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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Donnington une heure ou deux avant eux pour se rendre à Kenilworth. Wayland, sur cet avis, s’était imaginé qu’en se joignant, si la chose était possible, à cette troupe, aussitôt qu’ils l’atteindraient sur la route, ils seraient moins remarqués que s’ils continuaient à voyager seuls.
    Il communiqua cette idée à la comtesse, qui, ne désirant que d’arriver à Kenilworth sans interruption, le laissa libre dans le choix des moyens. Ils pressèrent donc leurs chevaux afin d’atteindre cette troupe de comédiens, et de faire route avec eux. Ils venaient d’apercevoir la petite caravane, composée de gens à pied et de cavaliers, gravissant le sommet d’une petite montagne à la distance d’un demi-mille, lorsque Wayland, qui observait tout avec la plus grande attention, s’aperçut qu’un homme arrivait derrière eux sur un cheval d’une vitesse extraordinaire ; il était accompagné d’un domestique dont les efforts ne pouvaient suffire pour suivre le trot du cheval de son maître, et qui en conséquence était obligé de mettre le sien au galop. Wayland regarda ces cavaliers avec inquiétude ; il parut se troubler, regarda encore une fois derrière lui et pâlit en disant à la comtesse :
    – C’est le fameux trotteur de Richard Varney ; je le reconnaîtrais entre mille chevaux. Voici une plus fâcheuse rencontre que celle du marchand mercier.
    – Tirez votre épée, lui dit Amy, et percez-moi le cœur plutôt que de me laisser tomber entre ses mains.
    – Je préférerais mille fois la lui passer au travers du corps ou m’en percer moi-même ; mais, à dire vrai, ce que j’entends le mieux ce n’est pas de me battre, quoique l’acier ne me fasse pas plus de peur qu’à un autre, lorsqu’il y a nécessité de m’en servir. Mais la vérité est que mon épée – (un peu plus vite, je vous prie,) – n’est qu’une mauvaise rapière, et je puis assurer que la sienne est une des meilleures Tolèdes du monde. Il a un domestique en outre, et je crois que c’est ce coquin d’ivrogne de Lambourne ; il est monté sur le même cheval dont il se servit, dit-on, – (je vous supplie d’aller un peu plus vite,) – lorsqu’il vola un riche marchand de bestiaux de l’Ouest. Ce n’est pas que je craigne Varney ni Lambourne dans une bonne cause ; – (votre cheval peut aller encore plus vite si vous l’excitez,) – mais encore, – (ah ! prenez garde ! ne lui laissez pas prendre le galop, de peur qu’ils ne s’aperçoivent que nous les craignons, et qu’ils ne nous poursuivent ; maintenez-le seulement au grand trot.) – mais encore, quoique je ne les craigne pas, je serais content d’en être débarrassé, et plutôt par l’adresse que par la violence. Si nous pouvions atteindre cette troupe devant nous, nous pourrions nous y joindre, et filer sans être observés, à moins que Varney ne soit décidément venu à notre poursuite.
    Pendant qu’il parlait ainsi, Wayland pressait et retenait tour à tour son cheval, craignant non seulement de faire soupçonner qu’ils fuyaient, mais encore d’être atteints.
    Ils gravirent ainsi la colline dont nous avons parlé ; lorsqu’ils furent au sommet, ils eurent le plaisir d’apercevoir la petite caravane arrêtée dans le fond du vallon près d’un petit ruisseau, sur les bords duquel s’élevaient deux ou trois chaumières, ce qui donna à Wayland l’espoir de la joindre. Wayland était d’autant plus inquiet que sa compagne, sans exprimer aucune crainte, et sans se plaindre, commençait à devenir si pâle qu’il s’attendait à chaque instant à la voir tomber de cheval. Malgré ces symptômes de faiblesse, elle poussa son coursier si vivement qu’ils atteignirent les voyageurs dans le fond de la vallée avant que Varney parût sur le sommet de la colline.
    Ils trouvèrent dans le plus grand désordre la compagnie à laquelle ils comptaient s’associer. Les femmes, qui avaient les cheveux épars, étaient groupées avec un air d’importance à la porte de l’une des chaumières ; elles y entraient ou en sortaient à chaque instant. Les hommes étaient à l’entour, tenant leurs chevaux par la bride, et ayant l’air assez sots, comme c’est souvent l’usage quand il s’agit d’affaires où l’on n’a pas besoin d’eux.
    Wayland et la comtesse s’arrêtèrent comme par curiosité ; puis, peu à peu, sans faire aucune question, sans qu’on leur en adressât aucune, ils se mêlèrent à la caravane

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