus en plus courts, et intituler ça Le Laminoir.
27 octobre.
- Un acteureau me dit qu'il devait jouer un rôle dans une pièce de..., mais qu'il aurait fallu coucher avec lui, et qu'au premier attouchement de ce monsieur il lui aurait montré qu'il n'était pas de ces gens-là, lui !
Quel talent il faut pour écrire dans un journal !
1° Prendre garde de glisser sur les épluchures et graillons de l'escalier qui monte au bureau de rédaction.
    2° Plaire au garçon.
1er novembre.
Comme un taureau qui s'en irait frapper, de ses cornes, le soleil rouge.
S'il y avait une Parque qui coupait le fil des

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