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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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J’ai posé le gobelet et je suis parti.
    — Et il ne s’est plus rien passé ?
    — Oh non, Messire.
    Granvel eut un sourire qui exhiba joliment les deux seules dents qui lui restaient.
    — Messire Tripham est venu le voir.
    — Et qui d’autre ?
    — Messire Churchley a apporté une teinture, de la camomille, je crois, pour la plaie sur la bouche de Messire Appleston.
    — Et il y avait quelqu’un d’autre, n’est-ce pas ?
    — Oh, oui, oui, le gros shérif est venu au collège, bouffi comme un crapaud, qu’il est. « Je veux voir Messire Tripham ! qu’il a crié.
    — Oui, a répondu Messire Tripham, et moi, je veux vous voir, Sir Walter. Nous avons fort à nous plaindre de la façon dont Messire Appleston a été traité. »
    — Et ensuite ?
    Granvel s’agita sur son tabouret.
    — « Diantre ! a dit le shérif. Je présenterai moi-même mes excuses à Messire Appleston ! »
    Granvel haussa les épaules.
    — Je l’ai conduit à la chambre et suis resté dans le couloir.
    — Oh, allons, Granvel ! Vous n’avez pas écouté ?
    L’homme sourit, le regard posé sur la seconde pièce que Corbett tenait à la main.
    — Eh bien, ce n’était pas difficile, Messire. Je n’ai pas entendu des mots distincts, mais ils parlaient fort. Et puis Bullock le bien nommé, le gros shérif, est sorti en trombe de la chambre et m’a presque renversé.
    Granvel écarta les bras.
    — Après ça, je suis retourné dans mon coin, sous l’escalier. Mis à part ma visite ordinaire.
    — Quelle visite ordinaire ? s’enquit Corbett.
    — C’est dans le règlement du collège, Messire. Vous savez bien que les maîtres étudient à la lueur des chandelles. Après minuit, moi, comme les autres, nous montons vérifier les chambres.
    — Et ?
    — Rien. J’ai frappé. J’ai essayé d’ouvrir, mais c’était verrouillé.
    — Était-ce habituel ?
    — Parfois, quand Messire Appleston recevait de la visite dans la chambre ou ne voulait pas qu’on le dérange. Alors je suis parti.
    — Mais la porte était fermée ?
    — Oh, oui ! Alors je me suis dit que j’allais attendre une heure, et quand je suis revenu, la porte n’était plus verrouillée. Je l’ai ouverte doucement pour jeter un coup d’oeil à l’intérieur. Les chandelles étaient mouchées, il n’y avait pas de lumière, j’ai donc refermé la porte sans faire de bruit et suis allé me coucher.
    — Et vous ne savez rien d’autre ?
    — Je ne sais rien d’autre, Messire.
    Le magistrat lui tendit la pièce.
    — Tenez votre langue, Granvel. Je vous remercie de ce que vous avez dit.
    Ranulf ouvrit la porte et le serviteur décampa.
    — Alors, Messire ?
    Corbett hocha la tête.
    — Quand j’étais enfant, Ranulf, il y a eu un meurtre au village. Personne ne savait qui l’avait commis. On avait trouvé un laboureur dans la grande prairie hors du village, un couteau planté entre les côtes. Mon père et d’autres ont enlevé le coutelas et rapporté le corps à l’église. Alors notre prêtre a obligé chaque villageois à tourner autour du cadavre. Il a invoqué l’ancienne croyance : un cadavre saigne toujours en présence de son meurtrier. Je m’en souviens bien.
    Corbett s’interrompit.
    — J’étais au fond de l’église et je regardais mes parents et tous les adultes passer lentement autour du corps. Les chandelles qui tremblaient à la tête et au pied du cercueil remplissaient d’ombres la vieille église.
    — Le cadavre a-t-il saigné ?
    — Non, Ranulf. Mais, pendant que ses paroissiens défilaient, notre prêtre, en vieil homme avisé, a remarqué que l’un des villageois ne portait pas le fourreau de son couteau. Il a pris l’homme à part, et, en présence du premier magistrat, l’a interrogé. Sur sa tunique, on a découvert du sang dont il ne pouvait justifier la présence ; et, de plus, il n’a pas pu expliquer où était son coutelas. Plus tard, il a avoué être le meurtrier et a demandé le droit d’asile.
    — Et vous pensez qu’il se passera la même chose ici ?
    Corbett sourit et repoussa les draps.
    — Regarde ce visage, Ranulf. Que vois-tu ? Examine bien les lèvres.
    — Il y a une plaie.
    Ranulf désigna la croûte sanglante.
    — Pas complètement cicatrisée.
    — Oui, j’y ai pensé quand Granvel a parlé de la teinture de camomille. On dirait qu’on l’a frottée.
    — Mais Granvel a donné des explications, non ?
    Le magistrat eut un geste

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