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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Ranulf en s’adossant à la porte. Il semble qu’il s’appelle Granvel. C’était le serviteur d’Appleston.
    — Est-ce vrai ? demanda Corbett avec douceur.
    L’homme acquiesça.
    — Et depuis combien de temps le serviez-vous ?
    — Voilà deux ans que je suis à Sparrow Hall.
    Granvel avait un accent prononcé.
    — Messire Appleston était un homme bon. Toujours gentil ; il ne me frappait jamais, même quand je faisais une faute.
    — Vous parlait-il ? Je veux dire, de ce qu’il faisait ?
    — Jamais, jamais, il était toujours très poli, c’était des s’il vous plaît et des merci à n’en plus finir. Il donnait des cadeaux à Pâques, à la Saint-Jean et à la Noël. De temps à autre un shilling quand la foire s’installait à Oxford. Et un jour il m’a emmené voir une pantomime jouée à l’église St Mary. C’est tout ce que je sais, Messire. C’est toujours moi qui nettoyais sa chambre et il m’avait dit de ne jamais toucher ni ses papiers ni ses livres.
    — Et hier soir ?
    — Tout était normal, sauf que Messire Appleston est revenu furieux. Il faisait sombre...
    — Excusez-moi, l’interrompit le magistrat. Messire Appleston sortait-il parfois tard le soir ? Je veux dire, allait-il en ville ?
    — Non, pas que je sache.
    L’homme redressa la tête.
    — Il n’était pas comme ça, Messire. Il n’était pas comme Messire Churchley, qui est ardent comme un moineau et lubrique, par-dessus le marché. Messire Appleston était un monsieur et un érudit. Il aimait ses livres, oui. Je veux dire que c’était un vrai monsieur, Messire. Il vidait lui-même son pot de chambre par la fenêtre. Il ne le laissait pas plein pour qu’un pauvre serviteur s’en charge, comme font les autres.
    Corbett essaya de ne pas regarder Ranulf qui, tête baissée, riait tout seul.
    — Mais hier soir, s’est-il passé quelque chose ?
    — Oh, oui ! Messire Appleston est rentré après le crépuscule. Je pense qu’il était allé souper quelque part.
    Granvel baissa la voix.
    — Tous ces événements mystérieux, Messire, au collège...
    Il se tapota le nez.
    — Et, avant que vous ne me le demandiez, je ne sais rien là-dessus, pas plus que les autres serviteurs.
    Il eut un clin d’oeil entendu.
    — Oh, nous avons entendu parler du Gardien, Messire. Mais comment quelqu’un pourrait-il sortir du collège la nuit ? Toutes les portes sont fermées et verrouillées.
    Corbett fit une grimace dubitative, mais Granvel ajouta rapidement :
    — Oh, je suppose que si on voulait sortir, on le pourrait. Je veux simplement dire que c’est difficile sans être vu par quelqu’un.
    — Vous voulez parler du Gardien ?
    — Bien sûr ! Nous avons tous entendu parler des proclamations, mais nous ne savons pas lire. Je me suis demandé, comme les autres, comment on pourrait bien entrer et sortir de Sparrow Hall à sa guise.
    Corbett jeta un regard à Ranulf qui hocha la tête. Le magistrat fouilla dans son escarcelle et tendit une pièce. Granvel, détendu à présent, reprit du coeur à l’ouvrage.
    — C’est la même chose pour l’empoisonnement du vieux Messire Langton. Comment ce vin a-t-il pu être empoisonné ? Tout le monde a bu du vin du même pichet. En tout cas, continua-t-il, bafouillant presque dans sa précipitation, comme je l’ai dit, la nuit dernière Messire Appleston est rentré furieux. Quelques-uns des soldats autour du collège avaient été plutôt brutaux. Ils l’avaient attrapé par sa chape et l’avaient frappé et blessé à la bouche. Bon, Messire Appleston est venu au parloir, écumant de rage : la plaie près de sa bouche s’était rouverte et saignait. Il s’est plaint à Messire Tripham ; il a dit qu’il savait bien qu’il fallait des soldats, mais qu’être maltraité, c’était autre chose.
    — Puis il a mangé un morceau ? demanda Corbett.
    — Oh non, Messire, bégaya Granvel. C’est ce que j’ai dit tout à l’heure. Il se passe de drôles de choses céans. Tout le monde a peur de tout le monde. Non, il est monté dans sa chambre et s’est préparé pour se coucher. Je lui ai apporté de l’eau fraîche et il s’est changé. Il portait sa chemise droite et sa robe fourrée quand je suis monté avec un gobelet de vin.
    Corbett montra le gobelet sur la table près du lit.
    — Celui-ci ?
    — Oui, Messire, c’est bien celui-là. Il y en a beaucoup comme ça aux cuisines. Messire Appleston était assis à son bureau.

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