Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Bataillon de la Croix-Rousse

Titel: La Bataillon de la Croix-Rousse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louis Noir
Vom Netzwerk:
pour parlementer. On le retient en otage comme son collègue, il signe, sous la terreur des sections, la suspension de la municipalité. »
    Honte sur cette lâcheté   !
    Dès que la victoire fut assurée, la baronne fit appeler ce sacristain qui l’avait si lâchement abandonnée pendant l’affaire du quai de l’Archevêché.
    Il n’était point brave, mais il avait d’autres qualités.
    Il arriva tout tremblant, conduit par M me  Adolphe qui le gourmandait et accompagné de deux Auvergnats qui le soutenaient.
    Il était minuit et l’on se battait encore, les canons tiraient des deux côtés et la fusillade pétillait aux fenêtres.
    Le sacristain avait entendu siffler des balles, ô terreur   ! il avait senti le vent d’un boulet, horreur   !
    Quand les deux Auvergnats le lâchèrent devant la baronne, il s’affaissa comme un chiffon gelé qui sent la chaleur.
    Plus d’homme.
    Il se fondait.
    – Madame Adolphe, dit la baronne, en voyant son sacristain en cet état, fustigez moi ça.
    L’Auvergnate empoigna le sacristain, le secoua durement et lui administra une si belle volée de claques au bas des reins qu’il en résulta pour ce couard une poussée de sang à la figure.
    Il reprit ses forces en sentant la douleur et s’écria   :
    – Assez   ! Assez   ! madame la baronne, cette femme me tue   : c’est un démon Assez   ! Je ferai tout ce qu’on voudra.
    – Maître Ravajot, dit la baronne au sacristain, vous avez reçu les instructions de l’abbé Roubiès concernant sœur Adrienne, n’est-ce pas   ?
    – Oui   !… Oui   ! Madame la baronne, dit Ravajot en se tenant les deux fesses à pleines mains. Oui   !… Je   !… Je dois arrêter sœur Adrienne   ! et… je dois la conduire à Fourvière dans… dans le souterrain.
    – Dans l’in-pace   ! c’est bien cela   ! Vous allez donc monter à la Croix-Rousse avec la compagnie du capitaine Pierre et vous arrêterez cette Jeune fille.
    – Mais si… si… le… peuple…
    – Le peuple armé, le peuple qui se bat est autour de l’Hôtel-de-Ville. Il ne reste à la Croix-Rousse que les femmes, les enfants et les lâches. Avec trois cents baïonnettes vous serez maître du quartier où il ne reste pas un fusil.
    Ravajot tremblait et hésitait   ; mais la baronne avisa.
    – Madame Adolphe, dit-elle, vous accompagnerez et surveillerez maître Ravajot. S’il bronche, redressez-le, s’il hésite, poussez-le. Enfin, Madame Adolphe, je compte sur vous. Recommandez au capitaine Pierre de s’emparer brusquement de sœur Adrienne, de la jeter dans la voiture mise à sa disposition, de faire monter maître Ravajot près du cocher et d’escorter cette voiture jusqu’à Fourvière. Le capitaine et sa compagnie monteront la garde dans l’église jusqu’à ce que je les fasse relever.
    – Bien, dit M me  Adolphe en allongeant sa main velue vers le sacristain.
    La baronne recommanda encore   :
    – Vous monterez dans la voiture près de sœur Adrienne. Je vous défends de la brutaliser, mais vous pouvez la menacer un peu, lui faire peur, très peur…
    – Je m’en charge, dit M me  Adolphe qui, d’autre part, serrait déjà le collet du sacristain.
    – Mais, criait celui-ci, je ne veux pas sortir, moi. On tire dans les rues   ! On va me tuer   ! C’est donc ma mort que l’on veut. Je… je…
    – Enlevez   ! dit la baronne.
    Les deux Auvergnats allaient exécuter cet ordre, mais M me  Adolphe les écarta d’un geste énergique, et, à grands coups de sa large main faisant battoir, elle força le sacristain à courir devant elle.
    La baronne entendit le malheureux crier jusqu’au bout de la rue.
    Derrière lui, d’un pas cadencé, marchait la compagnie d’Auvergnats.
    Comme nous l’avons dit, à cinq heures du matin, les défenseurs de l’Hôtel-de-Ville en étaient réduits à mettre bas les armes par le décret que Gauthier, le représentant prisonnier, eut la lâcheté de signer.
    Madinier entrait à cheval dans la cour de l’Hôtel-de-Ville.
    La réaction était triomphante.
    Ordre fut donné d’arrêter Châlier sur le champ.
    Celui-ci n’avait pas combattu.
    Après avoir tenu séance à son tribunal, il était rentré chez lui.
    Son ami Bemascon, qu’il avait envoyé aux nouvelles, avait appris que la victoire des Jacobins était impossible   : il voulut que Châlier prit la fuite. Il insista beaucoup pour que Châlier se sauvât, quand le feu terrible de la dernière heure de

Weitere Kostenlose Bücher