Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
de dénégation.
    — Regarde ce gobelet, Ranulf : il n’y a pas de sang sur le bord. Un homme aussi propre et méticuleux qu’Appleston serait-il allé se coucher avec une blessure encore saignante ? Et, plus important...
    Corbett commença à enlever les quatre oreillers empilés sous la tête du cadavre. Il les retourna et eut un soupir de satisfaction : au milieu de l’un d’entre eux, il y avait de petites taches de sang et des fragments de croûte durcie encore pris dans la toile.
    — Messire Appleston ne s’est pas suicidé, déclara-t-il. Je vais te dire ce qui s’est passé, Ranulf. Hier soir, tard, quelqu’un est venu ici. Une visite amicale – et peut-être un pichet de vin. En tout cas, on a rempli le gobelet d’Appleston, non seulement avec du vin, mais aussi avec un puissant somnifère. Appleston est tombé dans un profond sommeil et alors l’assassin, notre Gardien, a pris un oreiller, l’a plaqué sur le visage d’Appleston et a silencieusement étouffé celui-ci : voilà pourquoi la chambre était fermée quand Granvel est revenu.

 
    CHAPITRE XIII
    Corbett demanda à Ranulf de ne pas faire de bruit quand ils descendirent l’escalier. Bullock était assis dans le parloir avec Tripham et Lady Mathilda, Moth, comme un fantôme, derrière elle. Churchley et Barnett, têtes rapprochées, devisaient, installés sur le coussiège.
    — Eh bien ? demanda le shérif en se levant.
    — Messire Léonard Appleston n’était pas le Gardien, annonça Corbett, pas plus qu’il ne s’est suicidé. Je ne vous en donnerai pas la preuve.
    Il tapota le livre qu’il avait trouvé dans la chambre d’Appleston.
    — Hier, tard, quelqu’un a tué le pauvre Appleston puis s’est arrangé pour faire croire que c’était lui le Gardien.
    Il embrassa le petit groupe du regard.
    — Sparrow Hall est un véritable nid de meurtriers, ajouta-t-il.
    — Je proteste ! bêla Tripham de sa place, à côté de Lady Mathilda. Sir Hugh, je dois protester devant cette accusation. Nous, à Sparrow Hall, ne pouvons pas être blâmés pour la folie meurtrière de Messire Norreys...
    — Plus meurtrière, dorénavant, l’interrompit Bullock. Son corps est pendu au gibet de Carfax.
    — C’était une nomination du roi, précisa Churchley. Norreys a été nommé par le roi : il avait peu de rapport avec Sparrow Hall lui-même.
    — Pourquoi a-t-on tué Appleston ? s’enquit Barnett.
    — Parce que le Gardien a pris peur, répondit Corbett. Il a dû se rendre compte que la nasse se refermait. Appleston était le parfait agneau à immoler. J’ai découvert ce livre dans sa chambre et je me suis demandé s’il n’avait pas été assassiné parce qu’il avait, lui aussi, des soupçons. Nous ne le saurons jamais, à présent, n’est-ce pas ?
    — En parlant de livres, intervint Tripham, désireux d’affirmer son autorité, votre serviteur, Sir Hugh, a notre exemplaire des Confessions de saint Augustin...
    — Appleston m’avait autorisé à l’emprunter, précisa Ranulf.
    — Eh bien, Appleston est mort et nous aimerions le récupérer.
    — Et maintenant ? demanda Lady Mathilda de la place où, assise, elle tenait une broderie sur ses genoux.
    — Quelques questions d’abord, répondit Corbett. Messire Tripham, êtes-vous allé voir Appleston, hier soir ?
    — Oui, en effet. Il était bouleversé par la façon dont les soldats de Sir Walter l’avaient traité.
    — Et, Messire Churchley, vous lui avez bien apporté une teinture de camomille ?
    — Oui, pour la plaie de sa bouche.
    Corbett regarda les moineaux gravés des deux côtés de la cheminée, puis le shérif qui semblait avoir perdu un peu de sa belle assurance.
    — Et vous, Sir Walter ?
    — Je suis venu présenter mes excuses pour le comportement de mes hommes.
    — Et la rencontre a été amicale ?
    Bullock ouvrit la bouche pour répondre.
    — Dites la vérité ! ordonna Corbett.
    — Ce fut loin d’être amical ! reconnut le shérif. D’abord, Appleston m’a accusé d’être un tyran, de prendre plaisir à la déconfiture des maîtres et des étudiants de Sparrow Hall. Je lui ai dit de ne pas être si stupide. J’étais sur le point de partir quand il m’a aussi traité de félon : il avait vu mon nom parmi ceux des partisans de Montfort. Je lui ai fait remarquer qu’il était trop jeune et trop écervelé pour juger ses aînés.
    Bullock haussa les épaules.
    — Puis je l’ai quitté.
    Le shérif se

Weitere Kostenlose Bücher