Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
mouvement subtil pour
entourer leur chef. Les plus anciens rengainèrent leur arme pour ne pas
accueillir un général sabre au clair et Djaghataï poussa un cri de colère en le
remarquant. Les guerriers les plus proches de lui étaient tous jeunes et sûrs d’eux.
Ils brandissaient leur arme avec arrogance. Il leur était égal que Djaghataï
soit resté sans bouger pour laisser son frère se faire tuer. Leur loyauté n’allait
pas au bâtard né d’un viol mais au vrai fils, celui qui hériterait un jour et
serait khan.
    Pourtant, même ces jeunes insolents devinrent nerveux en
voyant les hommes de Djötchi. La garde personnelle de Djaghataï n’avait pas
combattu ce jour-là alors que ceux qui accompagnaient Djötchi étaient couverts
de sang. Ils sentaient la sueur et la mort. Ce n’était pas un jeu. Djötchi
tremblait de rage et il avait déjà tué pendant ces dernières heures.
    Il ne ralentit pas sa monture quand il parvint aux guerriers
entourant Djaghataï. Son regard demeura fixé sur son frère tandis que son
cheval poussait sur le côté deux hommes qui n’eurent même pas le temps d’ouvrir
la bouche pour le mettre en garde. S’il s’était arrêté un instant, ils auraient
vaincu leur nervosité et l’auraient bloqué mais il n’en fit rien. Il passa devant
deux autres hommes avant qu’un officier mette son cheval en travers de son
chemin.
    Cet homme était de ceux qui avaient remis l’arme au fourreau.
Il commença à transpirer quand il se retrouva à portée du sabre de Djötchi, qui
détourna enfin les yeux de son frère souriant pour les poser sur l’officier.
    — Écarte-toi, lui enjoignit-il.
    L’homme pâlit mais secoua la tête. Djaghataï éclata de rire
et la main de Djötchi se resserra sur la poignée à tête de loup de son sabre.
    — Es-tu mécontent, frère ? lui lança Djaghataï, le
regard brillant de méchanceté. Après une telle victoire ? Il y a trop de
mains nerveuses ici, tu ferais mieux de retourner auprès de tes hommes avant qu’il
n’arrive un accident.
    Djötchi soupira en cachant l’intensité de sa fureur. Il ne
voulait pas mourir dans un tel endroit, mais on s’était trop moqué de lui. Il
avait contenu sa colère à en avoir les muscles noués. Aujourd’hui, il
entraînerait avec lui dans la mort ce petit frère ricanant.
    D’un coup de talons, il projeta sa monture en avant, gifla d’un
revers de main l’officier qui tomba de sa selle quand le cheval passa en force.
Derrière, les hommes de Djötchi attaquèrent en hurlant.
    Il eut le plaisir de voir le visage de Djaghataï se
décomposer de stupeur avant que d’autres guerriers lui barrent la route. Une
fois leur surprise passée, les hommes qui entouraient Djaghataï se
précipitèrent eux aussi en avant. Djötchi savait qu’ils le feraient, mais ses
propres hommes étaient assez nombreux pour forcer un passage et ils avaient
déjà le sang échauffé. Ils tuaient sans scrupule, éprouvant sa rage aussi intensément
que si elle était leur.
    Les jeunes têtes brûlées de Djaghataï ne tardèrent pas à
réagir et frappèrent de leur sabre les hommes qui les assaillaient. Sentant son
cheval s’effondrer sous lui, Djötchi se dégagea et sauta à terre. Sa jambe
droite, noire du sang d’une blessure antérieure, se déroba. Il vacilla, fit un
pas en avant, se baissa pour esquiver un coup violent et enfonça sa lame
ébréchée dans une aisselle.
    Djaghataï vit son frère blessé tomber de cheval, lança sa
monture sur ses propres guerriers, les poussa sur le côté et se retrouva face à
Djötchi. Il abattit son sabre en un large arc de cercle et Djötchi faillit
rouler sous les sabots du cheval quand il para le coup, sa jambe le trahissant
de nouveau. Djaghataï avait renoncé à tout semblant de désinvolture et frappait
comme un forcené. Il avait été attaqué devant ses hommes, il n’aurait jamais
une meilleure occasion de se débarrasser de cette épine dans le flanc qu’était
pour lui son frère.
    Avec un craquement sinistre, une des jambes du cheval de
Djaghataï se fractura sous le coup d’un guerrier furieux qui se tenait à côté
de Djötchi. L’animal bascula sur le côté, Djaghataï n’eut pas le temps de
dégager ses pieds des étriers. Il poussa un cri quand son tibia cassa et il
faillit s’évanouir de douleur. Il sentit une main lui arracher son sabre et, lorsqu’il
leva les yeux, Djötchi se tenait devant lui, avec une terrible expression

Weitere Kostenlose Bücher