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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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que les infidèles
avaient envahi le Khwarezm, encore moins qu’ils avaient tué le shah Mohammed. Leur
colère avait d’abord surpris Djalal al-Din puis il avait trouvé la même dans
chaque ville traversée, petite ou grande. Le nombre de ses fidèles avait crû
jusqu’à ce qu’ils soient plus de deux mille, assis dehors dans la poussière, à
attendre le chef charismatique qu’ils avaient juré de suivre.
    — De mes yeux, j’ai vu les Mongols détruire une mosquée.
Les saints hommes ont tenté de les arrêter avec leurs mains nues, mais les
barbares les ont égorgés et ont laissé leurs corps pourrir au soleil.
    Un murmure de colère parcourut la foule, la plus nombreuse à
laquelle il s’était adressé depuis qu’il était descendu dans le Sud. La plupart
étaient de jeunes hommes ou des adolescents dont la tête ne s’ornait pas encore
du turban porté par les adultes. Djalal al-Din s’était aperçu qu’il touchait d’abord
les jeunes et que ceux-ci faisaient ensuite descendre des collines des hommes
aguerris pour l’entendre. Si son père avait vécu, il se serait peut-être lancé
dans la même aventure, mais sa mort était le levier idéal pour soulever des
hommes forts et les inciter à prendre les armes. Djalal al-Din parlait avec
passion des étrangers qui se moquaient de la foi musulmane et profanaient les
lieux saints. Les fidèles buvaient ses paroles. Il écarta les bras pour les
calmer et ils se turent, lui accordant toute leur attention. Il les tenait au
creux de sa main.
    — J’ai vu nos femmes et nos enfants massacrés ou
emmenés par leurs guerriers, arrachés à leurs pères et maris. Celles qui
portaient le voile ont été déshabillées et violées en public. À Boukhara, ils ont
tué un imam sur les marches de la mosquée bleue et uriné sur son corps. Je m’arracherais
les yeux après ce que j’ai vu si je n’en avais pas besoin pour exercer la
vengeance d’Allah !
    Dans la foule, beaucoup se dressèrent d’un bond, submergés
de rage et d’excitation. Ils brandirent leurs sabres en scandant un appel à la
guerre. Djalal al-Din se retourna pour échanger un regard avec ses frères et
les découvrit déjà debout, hurlant avec les autres. Il ne s’attendait pas à ce
qu’ils soient enthousiasmés par son discours. Eux aussi agitaient leurs armes, les
yeux étincelants de colère. Ils avaient été témoins de tout ce qu’il avait vu, mais
ses mots n’en échauffaient pas moins leur sang. Même Tamar répétait avec les
guerriers de l’Islam la parole du Prophète. Le cœur de Djalal al-Din se
gonflait tandis que les clameurs montaient vers lui. Son père avait-il connu
cela ? Il avait l’impression de tenir une épée en équilibre. Si elle
tombait, il perdrait tout, mais la ferveur de la foi de ces hommes donnait de
la réalité à ses rêves. D’autres venaient à lui à mesure que la nouvelle de sa
présence se répandait. Il avait appelé à la guerre sainte contre l’agresseur
mongol et ses discours, ses promesses avaient enflammé la région. Dans des
mosquées qu’il n’avait jamais vues, des imams l’appelaient dans leurs prêches « le
guerrier de Dieu ». Sa tâche consistait simplement à nourrir ce feu et à l’envoyer
dans le Nord.
    Il sourit à ceux qui s’étaient rassemblés ce soir-là, sachant
qu’ils partiraient avec lui pour la bourgade suivante et celle d’après. Il
arriverait à Kaboul en chef spirituel d’une véritable armée et comptait que
cette ville grossirait encore ses rangs. C’était peut-être la main de Dieu qui
l’avait guidé. Il n’était qu’un humble instrument d’Allah, mais Dieu
agissait-il jamais autrement que par la main des hommes ? Oui, il était
peut-être l’instrument de la vengeance. Allah, dans sa bonté, lui accordait une
seconde chance.
     
     
    Les tumans mongols parcouraient des centaines de lieues dans
toutes les directions, déferlement d’hommes et de chevaux sur toute ville et
tout village où il y avait des habitants à effrayer. La rumeur de leur
recherche se propageait presque aussi vite qu’eux et le bruit qu’ils étaient
prêts à donner des trésors en échange d’informations semblait avoir des ailes. Le
dixième jour, Djebe trouva un homme qui prétendait connaître la montagne où les
Assassins avaient leur camp. Jelme en trouva deux autres qui se disaient
apparentés à une famille qui servait la secte dans sa forteresse. Les deux fois,
on suspendit la destruction

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