La Bataillon de la Croix-Rousse
de maisons transformées en redoutes formidables garnies d’artilleries, redoutes appuyées par le cimetière de Cuire où se livra un combat mémorable.
C’est dans ces attaques que Saint-Giles et son bataillon de la Croix-Rousse s’immortalisèrent par des faits d’armes inouïs.
Mais, pour bien se rendre compte des attaques contre la Croix-Rousse, il faut, les documents en main, exposer la situation des deux armées et les difficultés qui rendaient la marche en avant si difficile.
Notre œuvre étant l’histoire exacte du siège de Lyon, nous n’avons pas voulu reculer devant une explication détaillée des positions des deux armées.
La citation des documents officiels prouve aux lecteurs que nous ne nous écartons pas un seul instant de la vérité.
Tous ceux qui auront lu cette œuvre connaîtront, au prix de quelques efforts, cette merveilleuse épopée du siège de Lyon, l’une des plus grandes pages de l’année terrible !
Il s’agissait donc d’enlever la maison Panthod.
Pour comprendre l’héroïsme du bataillon de la Croix-Rousse, dans cette nuit du 23, il faut se figurer la position respective des deux armées sous le faubourg de la Croix-Rousse et les villages de Cuire et Caluire.
Voici, d’après le rapport de l’adjudant général un exposé très clair de la situation stratégique :
Notes sur le siège de Lyon, présentées au général en chef de l’armée des Alpes, par le citoyen chef d’état-major dans cette armée.
« Pendant, dit le rapport, que les Lyonnais travaillaient pour leur propre sûreté, le général Kellermann pourvut à la sienne en prenant une position qui avait sa droite sur le bord de la Saône, en arrière du chemin qui descend de Caluire à Cuire, occupant par son centre Caluire et Montessuy et s’étendant jusque sur l’escarpement du Rhône. »
On le voit, Lyon n’était pas entouré pendant cette dernière phase : il n’était menacé que par le bombardement parti de la Guillotière et des Brotteaux et par cette attaque du côté de la Croix-Rousse.
Les forces respectives étaient d’abord assez faibles, mais elles prirent peu à peu de la consistance, de sorte que, si l’attaque avait quelquefois de la vigueur, la résistance n’en était pas moins forte et opiniâtre ; et comme l’on s’aperçut que les bords de la Croix-Rousse offraient beaucoup trop de ressources pour la défensive des assiégés, il fut question, dans un conseil de guerre, d’abandonner ce point d’attaque pour lui préférer le côté de Fourvière.
Mais la crainte de mettre le Rhône et la Saône entre l’armée assiégeante et les secours qui pouvaient venir aux assiégés par la Suisse et le Piémont fit renoncer à cette idée et l’on continua l’attaque de la Croix-Rousse en y ajoutant le bombardement et le tir à boulets rouges. »
On voit par cet extrait que les républicains se rendaient bien compte des difficultés de l’attaque de la Croix-Rousse, mais ils ne pouvaient l’abandonner pour la transporter contre Fourvière sous peine de risquer d’être coupés.
Ils se maintinrent donc là, avançant le plus possible et bombardant la ville en attendant des renforts.
Ce bombardement, nous l’avons vu, avait été commencé des hauteurs de Montessuy ; mais, pour le rendre plus effectif, Kellermann avait fait occuper les Brotteaux et la Guillotière : des batteries y étaient établies, et, de là, partaient les coups qui écrasaient la basse ville, la plus riche et la plus commerçante.
Donc : attaque devant la Croix-Rousse et bombardement par les faubourgs de la Guillotière et des Brotteaux séparés de la ville par l’immense fossé du Rhône.
Un pont de bateaux, sous le château de la Pape, unissait le camp d’attaque de la Croix-Rousse aux camps des faubourgs de la Guillotière et des Brotteaux.
La situation des républicains était périlleuse ; ils étaient peu nombreux, leurs forces divisées en deux camps séparés par le Rhône étaient à la merci d’un accident survenu au pont de bateaux.
Enfin, l’investissement n’était pas complet.
L’armée ne formait autour de Lyon qu’un demi-cercle et elle ne l’avait pas encore entouré.
Du côté de Roanne et de Montbrison, les communications étaient libres.
Les républicains bombardaient en vain Lyon du fond des faubourgs des Brotteaux et de la Guillotière et des hauteurs de Montessuy ; les Lyonnais ne se rendaient pas.
Les républicains les
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