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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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vide.
    Süböteï partageait cette opinion mais ne l’exprimait pas, sachant
qu’un bon général ne doit pas critiquer un khan, même devant ceux à qui il fait
confiance. Il était cependant convaincu que Gengis avait mal préparé son
expédition. La seule chance de réussir, c’était un assaut massif qui
surprendrait les Assassins. La lente caravane de chariots était exactement le
contraire de ce que Süböteï aurait souhaité. En se nourrissant uniquement de sang
et de lait de jument, ses hommes et lui avaient traversé les montagnes en douze
jours pour rejoindre Gengis. À présent, la lune croissait et décroissait depuis
près d’un mois et il la regardait avec une appréhension grandissante.
    Lorsqu’ils arrivèrent au dernier village qu’il avait mis à
sac, Süböteï songeait déjà à ce qu’il faudrait faire si les Assassins avaient
disparu. Cette fois, les guerriers ne s’arrêtèrent même pas et Gengis n’accorda
pas un regard aux silhouettes couvertes de cendres qui cherchaient dans les
gravats quelque chose à sauver.
    Les montagnes étaient en vue depuis des jours quand ils
rejoignirent leurs contreforts. Pour combattre sa nervosité, Süböteï demanda au
khan la permission de partir en éclaireur glaner de nouvelles informations. Il
arriva au deuxième village alors que les chariots se trouvaient encore à quinze
lieues derrière. C’était là qu’il avait rencontré les notables et l’homme qu’il
avait envoyé à Gengis.
    Il n’y avait plus personne en vie. Accablé, Süböteï mena son
cheval au pas entre les maisons dévastées. Ce n’était pas l’œuvre de ses hommes
et dans ce champ de ruines il n’y avait pas même un enfant cherchant quelque
nourriture. S’il lui avait fallu une confirmation de la présence des Assassins,
il la trouva dans les corps gisant partout, éventrés et brûlés. Seuls des
mouches, des oiseaux et des chiens sauvages vivaient encore dans le village.
    Gengis rejoignit Süböteï quand un messager lui eut apporté
la nouvelle. Le visage impassible, il chevauchait près de son général et ne
montra de contrariété que lorsqu’une mouche se posa sur ses lèvres.
    — C’est un avertissement, dit Süböteï.
    Le khan haussa les épaules.
    — Un avertissement ou des représailles. Quelqu’un t’a
vu parler au notable.
    Il eut un rire bref en songeant à l’homme qui approchait
avec son chariot d’or sans se douter de rien. Sa soudaine richesse ne lui
servirait à rien dans cet endroit ravagé.
    — Nous pourrions faire la même découverte dans le
village situé plus haut, avança Süböteï. Celui où habite sa sœur.
    Gengis hocha la tête. Il ne se souciait pas particulièrement
du sort de ces villages. Si les maisons incendiées constituaient bien un
avertissement, il y avait peu d’hommes au monde qui pouvaient le prendre avec
autant de désinvolture que lui. Il avait vu bien pire depuis qu’il était khan. Cette
pensée lui rappela ce que sa mère disait quand il était enfant et il sourit.
    — Je suis né avec un caillot de sang dans la main
droite, Süböteï. J’ai toujours eu la mort pour compagne. Si ces hommes me
connaissent un peu, ils le savent. Cet avertissement ne m’est pas destiné, il
est adressé à ceux qui pourraient songer à pactiser avec moi.
    Il fronça les sourcils, tambourina des doigts sur sa selle.
    — C’est le genre de chose que je ferais si je quittais
la région.
    Süböteï acquiesça de la tête, même s’il savait que le khan n’avait
pas besoin de son approbation.
    — Nous devons cependant poursuivre afin de voir l’endroit
où ils se cachaient, même s’ils l’ont abandonné, conclut Gengis.
    Le général siffla pour appeler les éclaireurs et monter avec
eux dans la montagne. Le village de la sœur était à une journée de cheval pour
un guerrier rapide, trois pour les chariots. Comme il fallait à tout moment
inspecter les pistes pour prévenir une embuscade, Süböteï dut résister à l’envie
de se ruer vers les hauteurs pour voir si les Assassins avaient laissé quelqu’un
en arrière. Au-delà, la pente était escarpée et seul un étroit sentier
permettait d’atteindre vallées et pics. C’était un terrain peu propice à l’attaque
et d’une facilité inquiétante à défendre. Même les bruits y étaient étouffés, avalés
par les hautes parois s’élevant de chaque côté et l’isolant du reste du monde. Süböteï
avançait prudemment, la main sur la poignée

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