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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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comme s’ils en eussent toujours fait partie.
    Il n’y avait pas plus de cinq minutes qu’ils étaient dans le vallon, ayant grand soin de se tenir, autant que possible, sur les bords de la route, de manière à placer les autres voyageurs entre eux et Varney, lorsque l’écuyer de lord Leicester, suivi de Lambourne, descendit rapidement la colline : les flancs de leurs chevaux et les mollettes de leurs éperons portaient des marques sanglantes de la vitesse avec laquelle ils voyageaient. L’extérieur des personnes arrêtées autour des chaumières, qui, sous un habit de bougran, cachaient leurs costumes de théâtre ; leur petite charrette légère pour transporter leurs décorations, et les différens objets bizarres qu’ils tenaient à la main, pour qu’ils souffrissent moins du transport, révélèrent bientôt aux cavaliers la profession de la compagnie.
    – Vous êtes comédiens, dit Varney, et vous vous rendez à Kenilworth ?
    –  Recte quidem, domine spectatissime  : oui, seigneur très magnifique, répondit un des acteurs.
    – Et pour quel motif du diable vous arrêtez-vous ici, dit Varney, pendant qu’en faisant la plus grande diligence vous arriverez à peine à Kenilworth ? La reine dîne demain à Warwick, et vous vous amusez en route, drôles que vous êtes !
    – En vérité, monsieur, dit un jeune garçon portant un masque garni d’une paire de cornes du plus beau rouge ; un vêtement collant de serge noire attaché avec des cordons, des bas rouges et des souliers faits exprès pour imiter le pied fourchu du diable ; en vérité, monsieur, vous avez deviné juste ; c’est mon père le diable, qui, ayant été surpris par les douleurs de l’enfantement, a retardé notre voyage pour augmenter notre troupe d’un diablotin de trop.
    – Comment, le diable ! dit Varney dont la gaieté n’allait jamais au-delà d’un sourire caustique.
    – Le jeune homme a dit la vérité, reprit le masque qui avait parlé le premier ; notre diable en chef, car celui-ci n’est que le second, est en ce moment à crier, Lucina , fer opem , dans ce tugurium , sous cet humble toit.
    – Par saint Georges ou plutôt par le dragon, qui est probablement parent du petit diable futur, voilà un hasard des plus comiques ! dit Varney ; qu’en dis-tu, Lambourne ? veux-tu servir de parrain pour cette fois ? Si le diable avait à choisir un compère, je ne connais personne plus digne de cet honneur.
    – Excepté lorsque mes supérieurs sont en présence, dit Lambourne avec l’impudence à demi respectueuse d’un domestique qui sait que ses services sont trop indispensables pour qu’on ne lui passe pas quelques plaisanteries.
    – Quel est le nom de ce diable ou de cette diablesse qui a si mal pris son temps ? dit Varney. Nous ne pouvons guère nous passer d’aucun de nos acteurs.
    –  Gaudet nomine Sibyllœ , dit le premier interlocuteur. Elle s’appelle Sibylle Laneham, femme de maître Richard Laneham.
    – L’huissier de la chambre du conseil ! dit Varney. Comment ! elle est inexcusable ; son expérience aurait dû lui apprendre à mieux faire ses dispositions. Mais qui étaient cet homme et cette femme qui ont monté la colline avec tant de vitesse il n’y a qu’un moment ? sont-ils de votre compagnie ?
    Wayland allait hasarder une réponse à cette alarmante question, lorsque le petit diablotin se mit encore en avant.
    – Sous votre bon plaisir, dit-il en s’approchant de Varney, et parlant de manière à n’être pas entendu de ses compagnons, l’homme est un diable de première classe, qui sait assez de tours pour en remplacer cent comme Sibylle Laneham. Et la femme, sous votre bon plaisir, est la sage personne dont les secours sont le plus particulièrement nécessaires à notre camarade.
    – Comment ! vous avez une sage-femme ici ? dit Varney. Véritablement la vitesse dont elle allait, annonçait bien qu’elle se rendait dans un lieu où l’on avait un grand besoin d’elle. Ainsi donc vous avez en réserve un autre membre du sénat de Belzébuth, pour tenir la place de mistress Laneham.
    – Certainement, monsieur, dit le petit drôle ; ils ne sont pas aussi rares dans ce monde que Votre Honneur pourrait le supposer. Ce maître démon va, si c’est votre plaisir, jeter quelques milliers d’étincelles, et vomir devant nous des nuages de fumée : vous croiriez qu’il a l’Etna dans l’abdomen.
    – Je n’ai pas le temps de m’arrêter pour voir

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