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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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avait emmené ses hommes
au loin et tenté de disparaître. Les esprits savaient qu’il avait été acculé à
cette décision et Kachium maudissait parfois l’aveuglement du père qui l’avait
provoquée, mais la réalité de cette trahison les avait tous stupéfiés. Personne
encore ne s’était retourné contre celui qui avait fondé la nation mongole. Malgré
ses défauts, Gengis était vénéré et Kachium imaginait mal la volonté qu’il
avait fallu à Djötchi pour s’arracher à tout ce qu’il avait connu. Le frère du
khan tenta à nouveau de se faire comprendre :
    — Tu as bâti un empire sur ces terres au lieu de tout
détruire. Tu as installé Arslan à Samarkand et Chen Yi à Merv. Ils gouvernent
en ton nom, comme les rois et les shahs avant eux. Cependant, ils restent des
envahisseurs et il se trouvera toujours des entêtés pour vouloir les chasser. Montre
un seul signe de faiblesse et nous aurons des rébellions dans toutes les places
conquises.
    Après un soupir, il conclut :
    — Je suis trop vieux pour tout recommencer, frère.
    Gengis cligna lentement des yeux et Kachium se demanda s’il
l’avait vraiment écouté. Le khan semblait obsédé par le fils qui s’était
révolté contre lui, peut-être parce que personne d’autre n’avait jamais osé le
faire. Chaque jour, il guettait à l’horizon le retour de Süböteï. C’était trop
tôt, pourtant. Même en galopant aussi vite que les éclaireurs, le général
venait sans doute à peine d’arriver dans les terres du Nord où Djötchi s’était
caché. Une fois de plus, Kachium dut résister à l’envie de demander quelles
instructions il avait reçues. Il les devinait, toutefois, et plaignait Süböteï.
Kachium savait qu’il considérait Djötchi presque comme un fils. C’était bien de
Gengis d’éprouver la loyauté de son général en l’envoyant là-bas. Son frère
était aussi impitoyable pour ceux qui l’entouraient que pour lui-même.
    Kachium chercha désespérément un argument qui convaincrait
le khan.
    — Ils nous ont battus en contournant les cornes, Gengis.
Ils ont des boucliers plus efficaces que tout ce que nous connaissons et des
chevaux caparaçonnés qui survivent à nos flèches. Ce n’est pas leur nombre que
je crains, mais la façon dont Djalal al-Din les utilise. Si tu ne veux pas
venir, laisse-moi les mater. Ils ne surprendront pas mon tuman avec la même
tactique. C’est nous qui les contrerons et qui enverrons un message à
ceux qui imaginent qu’on peut nous battre.
    Gengis suçota une de ses dents du fond.
    — Bon, dit-il. Prends trois tumans, le tien et deux
autres. Ni Ögödei ni Tolui. Il n’y a pas si longtemps que leurs hommes tétaient
encore leur mère.
    — Jelme, alors. Et Khasar.
    Le khan acquiesça, le regard encore fixé sur le nord.
    — Des escarmouches, Kachium. S’ils sont aussi
redoutables qu’on le prétend, je ne veux pas que tu perdes tes hommes dans la
montagne. Saigne-les comme tu l’as fait à Yenking et contre le shah. Je te
rejoindrai avec Süböteï.
    Kachium s’inclina, soulagé au-delà des mots.
    — Entendu, frère.
    Au moment de s’éloigner, il hésita et ajouta :
    — Süböteï n’échouera pas. Je pensais autrefois que tu
étais fou de l’avoir promu, mais il est le meilleur.
    — Le problème, grogna Gengis, c’est que je ne sais pas
si je veux qu’il échoue ou qu’il réussisse.
    Kachium ouvrit la bouche pour demander ce qu’il voulait dire
par là, mais son frère le congédia d’un geste agacé.
    — Va. Apprends à ces hommes du désert à ne plus m’importuner.

 
34
    Posté entre deux piliers de roche, Kachium baissa les yeux
vers la vallée du Panchir, les tentes de l’armée de Djalal al-Din. La matinée
était déjà chaude et il transpirait. Distraitement, il gratta sous son aisselle
un furoncle qu’il faudrait percer. Avec Jelme et Khasar, il avait gagné le Sud
aussi vite qu’un éclaireur, crevant presque les chevaux dans sa hâte à venger
la défaite de Parwan.
    Les soldats de Djalal al-Din savaient que les Mongols
étaient là. Kachium avait repéré des silhouettes en robe qui les observaient
des sommets, des hommes qui avaient escaladé des parois à pic pour les guetter,
hors de portée de leurs arcs. Kachium ne pouvait pas les déloger et il se
sentait mal à l’aise sous cette surveillance silencieuse. Parfois, l’un d’eux
transmettait un signal avec un drapeau à l’armée en position dans la

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