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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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crainte n’est pas de nature à troubler mon repos. Adieu, mes amis.
    Tony Foster poussa un profond soupir, en levant les yeux et les mains vers le ciel. L’alchimiste annonça sa résolution de consacrer une partie de cette nuit à une expérience de grande importance, et Foster et Varney se séparèrent pour aller chacun dans leur chambre.

CHAPITRE XXIII.
     
     
    « Que Dieu veille sur moi dans ce pèlerinage ;
    « Car je ne puis attendre aucun secours humain !
    « Si chacun à son gré se faisait son destin,
    « Qui voudrait naître femme ? et consacrer sa vie
    « Aux larmes, aux douleurs, à la longue agonie
    « De voir que son amour n’obtient plus d’autre prix
    « Que froide indifférence et barbare mépris ? »
    Le Pèlerinage d’amour .
     
    Le jour finissait ; Jeannette, au moment où son absence prolongée au-delà de son habitude aurait pu causer des soupçons et provoquer des recherches de la part de gens aussi méfians que ceux qui habitaient Cumnor-Place, se hâta de rentrer, et de monter dans l’appartement où elle avait laissé la comtesse. Elle la trouva la tête penchée sur ses bras, qui étaient croisés sur une table devant laquelle elle était assise ; à l’approche de Jeannette, elle ne leva pas les yeux, et ne fit pas le moindre mouvement.
    La fidèle suivante courut vers sa maîtresse avec la rapidité de l’éclair, et la touchant légèrement pour la tirer de cette espèce d’engourdissement, elle conjura la comtesse de la regarder et de lui dire ce qui l’avait mise dans cet état. La malheureuse Amy levant la tête à sa prière, et fixant sur sa compagne un œil éteint : – Jeannette, dit-elle, je l’ai bue.
    – Dieu soit loué ! dit Jeannette vivement. Je veux dire Dieu soit loué qu’il ne soit rien arrivé de pire. Cette potion ne peut vous faire aucun mal. Levez-vous, secouez cette léthargie qui vous accable, et bannissez de votre âme le désespoir.
    – Jeannette, répéta la comtesse, ne me dérange point ; laisse-moi en repos : laisse-moi finir tranquillement ma vie ; je suis empoisonnée.
    – Vous ne l’êtes pas, ma très chère maîtresse, reprit la jeune fille avec transport, vous ne l’êtes pas. Ce que vous avez bu ne peut vous nuire, et je suis venue ici en toute hâte pour vous apprendre que les moyens de fuir sont en votre pouvoir.
    – De fuir ! s’écria la malheureuse comtesse en se levant de son siège, pendant que ses yeux reprenaient leur éclat et ses joues leur couleur : hélas ! Jeannette, il est trop tard !
    – Non, ma chère maîtresse. Levez-vous ; prenez mon bras, faites un tour dans l’appartement. Ne souffrez pas que votre imagination produise l’effet du poison. Eh bien, ne vous apercevez-vous pas maintenant que vous avez recouvré le parfait usage de vos membres ?
    – Mon engourdissement semble diminuer, dit la comtesse en se promenant dans l’appartement, appuyée sur les bras de Jeannette ; mais est-il bien vrai que je n’ai pas avalé un breuvage mortel ? Varney est venu ici en ton absence, et m’a ordonné, avec des regards dans lesquels j’ai lu mon destin, de boire cette horrible drogue. Ô Jeannette ! elle doit être funeste ! Jamais breuvage salutaire ne fut présenté par un tel échanson.
    – Il ne le croyait pas sans danger, je le crains, répliqua la jeune fille ; mais Dieu confond les desseins des méchans. Croyez-moi : j’en jure par le saint Évangile, qui fait notre espoir, votre vie est en sûreté contre ses poisons… Mais n’avez-vous pas cherché à lui résister ?
    – Le silence régnait autour de moi ! Tu n’étais pas là ; il était seul dans ma chambre, et je le savais capable de tous les crimes. Je stipulai seulement qu’il me délivrerait de son odieuse présence, et je bus tout ce qu’il me présenta. Mais vous parlez de fuite, Jeannette ; serais-je assez heureuse… ?
    – Êtes-vous assez forte pour en supporter la nouvelle, et pour chercher à fuir ?
    – Assez forte ! répondit la comtesse : demande à la biche, lorsque la gueule du chien est prête à la saisir, si elle est assez forte pour franchir le précipice. Je me sens tout le courage nécessaire pour m’échapper de ce lieu.
    – Écoutez-moi, dit Jeannette : – Un homme, que je crois fermement un de vos fidèles amis, m’est apparu sous divers déguisemens, et a cherché à lier conversation avec moi. Mais, comme jusqu’à ce soir j’étais encore dans le doute, j’ai

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