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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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hâta de raconter son histoire.
    – L’œil perçant de Votre Majesté, dit-il, a déjà découvert la cruelle maladie de ma pauvre femme, maladie que, dans ma douleur, je n’avais pas voulu qu’on spécifiât dans le certificat du médecin, m’efforçant ainsi de cacher, le plus qu’il m’était possible, le malheur qui vient d’éclater avec tant de scandale.
    – Elle a donc perdu la raison ? dit la reine ; nous n’en doutions pas : à la vérité,… tout en elle l’indique assez… Je l’ai trouvée rêvant dans cette grotte… À chaque mot qu’elle prononçait, et que je lui arrachais comme par la torture, elle se contredisait… Mais comment s’est-elle trouvée ici ? Pourquoi ne l’avez-vous pas renfermée dans un lieu sûr ?
    – Madame, dit Varney, la digne personne à qui je l’avais confiée, M. Anthony Foster, vient d’arriver ici pour m’annoncer son évasion, qu’elle avait ménagée avec l’adresse particulière aux gens affligés de cette maladie : nous pouvons le consulter lui-même.
    – Ce sera pour un autre moment, dit la reine ; mais, sir Richard, il me semble que votre bonheur domestique n’excitera l’envie de personne : votre dame profère contre vous les accusations les plus amères, et j’ai cru qu’elle allait s’évanouir lorsqu’elle vous a vu.
    – C’est un des caractères de la cruelle maladie qui l’afflige, répondit Varney, d’inspirer l’horreur pour ceux qu’on chérit le plus dans les momens lucides.
    – C’est ce que nous avons entendu dire, répondit Élisabeth ; et nous sommes assez portée à le croire.
    – Je supplierai Votre Majesté, dit Varney, de vouloir bien ordonner que ma malheureuse épouse soit mise sous la protection de ses amis !
    Leicester tressaillit, mais, faisant un effort sur lui-même, il dompta son émotion tandis qu’Élisabeth répondit sèchement : – C’est se presser un peu trop, M. Varney ; nous voulons que Masters, notre médecin, nous fasse d’abord un rapport sur la santé et l’état moral de cette dame, pour ordonner ensuite ce que nous croirons convenable. Vous pouvez la voir cependant, s’il y a quelque contestation entre elle et vous, ce qui peut arriver, dit-on, aux époux les plus tendres ; mais rétablissez la concorde conjugale sans donner de scandale à notre cour, et sans nous importuner nous-même.
    Varney s’inclina profondément sans lui répondre.
    Élisabeth regarda de nouveau Leicester, et ajouta avec une complaisance qui semblait naître du plus vif intérêt : – La discorde, comme le dit le poète italien, sait pénétrer dans les paisibles couvens aussi bien que dans l’intérieur d’une famille, et nous craignons que nos gardes et nos serviteurs ne puissent pas l’empêcher de s’insinuer dans notre cour. Vous paraissez offensé, lord Leicester, nous le sommes aussi ; mais nous voulons prendre le rôle du lion, et donner l’exemple du pardon.
    Leicester s’efforça de rendre son front serein, mais la douleur y était trop profondément gravée pour que le calme y reparût si promptement ; il répondit cependant qu’il serait privé du plaisir de pardonner, car celle à qui ce pardon s’adresserait ne pouvait jamais avoir de torts envers lui.
    Élisabeth parut satisfaite de cette réponse, et témoigna le désir de voir commencer les fêtes de la matinée : aussitôt les cors retentirent, les meutes firent entendre leurs aboiemens, les chevaux piaffèrent ; mais les gentilshommes et les dames de la cour apportaient aux fêtes et aux amusemens des dispositions bien différentes de celles que leur avait inspirées le son de la réveillée . On lisait la crainte, le doute, l’attente, sur tous les fronts, et l’on chuchotait avec un air de mystère.
    Blount saisit l’occasion de dire à l’oreille de Raleigh : – Cette tempête est venue comme un coup de vent dans la Méditerranée…
    –  Varium et mutabile {126} , répondit Raleigh du même ton.
    – Oh ! je n’entends pas votre latin, dit Blount ; mais je remercie le ciel de n’avoir pas permis que Tressilian se mît en mer par un tel ouragan ; il aurait infailliblement fait naufrage, car il ne sait guère prêter sa voile à un vent de cour.
    – Tu le lui aurais appris, reprit Raleigh.
    – Pourquoi pas ? répondit l’honnête Blount ; j’ai mis le temps à profit tout aussi bien que toi-même ; je suis chevalier comme toi, et même de date antérieure.
    – Maintenant, que le

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