Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
potentiels.
    — Et que font les autres maîtres ?
    — Ils sont virtuellement prisonniers dans leur propre collège. Ils me font penser à des oiseaux en cage.
    Corbett sourit devant sa plaisanterie.
    — Si ça ne dépendait que de moi !... rugit le shérif en pénétrant dans le jardin à grands pas.
    — Je lui ai dit où nous nous trouvions, souffla Ranulf.
    — Si ça ne dépendait que de moi, répéta Bullock en remontant son grand ceinturon de cuir sur son ventre majestueux, j’arrêterais tous ces bougres-là pour les jeter dans le cul-de-basse-fosse du donjon !
    Il regarda fixement le magistrat.
    — C’était stupide, Sir Hugh : vous auriez pu finir en saumure dans un tonneau !
    — J’avais besoin de preuves et je me doutais que Norreys me suivrait.
    Corbett haussa les épaules.
    — Mais c’est fini à présent et nous devons nous concentrer sur Sparrow Hall.
    — Quand le couvre-feu sonnera, souligna Bullock, il y aura plus de gardes autour de Sparrow Hall et de l’hostellerie qu’il n’y a de mouches sur un tas de fumier. Je vais aussi poster des sentinelles dans les rues, tout autour ; j’ai pensé que je devais vous le dire.
    Le shérif tourna les talons et repartit à la taverne.
    — Et maintenant, Messire ?
    — Je ne sais pas, Ranulf.
    Corbett regarda le ciel, encore embrasé par le soleil couchant. Il agita la main pour chasser les moucherons qui commençaient à pulluler malgré les bols de vinaigre disposés le long de l’allée du jardin.
    — Le Gardien ne frappera plus, du moins pas nous. De vieux mendiants ne seront plus égorgés dans les caves de l’hostellerie.
    Il entendit un rire, suivi par le chant d’un jeune garçon, dans une pièce à l’étage de la taverne.
    — Tu jouais aux dés ?
    Ranulf fit sauter ses dés d’une main à l’autre.
    — Oui, et je ne trichais pas.
    Corbett mit la main sur l’épaule de son serviteur.
    — Je te dois la vie.
    Ranulf détourna le regard.
    — Comment as-tu trouvé les Confessions de saint Augustin ?
    — C’est difficile, mais cela donne à penser.
    — Eh bien, nous allons découvrir un nouveau Ranulf, hein ?
    Corbett l’entraîna vers la porte de la taverne.
    — Plus de damoiselles en détresse. Et les vieux orfèvres de Londres dormiront sur leurs deux oreilles, non ?
    Ils pénétrèrent dans la grand-salle et Corbett commanda du vin. Ranulf pensait que son maître allait monter à l’étage, mais, à sa grande surprise, le magistrat rejoignit une bande d’étudiants assis à l’autre bout de la pièce. L’un d’entre eux possédait un blaireau apprivoisé et était occupé à lui faire boire des gouttes d’hydromel que l’animal léchait voracement.
    — L’avez-vous depuis longtemps ? demanda Corbett.
    L’étudiant leva les yeux.
    — Depuis qu’il est petit. Je l’ai trouvé errant dans les prairies autour de Christchurch. On dit que ça porte bonheur.
    — Et c’est le cas ? s’enquit le magistrat en s’asseyant.
    — Eh bien, il boit mon hydromel.
    L’étudiant jeta un regard d’envie au gobelet débordant de Corbett qui, du coup, appela la servante.
    — La même chose pour mes compagnons ! ordonna-t-il.
    — Les blaireaux ne vous intéressent pas, n’est-ce pas ? demanda le jeune homme avec finesse.
    — Non, pas du tout, répondit Corbett. Dites-moi, avez-vous entendu parler du Gardien et de ses proclamations ?
    — J’ai entendu parler d’un tas de choses, Messire : de morts à Sparrow Hall et à l’hostellerie.
    — Mais avez-vous lu les proclamations du Gardien ? intervint Ranulf.
    — Je leur ai jeté un coup d’oeil.
    L’étudiant fit un geste.
    — Comme nous tous.
    — Et ? interrogea Corbett.
    Le garçon souleva le blaireau apprivoisé dans ses bras et le caressa doucement.
    — C’est beaucoup de bruit pour rien, Messire. Qu’avons-nous à faire de Montfort ? C’est l’oeuvre d’un plaisantin ou d’un fou. Les étudiants ne prendront pas les armes pour marcher sur Woodstock.
    — C’est le sentiment général ?
    — Je n’ai lu les placards que parce qu’ils étaient affichés à la porte de Wyvern Hall, expliqua l’étudiant. Mais, pour vous répondre franchement, Messire, je me moque que le Gardien vive ou meure.
    Corbett le remercia, posa une pièce sur la table pour que le blaireau puisse, à loisir, savourer de l’hydromel, et, suivi par un Ranulf intrigué, regagna son logement.
    — Que signifie tout cela ?

Weitere Kostenlose Bücher