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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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mort ! dit Lambourne, jamais on n’a si bien suivi les traces d’un renard. Je l’ai vu se terrer ici chez mon oncle, je l’ai vu souper, je l’ai vu entrer dans sa chambre, en un mot je me suis attaché à lui comme son ombre ; et presto , avant le jour il était parti, sans que personne l’eût vu, pas même le valet d’écurie.
    – Je serais tenté de croire que tu veux me tromper ; mais si je viens à le découvrir, sur mon âme, tu t’en repentiras.
    – Le meilleur chien peut se trouver en défaut. Avais-je quelque intérêt à le faire disparaître ? Demandez à Giles Gosling mon oncle, à ses garçons, au valet d’écurie, à Cicily, à toute la maison, si je l’ai perdu de vue un instant de toute la soirée. Diable ! je ne pouvais pas m’établir dans sa chambre comme un garde-malade après l’y avoir vu entrer. Vous en conviendrez, j’espère.
    Varney prit quelques informations dans la maison, et elles confirmèrent ce que Lambourne venait de lui dire. On déclara unanimement que Tressilian était parti pendant la nuit, sans en avoir prévenu personne.
    – Mais il est juste de dire, ajouta l’hôte, qu’il a laissé sur la table de quoi payer complètement son écot, et un pour-boire aux garçons, ce qui était d’autant moins nécessaire qu’il paraît qu’il n’a donné à personne la peine de seller son cheval.
    Convaincu que Lambourne ne l’avait pas trompé, Varney commença à lui parler de ses projets pour l’avenir, lui disant que Foster lui avait appris qu’il n’aurait pas d’aversion à entrer au service d’un seigneur.
    – Avez-vous jamais été à la cour ? lui demanda-t-il.
    – Non, répondit Lambourne ; mais depuis l’âge de dix ans j’ai rêvé une fois par semaine que je m’y trouvais et que j’y faisais fortune.
    – Ce sera votre faute si votre rêve ne s’accomplit pas. Avez-vous besoin d’argent ?
    – On n’en a jamais trop quand on aime le plaisir.
    – Cette réponse suffit ; elle est honnête. Maintenant savez-vous quelles qualités on exige de celui qui est au service d’un courtisan ?
    – Je crois qu’il doit avoir l’œil ouvert, la bouche fermée, la main prête à tout, l’esprit subtil, et une conscience intrépide.
    – Et il y a sans doute long-temps que la tienne ne connaît plus la crainte ?
    – Je ne me souviens pas qu’elle l’ait jamais connue ; dans ma première jeunesse, j’ai eu quelques scrupules ; mais le tumulte de la guerre en a dispersé une partie, et j’ai noyé le reste dans les vagues de l’Atlantique.
    – Tu as donc servi dans les Indes ?
    – Orientales et occidentales, sur terre et sur mer. J’ai servi le Portugal et l’Espagne, la Hollande et la France, et j’ai fait la guerre pour mon propre compte avec une troupe de braves, sur un brick fin voilier, qui au-delà de la ligne n’était en paix avec personne.
    – Eh bien, tu peux te rendre utile à milord, ainsi qu’à moi-même. Mais prends-y garde, je connais le monde ; peux-tu être fidèle ?
    – Si vous ne connaissiez pas le monde, je devrais répondre affirmativement, sans hésiter, et le jurer sur ma vie, sur mon honneur ; mais comme Votre Honneur paraît désirer une réponse dictée par la vérité plutôt que par la politique, je vous dirai que je puis vous être fidèle jusqu’au pied d’une potence ; fidèle jusqu’au nœud coulant de la corde, si je suis bien traité, bien payé : sinon, non.
    – Et à toutes tes autres vertus, dit Varney d’un ton ironique, tu ajoutes sûrement l’heureuse faculté de pouvoir paraître grave et religieux au besoin ?
    – Il ne m’en coûterait rien de vous le laisser croire ; mais pour vous répondre rondement, je dois vous dire non. S’il vous faut un hypocrite, adressez-vous à Tony Foster, qui depuis sa jeunesse est tourmenté par les visites de ce fantôme qu’on nomme religion, quoiqu’au bout du compte le diable n’y perde rien. Non, je ne suis pas de cette humeur.
    – Eh bien ! si tu n’as pas d’hypocrisie, as-tu un bon cheval à l’écurie ?
    – Je vous en réponds, un cheval qui franchira les haies et les fossés comme le meilleur cheval de chasse de Milord ? Duc. Quand je fis une petite escapade à Shoosters-Hill, en disant quelques mots sur la grande route à un fermier dont la poche était mieux garnie que le cerveau, il me tira d’affaire en quelques instans, en dépit de tous ceux qui me poursuivaient.
    – Eh bien ! vite en

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