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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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de la ville, ce qui suscita un nouvel afflux d’informateurs
prêts à tout pour sauver leur vie. À deux reprises, les éclaireurs mongols
revinrent bredouilles, sans avoir vu trace d’une cité des Assassins. Imbéciles
ou menteurs, les hommes qui les avaient trompés finirent exécutés et les tumans
repartirent.
    Djaghataï s’était dirigé vers le nord avec Süböteï, reprenant
presque le chemin que celui-ci avait suivi pour traquer le shah. Dans les
contreforts d’une haute montagne, ils tombèrent sur un village, l’incendièrent
et passèrent au suivant. Ils y furent accueillis par un groupe de notables les
implorant de leur accorder audience. Süböteï accepta et quand il eut entendu ce
qu’ils avaient à dire, il garda l’un d’eux auprès de lui. Il partit au galop
avec le notable pour rejoindre le camp de Gengis. Le temps qu’ils y parviennent,
trois autres les avaient devancés et réclamaient de l’or, chacun proposant un
lieu différent pour le repaire des Assassins.
    Gengis salua son général avec une expression lasse.
    — Encore un ?
    L’excitation de Süböteï retomba aussitôt.
    — Il y en a d’autres ?
    — Ou ce sont des voleurs qui croient que j’échangerai
des charretées d’or contre des mensonges, ou les Assassins ont fait courir le
bruit qu’ils avaient une dizaine de lieux différents pour repaires. S’ils
existent depuis aussi longtemps que le dit Yousouf, je penche pour la seconde
hypothèse.
    — J’ai là un homme qui prétend savoir, seigneur. Je ne
crois pas que ce soit un sot ou un voleur comme les autres.
    Sachant que Süböteï avait un jugement sûr, le khan haussa
les sourcils.
    — Fais-le amener dans ma yourte après l’avoir fouillé.
    Süböteï se fit accompagner de Yousouf, qui servirait d’interprète.
Le notable montra une vive inquiétude quand il se retrouva face à Gengis. Couvert
de sueur, il dégageait une forte odeur d’ail et de bouse dans l’espace confiné
de la yourte et le khan respira par le nez quand il s’approcha.
    — Alors ? Tu sais quelque chose ? lui
lança-t-il d’un ton sec.
    Il était fatigué de ces hommes qui venaient à lui avec des
pièces d’or dans les yeux. Patiemment, il attendit que Yousouf traduise ses
mots et l’étranger, déjà terrifié, acquiesça. Trois cadavres gisaient dehors au
fond d’une fosse et Gengis s’était assuré qu’on fasse passer cet homme devant
en le conduisant à sa yourte. Cela expliquait l’odeur aigre de la peur qui
flottait autour de lui comme un brouillard.
    — Ma sœur vit dans un village de la montagne, maître. À
deux jours au nord de l’endroit où j’ai trouvé tes hommes.
    Il déglutit nerveusement tandis que Yousouf traduisait et
Gengis lui lança une outre d’airag. L’homme but et s’étrangla : il avait
cru que c’était de l’eau. Il fallut lui taper dans le dos pour qu’il puisse
continuer.
    — Pardonne-moi, maître, hoqueta-t-il, les alcools forts
me sont interdits.
    Yousouf sourit en répétant ses mots en mongol.
    — Dis-lui que ce n’est pas un alcool fort, grogna
Gengis. Et conseille-lui de parler avant que je le fasse jeter dans la fosse et
ensevelir vivant.
    Quand Yousouf eut achevé la traduction, le notable était
blême et bredouillait déjà.
    — D’après ma sœur, des hommes vivent dans la montagne, ils
viennent chercher de la nourriture et des servantes au village. Ils ne parlent
à personne et emportent parfois des pierres de carrière sur leurs chariots en
regagnant les sommets.
    Gengis écouta Yousouf, s’impatienta :
    — Demande-lui si c’est tout ce qu’il sait. Ce n’est pas
assez.
    L’Arabe pâlit encore, secoua la tête.
    — Deux jeunes gens du village ont suivi un jour les
chariots, il y a de ça trois ou quatre ans. Ils ne sont jamais revenus, maître.
On les a retrouvés morts, la gorge tranchée.
    L’intérêt de Gengis s’éveilla quand il entendit la dernière
partie de la traduction. Ce n’était pas encore une preuve, mais c’était ce qu’il
avait entendu de plus prometteur dans toutes les histoires insensées qu’on lui
avait rapportées.
    — C’est peut-être une piste, dit-il à Süböteï. Tu as eu
raison de m’amener cet homme. Donne-lui un chariot d’or avec deux bœufs pour le
tirer.
    Après avoir réfléchi, il reprit :
    — Nous partons pour le nord, toi et moi. Il nous
accompagnera jusqu’au village de sa sœur. Si nous trouvons ce que nous
cherchons, il gardera l’or.

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