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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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tandis que les bruits de la bataille
s’éloignaient, laissant en lui une sensation de vide. Il avait quand même gagné,
malgré la trahison. La fierté qu’il éprouvait pour ses hommes se mêlait à de la
haine et à un sentiment d’impuissance.
    Lentement, il essuya de la main le sang maculant le sabre qu’il
avait gagné à Djaghataï. Ce soir-là, il avait affronté la mort face au tigre et
il l’avait encore affrontée aujourd’hui. Il ne pouvait simplement pas passer
sur ce qu’on lui avait fait.
    Il secoua ses doigts, aspergeant le sol de gouttelettes de
sang, et se dirigea lentement vers l’endroit où se tenait son frère. Ses hommes
échangèrent des regards sombres et le suivirent, prêts à recommencer à se
battre.

 
25
    Samarkand était une ville attrayante. Gengis menait son
cheval au pas dans une large rue où les sabots non ferrés de sa monture
claquaient doucement sur les pavés inégaux. Quelque part devant, de la fumée
demeurait suspendue dans le ciel et des bruits de bataille lui parvenaient, mais
cette partie de la cité était déserte et étonnamment paisible.
    Ses hommes veillaient sur lui en marchant de chaque côté, l’arc
bandé, prêts à réagir au moindre mouvement. Ils avaient contraint la garnison
de la ville à opérer une retraite en bon ordre qui aurait fait honneur à leurs
propres tumans. Gengis était étonné que l’ennemi se soit ménagé une position de
repli dans la ville même mais, d’une manière générale, Samarkand était une
ville surprenante. Comme pour Yenking, il avait eu l’intention d’affamer ses
habitants mais ils avaient risqué le tout pour le tout dès que des renforts
étaient accourus. Une fois de plus, son exigence de rapidité avait porté ses
fruits face à un ennemi qui sous-estimait la force de ses tumans.
    S’il demeurait sur les terres du shah, les villes finiraient
par communiquer entre elles et leurs commandants les plus efficaces
trouveraient des moyens de parer ses assauts. Cette pensée le fit sourire. Le
temps qu’ils les mettent en place, tout le Khwarezm serait soumis.
    Des arbres poussaient le long des rues. Bien qu’ils aient
atteint leur taille adulte, leur feuillage donnait une impression de netteté. Au
passage, Gengis remarqua des disques blancs indiquant un élagage ainsi que des
taches brunes sur les racines poussiéreuses là où on les avait arrosées le
matin même. Il secoua la tête d’étonnement en songeant au travail que cela
impliquait. Les habitants des villes appréciaient sans doute l’ombre de ces
arbres en été et il devait reconnaître qu’ils dégageaient une odeur agréable
dans le vent chaud. Les gens des villes avaient peut-être même besoin de voir
une touche de vert de leurs balcons de pierre. Se dressant sur ses étriers, le
khan découvrit un large espace de terre nue entouré de rangées de bancs en bois.
Samarkand recelait vraiment des choses étranges derrière ses murs. C’était
peut-être là que les habitants se rassemblaient pour écouter des orateurs, ou
faire courir des chevaux. Ses guerriers y amenaient des prisonniers et l’endroit
serait bientôt noir d’une masse de vaincus paralysés de peur.
    Il passa devant un puits en pierre au croisement de deux
rues et descendit de cheval pour l’examiner. En se penchant par-dessus la
margelle, il avisa un cercle d’eau noire en bas. Sur une impulsion, il prit le
seau de cuir accroché à une corde et le jeta dans le puits, inclina la tête afin
d’entendre l’éclaboussement. Après avoir remonté le seau, il but avidement pour
laver la poussière de sa gorge et le passa à l’un de ses archers puis se remit
en selle.
    Samarkand occupait une position idéale dans l’arc formé par
un fleuve et plusieurs lacs. Sur une terre aussi riche, on pouvait tout faire
pousser et Gengis avait vu des marchés regorgeant de fruits et de légumes frais
près de la porte principale. Il se demanda ce que les habitants faisaient de
leurs journées si l’eau et la nourriture étaient aussi abondantes. Manifestement,
ils ne les passaient pas à s’entraîner au combat, à en juger par la retraite de
la garnison. Ses tumans n’avaient eu qu’à les suivre dans la ville, d’assez
près pour les empêcher de refermer les portes.
    Les dimensions de Samarkand étaient difficiles à appréhender.
Gengis se sentait cerné par des maisons et des rues, des bâtiments, petits ou
grands. Le palais du shah dominait l’ensemble, mais ce qui retint

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