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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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marcher sur
Kachium. Abandonnant la sécurité de leur position, elles avançaient en bon
ordre, sans précipitation. Le frère du khan jura, saisit son cor pour contrer
cette nouvelle menace. La note aiguë fit aussitôt réagir Khasar, dont les
hommes commencèrent à se replier. Kachium vit le regard interrogateur de son
frère et lui montra le mouvement des soldats de Djalal al-Din, dont les rangs
se refermaient. Ils savaient où se trouvaient les fosses et les enjambaient
sans presque ralentir. Dans quelques instants, ils auraient encerclé les tumans
et le massacre commencerait.
    Khasar commandait dix mille archers disposant chacun de
trente flèches. Il les étira sur une large ligne dont l’extrémité la plus
éloignée fut rapidement prise dans la mêlée, mais les autres bandèrent leur arc
et visèrent les ennemis qui marchaient sur eux. Khasar abaissa son bras, un
millier de traits fendirent l’air, se fichant dans les armures et dans la chair.
Une autre volée suivit aussitôt, puis une troisième.
    Kachium poussa un cri de frustration quand il vit les lignes
de Djalal al-Din trembler à peine. Des centaines de soldats tombèrent mais les
autres continuèrent à avancer en tenant leur bouclier au-dessus de leur tête. Pour
la première fois, Kachium craignit vraiment la défaite.
    Il souffla de nouveau dans son cor, une note répétée qui
ferait fuir ses guerriers. Ceux qui se trouvaient près de lui réagirent
immédiatement, puis l’ordre se transmit comme une vague dans tous les tumans. Khasar
beugla de colère mais lui aussi fit faire demi-tour à son cheval et battit en
retraite.
    Les fantassins de Djalal al-Din hurlèrent leur joie en
voyant la débandade des Mongols et plusieurs milliers d’entre eux coururent
derrière les cavaliers du khan en brandissant leurs sabres. Kachium attendait
que le reste se mette en mouvement et veillait à ne pas se replier trop vite. Le
stratagème de la fausse fuite aurait été plus efficace contre des cavaliers
emportés par leur soif de sang.
    Il prenait une inspiration quand un cor sonna de nouveau
dans la plaine. Ce n’était pas l’un des siens. Sidéré, il vit les rangs ennemis
s’arrêter et faire demi-tour. Quelque part le long de leurs lignes, un prince à
la tenue tapageuse avait donné le signal et ils mettaient fin à la poursuite. Kachium
avait déjà prévu l’endroit où il se retournerait et les taillerait en pièces, loin
des défenses qu’ils avaient préparées. Au lieu de quoi, les troupes ennemies
reprenaient leurs positions initiales et les Mongols se retrouvaient seuls dans
la plaine, pantelants et couverts de sang.
    Seuls quelques hommes de Djalal al-Din furent trop lents
pour se replier et tombèrent sous les coups des Mongols. Les autres, solidement
retranchés, crachaient des insultes et agitaient leurs sabres comme pour défier
les hommes de Gengis de revenir se frotter à eux. Kachium vit l’expression
consternée de Khasar quand il le rejoignit, à quinze cents pas du champ de
bataille.
    — Djalal al-Din, haleta-t-il, hors d’haleine. Ce chien
nous connaît trop bien.
    Kachium hocha sombrement la tête. Le fils du shah avait vu
les Mongols feindre la fuite contre son père et il s’était préparé à cette ruse.
Les tumans s’étaient ridiculisés et Kachium avait du mal à recouvrer le calme
dont il avait besoin.
    Le soleil était descendu étonnamment bas dans le ciel
pendant la bataille et Kachium projeta une longue ombre sur le sol quand il
sauta à terre et inclina une outre au-dessus de sa bouche. Il avait encore le
temps de lancer une autre attaque, mais Djalal al-Din avait chaque fois déjoué
ses plans et ébranlé sa confiance. Sentant le désarroi de son frère, Khasar
suggéra :
    — Et si nous prenions position devant leurs lignes ce
soir pour les cribler de flèches ? Cela les ferait peut-être sortir de
leur trou.
    Kachium secoua la tête.
    — Sans une autre menace, ils n’auraient qu’à s’abriter
sous leurs boucliers. Nous gâcherions nos flèches.
    — Alors, quoi ? Leur abandonner la victoire ?
    Comme Kachium ne répondait pas, son frère écarquilla les
yeux.
    — Tu laisserais ces paysans qui forniquent avec des
chiens triompher ?
    — À moins que tu n’aies une meilleure idée, répliqua
Kachium.
    Khasar le dévisagea en silence, bouche bée, et les deux
hommes furent soulagés quand Jelme les rejoignit au trot, couvert de poussière.
    — Au moins, ils sont coupés de la

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