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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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garder, Tony, ce qui sera la même chose. Mais j’ai à te parler de quelque chose de plus sérieux. Notre maître part dans des dispositions fâcheuses pour nous.
    – Que voulez-vous dire ? Est-il déjà las de son joujou, de sa poupée ? Il a dépensé pour elle de quoi payer la rançon d’un roi, et il a sans doute regret à son marché.
    – Point du tout, Tony ; il en est fou plus que jamais, et il veut quitter la cour pour elle. Alors, adieu nos espérances, nos possessions et nos sûretés. On nous reprend nos biens d’Église, et nous serons bien heureux si l’on ne nous en fait pas restituer les revenus.
    – Ce serait une ruine ! s’écria Foster le front ridé par la crainte ; et tout cela pour une femme ! Si c’eût été pour le bien de son âme, à la bonne heure. Moi-même je voudrais quelquefois me retirer du monde auquel je suis comme englué, et être comme un des plus pauvres de notre congrégation.
    – C’est ce qui pourra bien t’arriver, Tony ; mais je crois que le diable ne perdra rien à ta pauvreté forcée ; ainsi tu n’y gagneras d’aucun côté. Mais suis mes conseils, et tu peux encore obtenir la propriété de Cumnor-Place. Ne parle à personne de la visite de ce Tressilian. N’en ouvre pas la bouche, à moins que je ne te le dise.
    – Et pourquoi, s’il vous plaît ? demanda Foster d’un air soupçonneux.
    – Sotte bête ! dans l’humeur où se trouve milord, ce serait le moyen de le confirmer dans son projet de retraite. S’il savait qu’un tel spectre est apparu à la comtesse en son absence, il voudrait être le dragon veillant sur ses pommes d’or. Et alors, Tony, que te reste-t-il à faire ? Le sage entend à demi-mot. Adieu, il faut que je le suive.
    À ces mots il fit sentir l’éperon à son cheval, et partit au grand galop pour rejoindre le comte.
    – Puisses-tu te rompre le cou, maudit païen ! dit Foster en le regardant s’éloigner. Il faut pourtant exécuter ses ordres, car nous avons tous deux le même intérêt. Mais Jeannette me remettra ces pièces d’or ; je les emploierai de manière ou d’autre pour le service de Dieu, et je les garderai à part dans mon coffre-fort jusqu’à ce que j’en trouve l’occasion ; autrement il en pourrait sortir une vapeur contagieuse qui se répandrait sur Jeannette. Non, il faut qu’elle reste pure comme un esprit bienheureux, quand ce ne serait que pour qu’elle puisse prier Dieu pour son père. J’ai besoin de ses prières, car je suis dans une passe dangereuse. On fait courir d’étranges bruits sur ma manière de vivre. La congrégation me regarde avec froideur ; et quand Holdforth, dans son dernier sermon, comparait les hypocrites à un sépulcre blanchi dont l’intérieur est rempli d’ossemens, il me sembla qu’il avait les yeux fixés sur moi. Ces puritains sont d’une sévérité… Mais j’essaierai… Je vais lire ma Bible pendant une heure avant d’ouvrir mon coffre-fort.
    Cependant Varney eut bientôt rejoint le comte, qui l’attendait à la petite porte du parc.
    – Vous perdez le temps, Varney, lui dit le comte, et les instans sont chers. Il faut que j’arrive à Woodstock pour quitter mon déguisement, et jusque là je ne voyage pas sans danger.
    – Ce n’est qu’une course de deux heures, milord. Je me suis arrêté un instant pour recommander de nouveau à Foster d’apporter tous ses soins pour que notre secret soit bien gardé, et pour lui demander l’adresse d’un homme que je destine à remplacer Trevors au service de Votre Seigneurie.
    – Croyez-vous qu’il soit parfaitement propre à cette place ?
    – Il paraît promettre beaucoup, milord. Mais si vous vouliez continuer votre route sans moi, je retournerais à Cumnor, et je vous l’amènerais à Woodstock avant que vous soyez sorti du lit.
    – Vous savez que j’y suis profondément endormi en ce moment ; mais n’épargnez pas votre cheval, afin de vous y trouver à mon lever.
    À ces mots, il partit à toute bride, tandis que Varney retourna à Cumnor par la grande route, évitant de passer près du parc. Il descendit à la porte de l’Ours-Noir, et demanda à parler à Michel Lambourne. Le respectable neveu de l’aubergiste ne fit pas attendre son nouveau patron ; mais il semblait avoir l’oreille basse.
    – Tu as perdu la piste de ton camarade Tressilian, dit Varney ; je le vois à ta mine de pendard. Est-ce là ton adresse si vantée, effronté fripon ?
    – Par la

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