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la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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Axatria.
    — D’important et avec qui il n’est pas fâché, ajouta-t-il en coulant un regard vers Lilah.
    — Antinoès n’aurait jamais dû venir en char.
    — Oh que si ! protesta Sogdiam. Tout le monde était drôlement content de voir un si beau char dans nos rues. Ce n’est pas si souvent que cela arrive.
    Sogdiam se tut, pensif, puis ajouta sur un ton vibrant d’admiration :
    — Lui aussi, il est beau. Et même gentil, pour un Perse. Ezra s’est fâché contre lui, mais il est resté calme.
    Comme s’il recevait des flèches sur un champ de bataille et qu’elles ne l’atteignaient pas.
    Lilah rougit, évita le coup d’œil de l’adolescent. Axatria, avec à-propos, changea le cours des pensées de Sogdiam en demandant :
    — Pourquoi dis-tu qu’il est important, ce visiteur ?
    — C’est sûr qu’il l’est, assura Sogdiam en roulant des yeux. Ezra et maître Baruch ont interrompu leur étude dès qu’il est entré dans la cour. Maître Baruch s’est levé pour le saluer. Zacharie, il s’appelle, Zacharie, fils de Pareosh. Et ils m’ont ordonné de lui servir à boire et à manger. Bien sûr qu’il est important, Axatria.
     
    *
    * *
     
    Traversant la cour en direction de la cuisine, Lilah et Axatria glissèrent un rapide regard vers la salle d’étude dont la porte était ouverte, comme d’ordinaire. Maître Baruch, Ezra et le visiteur étaient assis sur les tabourets et conversaient avec animation.
    L’homme était inconnu de Lilah, cependant elle identifia aussitôt l’un de ces Juifs de Suse ou de Babylone qui, au contraire de son oncle Mardochée, conservaient dans leurs apparences les coutumes du temps d’avant l’exil. Vêtu d’une longue tunique à bandes bleu sombre et gris, il portait un bonnet cylindrique sur ses cheveux drus et courts. Sa barbe, longue et clairsemée, n’offrait aucun des apprêts qu’affectionnaient les Perses. Il semblait plus grand qu’Ezra et âgé d’au moins quarante ans. Sa bouche était petite, son regard mobile, sa voix insistante. Ses mains, courtes et potelées, soulignaient ses propos comme s’il les écrivait dans l’air.
    Axatria et Lilah prirent soin de vider sans faire trop de bruit le couffin dans la cuisine. Les voix leur parvenaient depuis la salle d’étude, résonnant puis s’étouffant entre les murs, y abandonnant des lambeaux de phrases. Lilah ne résista pas longtemps. Sa curiosité était trop grande. Un doigt sur les lèvres, elle réclama le silence d’Axatria et de Sogdiam et se glissa sur le seuil de la cuisine. Les épaules contre le mur, elle s’approcha tout près de la porte de la salle d’étude. L’inconnu déclarait :
    — Ezra, ce que je te dis, je le pense, et ceux de ma famille le pensent aussi. Cela fait cent cinquante fils et neveux. Ta lettre nous a planté une flèche dans le cœur. Nous ignorions cette catastrophe. Nous étions dans le bonheur de l’ouvrage que Néhémie accomplissait à Jérusalem…
    — Vous étiez dans le bonheur parce que vous étiez ici, l’interrompit maître Baruch avec ironie. Ici, dans les coussins de l’insouciance ! Pas avec Néhémie. Non ! Pas avec le souci de savoir ce qu’il lui arrivait, à lui, là-bas, à Jérusalem, où il n’y a encore aucune place pour le bonheur ! Et dans l’oubli de la colère de l’Éternel qui nous a chassés de la terre de Judée pour être devenu sourds à Sa Parole.
    — Tu as raison, maître Baruch ! Hélas ! tu as raison.
    — Bien sûr que j’ai raison, Zacharie ! Hélas, hélas ! Car ce que je te reproche, je me le reproche au centuple. Nous sommes ici, sous l’aile du roi des Perses, et l’Éternel nous attend là-bas.
    — Voilà ce qui est, intervint Ezra d’une voix ferme et paisible. Les fils d’Israël sont ici et là. Autant dire qu’ils ne sont nulle part. Ils sont un peuple, de père en fils. Mais ils ne sont plus une nation qui vit sur la terre où Yhwh a conduit Abraham.
    — Aussi, pourquoi Néhémie a-t-il échoué ? gémit Zacharie. Il est parti avec la volonté du Roi des rois. Il est parti avec de l’or, des soldats. Il est parti avec la main de Yhwh sur lui !
    — En es-tu si certain ? répliqua Ezra, toujours aussi calme.
    — Qu’entends-tu par là ?
    — Si la main de Yhwh avait été sur lui, il n’aurait pas échoué, soupira maître Baruch. Depuis quand la volonté de l’Éternel ne s’accomplit-elle pas ? Crois-tu, ami Zacharie, que les murs de Jérusalem et

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