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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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qu’il chevauchait. Il avait communiqué son plan
à ses généraux mais ils se tenaient prêts à un éventuel changement et, jusqu’au
moment où ils atteindraient l’ennemi, il pouvait donner un ordre différent.
    Djalal al-Din a vu Gengis combattre, se disait Kachium. Il a
sans doute préparé des pièges dans l’un de ses flancs, voire dans les deux. À
moins de mille pas de l’ennemi, il en acquit soudain la conviction. Le fils du
shah se croyait en sécurité dans une position où il ne pouvait pas manœuvrer. Kachium
décida de lui montrer la faille de son raisonnement.
    — À droite ! hurla-t-il en décrivant un cercle
avec son bras.
    Les éclaireurs qui se trouvaient près de lui levèrent des
drapeaux rouges sur leur côté droit et les tumans tournèrent. Ils
concentreraient toutes leurs forces sur le flanc droit de l’armée de Djalal al-Din,
laissant le reste se morfondre derrière leurs blocs de pierre et leurs pieux.
    Il fallait des années d’entraînement pour faire manœuvrer
autant de cavaliers sans provoquer un chaos inextricable dans leurs rangs. Les
Mongols y parvinrent sans problème, adoptant une nouvelle formation sur l’aile
droite de l’ennemi. Ils portèrent leur allure au petit galop pour la régler sur
celle de Kachium et bandèrent leurs arcs. Derrière eux s’élevait un nuage de
poussière assez épais pour assombrir la plaine. Ils avaient le soleil dans le
dos et semblaient galoper à la poursuite de leurs ombres.
    Kachium vit les ennemis agiter leurs sabres de colère tandis
qu’il passait dans un grondement devant les premiers blocs de pierre à sa
gauche. S’il avait été à la tête des soldats de Djalal al-Din, il les aurait
déjà fait avancer pour que leurs rangs se referment comme une porte sur les
tumans. Ils demeuraient cependant là où leur chef les avait postés.
    À quatre cents pas, Kachium se mit à compter à voix haute ;
la distance se réduisait à une vitesse terrifiante. Il avait rétrogradé au
cinquième rang pour ne pas mettre sa vie en danger inutilement et continuer à
diriger la bataille. Son cœur cognait contre sa poitrine, il avait la gorge
sèche. Il se forçait à respirer par le nez, émettant un grognement à chaque
inspiration. Les trois tumans fonçaient sur l’ennemi, déployés en une ligne si
large qu’ils couvraient presque toute la plaine.
    Les premiers rangs parvinrent aux tranchées dissimulées par
des joncs et de la terre meuble. Lancés au grand galop, les chevaux tombèrent, projetant
leurs cavaliers au-dessus d’eux. Ceux qui avaient un pied pris dans l’étrier
eurent la jambe disloquée. Une clameur monta des lignes de Djalal al-Din, mais
les Mongols se ressaisirent rapidement. Une centaine avaient été désarçonnés. Ceux
qui avaient survécu à leur chute se roulèrent en boule et s’abritèrent derrière
les montures abattues tandis que les rangs suivants sautaient au-dessus d’eux. Quelques
cavaliers ayant mal estimé la barrière des chevaux à terre tombèrent aussi, mais
la charge ralentit à peine. Aucune autre armée n’aurait été capable de tirer
une volée de flèches dans le court espace séparant les fosses des lignes
ennemies. Les Mongols firent pleuvoir une grêle de traits sur les soldats de
Djalal al-Din, qui reculèrent. Lorsque l’ennemi ne fut plus qu’à une dizaine de
pas, quelques Mongols lâchèrent leur arc mais la plupart prirent le temps de l’accrocher
à leur selle en dégainant leur sabre de l’autre main. S’ils songeaient aux
guerriers morts qu’ils avaient laissés derrière eux, c’était uniquement avec la
détermination de les venger.
    La ligne rugissante frappa les fantassins de Djalal al-Din à
pleine vitesse, le poids et la puissance des chevaux étant aussi dangereux que
les lames d’acier pour des troupes immobiles. Les Mongols se servaient de leurs
bêtes comme de béliers pour briser les rangs de Djalal al-Din.
    Kachium vit les cimeterres ennemis tournoyer. Ses guerriers
n’avaient enfoncé qu’une petite partie des lignes musulmanes et plus de la
moitié de ses hommes ne pouvaient pas se battre. Par-dessus leurs propres rangs,
ils tiraient des flèches qui montaient haut et retombaient sur l’ost ennemi. Mais,
comme Kachium en avait été averti, les boucliers de Djalal al-Din étaient
efficaces. Tenus au-dessus des têtes, ils formaient une protection sous
laquelle les soldats étaient à l’abri.
    Le reste des troupes de Djalal al-Din commença à

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