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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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observa le rajah en cachant son amusement
devant le paon qu’il s’était choisi comme second. Sous son armure, le prince de
Peshawar portait des habits en soie pourpre et dorée et il était coiffé d’un
turban bleu pâle. Aux yeux de Djalal al-Din, il était vêtu comme une prostituée
ou un comédien, mais il ne doutait pas de sa détermination.
    Djalal al-Din inspecta les rangs de ses hommes pour la
millième fois. Il n’y avait aucune faille, il en était sûr. La montagne
protégeait leurs arrières, les blocs de pierre prélevés des murs de Parwan
barraient le chemin aux cavaliers mongols. Si l’ennemi avait envoyé des
éclaireurs dans la ville, ils auraient vu qu’il manquait aux maisons des pans
entiers que Djalal al-Din avait fait transporter par voie d’eau sur des radeaux.
Les habitants ne regrettaient pas ce sacrifice alors que son armée avait déjà
remporté une victoire contre les impies. La forteresse qui les abritait était
trop loin pour que Djalal al-Din puisse distinguer des visages en haut des
murailles, mais il savait qu’ils étaient là et qu’ils auraient une vue
incomparable sur la bataille qui se préparait.
    — Nous avons jusqu’à cet après-midi s’ils passent par
le premier gué, dit-il. Retournons parmi les hommes. Certains sont sans doute
inquiets et cela les aidera de nous voir calmes et de bonne humeur.
    Son regard démentait son ton désinvolte mais Nawaz ne fit
aucun commentaire et descendit de cheval pour marcher avec lui.
    — Je m’attendais à plus de trente mille Mongols, dit le
rajah tandis qu’ils déambulaient entre les tentes. Sont-ils d’une telle
arrogance ?
    — Une arrogance justifiée. Ils ont anéanti l’armée de
mon père, trois fois plus nombreuse qu’eux. Le combat sera dur, même après tous
mes préparatifs.
    Nawaz expulsa une bouffée d’air pour exprimer son dédain.
    — J’ai vidé mes coffres pour te donner les boucliers et
les armures que tu réclamais. En échange, tu as enflammé le cœur des fidèles. Les
Mongols sont coriaces mais, ce soir, nous ferons brûler des centaines de leurs
morts.
    Djalal al-Din sourit de la confiance du rajah. Ils pouvaient
certes espérer la victoire, mais rien dans la vie n’est jamais garanti.
    — Je conduirai la prière de midi, dit-il. Si Allah nous
regarde d’un œil bienveillant, nous détruirons la légende du khan et sa force
coulera en même temps que son sang. Si nous gagnons ici, toutes les cités qui
observent et attendent se joindront à nous pour extirper l’envahisseur de nos
terres. Si nous perdons, plus jamais personne ne le défiera de nouveau. Tel est
l’enjeu, Nawaz.
    Le rajah courba la tête, penaud. Il admirait Djalal al-Din
avant même qu’il rejette les Mongols de l’autre côté du pont. Il tenait plus
que tout à impressionner celui qu’il avait connu enfant et qui n’avait qu’un an
de plus que lui. Son regard parcourut les rangs des hommes que Djalal al-Din avait
rassemblés sous une seule bannière. Parmi les Turcomans, les Berbères et les
Bédouins, les soldats à la peau sombre de Peshawar se distinguaient par l’armure
de la garde personnelle du rajah. Il y avait aussi des Afghans, hommes graves
descendus de la montagne avec leurs lourds sabres courbes. Aucun n’était à
cheval pour la bataille à venir. Djalal al-Din avait choisi une position qui
priverait les Mongols de l’avantage des chevaux. Son armée se battrait à pied. Elle
tiendrait ou serait anéantie.
    Il avait travaillé d’arrache-pied les jours précédents pour
préparer ses positions, sachant que les Mongols seraient prompts à réagir. Nawaz
avait lui-même peiné au milieu de ses hommes pour transporter les blocs de
pierre de Parwan de l’autre côté de la rivière. Le rajah espérait ainsi prouver
qu’il était capable d’oublier son rang pour s’échiner avec eux, mais ses
efforts un peu trop ostentatoires avaient fait rire Djalal al-Din. Nawaz rougit
en se rappelant les propos du saint homme sur l’orgueil. Il était prince de
Peshawar ! L’orgueil lui était naturel, même quand il s’évertuait à l’humilité.
    Le rajah plissa le nez quand ils passèrent près de latrines
sur lesquelles des hommes assaillis par les mouches jetaient des pelletées de
terre. Même de ce détail Djalal al-Din s’était occupé, choisissant l’endroit
pour qu’après le comblement de la fosse un talus protège leur flanc droit. Alors
que Nawaz détournait les yeux, Djalal al-Din

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