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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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de son sabre.
     
     
    Djötchi arrêta son tuman quand il entendit la note aiguë
soufflée par les cors de ses éclaireurs. Il avait chevauché plus d’un mois vers
l’est, couvrant une distance si longue que les plaines de son pays devaient
maintenant se trouver à des centaines de lieues au nord. Au-delà, le monde
était infini et même Süböteï n’en avait pas la carte.
    Djötchi savait que son père finirait par envoyer des
messagers le chercher. Il avait envisagé de remonter vers le nord avant que les
hommes du khan le trouvent, mais cela n’aurait rien changé. Tous les éclaireurs
mongols étaient capables de suivre la piste d’un seul cavalier, à plus forte
raison celle des sept mille guerriers de son tuman. Un aveugle aurait pu suivre
leurs traces. S’il avait plu, l’eau aurait effacé l’empreinte des sabots de
leurs chevaux mais, à la grande frustration de Djötchi, le ciel était
constamment resté bleu et froid, avec à peine, de-ci de-là, un nuage effiloché.
    Ses hommes laissèrent leurs bêtes tondre l’herbe sèche en
attendant les ordres. Contents et détendus, ils ne pensaient pas plus à l’avenir
qu’une meute de chiens sauvages. Djötchi ignorait s’ils soupçonnaient son
combat intérieur. Parfois, il se disait qu’ils devaient savoir. Il
croyait le déceler dans leur regard mais ce n’était probablement qu’une
illusion. Tandis que les messagers de Gengis se rapprochaient, Djötchi convoqua
ses officiers, de ceux qui étaient à la tête d’une unité de mille hommes à ceux
qui n’en commandaient que dix. Dans le palais de Samarkand, tous avaient juré
fidélité à Ögödei, le futur khan, et les mots de leur serment étaient encore
frais dans leur mémoire. Comment réagiraient-ils ?
    Ils furent plus de sept cents à se rassembler, menant leur
cheval au pas pour s’éloigner de ceux à qui ils donnaient des ordres. Chacun d’eux
avait été promu par Djötchi en personne, qui leur avait fait l’honneur de leur
confier la vie d’autres hommes. Il sentait leurs regards interrogateurs sur lui
tandis qu’il attendait les messagers de son père. Ses mains tremblaient
légèrement et il leur redonna de la fermeté en serrant la bride de son cheval.
    Les messagers, deux jeunes hommes du tuman de Gengis, portaient
des deels légers assombris par la transpiration. Ils sautèrent ensemble de
cheval et s’inclinèrent devant le général du khan. Djötchi se tenait droit sur
sa monture. Il avait cru s’être préparé à cet instant mais, maintenant qu’il
était arrivé, il avait l’estomac retourné.
    — Transmets-moi ton message, ordonna-t-il au plus
proche.
    L’homme s’inclina de nouveau.
    — Le Grand Khan fait mouvement contre les Assassins, général.
Il sait où se trouve leur forteresse. Tu es de nouveau libre de soumettre des
villes et d’étendre les terres qu’il domine.
    — Tu as parcouru un long chemin, répondit Djötchi. Sois
le bienvenu dans mon camp. Mange et repose-toi.
    Les deux messagers échangèrent un regard avant que le
premier reprenne :
    — Seigneur, nous ne sommes pas fatigués. Nous pouvons
repartir.
    — Il n’en est pas question, répliqua sèchement Djötchi.
Vous restez. Vous mangez. Je vous parlerai au coucher du soleil.
    C’était clairement un ordre et ils ne pouvaient qu’obéir. Ils
courbèrent la tête avant de remonter en selle et de quitter les officiers pour
rejoindre le gros du tuman. Là-bas, on avait déjà allumé des feux pour préparer
le repas et les deux hommes furent bien accueillis par ceux qui se souciaient
de nouvelles fraîches.
    Djötchi leva la main pour faire signe à ses officiers de le
suivre, dirigea son cheval vers le bas d’une colline, loin de ses guerriers. Une
rivière y coulait, ombragée par de vieux arbres tordus étendant leurs branches
au-dessus de l’eau. Le fils du khan mit pied à terre, laissa sa monture boire
avant de s’agenouiller pour se désaltérer lui aussi.
    — Venez vous asseoir auprès de moi.
    Quoique étonnés, les officiers attachèrent leurs bêtes aux
arbres et prirent place autour de leur chef sur le sol poussiéreux jusqu’à
recouvrir la moitié de la pente. Le reste du tuman était visible à quelque
distance, trop loin pour les entendre. Djötchi avala sa salive, la gorge sèche
malgré les quelques gorgées qu’il avait bues. Il connaissait le nom de chacun
des officiers assis près de la rivière. Il avait combattu avec eux contre l’armée
du

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