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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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appela les hommes par leur nom, atténuant
ainsi la honte de cette infâme corvée. Le rajah constata une fois de plus qu’il
avait tout à apprendre de cet homme. L’or de son père avait coulé de ses mains
comme de l’eau pour équiper l’armée des fidèles, mais cela ne suffisait pas et
il souhaitait démontrer à Djalal al-Din qu’il était capable de commander et de
combattre lui aussi avec bravoure.
    Le soleil traversait le ciel, laissant pour le moment à l’ombre
l’armée qui attendait. À midi, cette ombre serait réduite à presque rien mais, d’ici
là, les hommes seraient au frais. Les guerriers mongols, eux, seraient couverts
de sueur et assoiffés quand ils auraient franchi le gué et longé la berge pour
revenir à Parwan. Djalal al-Din avait tout prévu et il eut un regard
approbateur pour les jeunes garçons qui attendaient de courir dans les rangs
avec des outres une fois le combat commencé. Les chevaux étaient en sécurité, attachés
à l’arrière, là où il n’y avait aucun risque qu’ils s’affolent et détalent. Il
vit aussi des piles de faisceaux de flèches, des boucliers et des sabres de
rechange par milliers.
    — Je n’ai pas encore mangé, ce matin, dit-il soudain à
Nawaz. Veux-tu partager mon repas ?
    Il n’avait nullement faim, mais il savait que ses hommes
seraient rassurés de voir leur chef se restaurer sans inquiétude alors que l’ennemi
redouté approchait. Le rajah le conduisit à sa tente, plus vaste que les autres
et aussi luxueuse que les habits qu’il portait. L’ostentation du prince fit de
nouveau sourire Djalal al-Din. Parvenu devant l’entrée, il inspecta une fois de
plus la plaine qu’il avait choisie pour venger le shah du Khwarezm, chercha un
défaut qu’il pourrait corriger. Il n’en trouva pas. Il ne restait qu’à attendre.
    — Demande à tes serviteurs de nous installer ici, dit-il
à voix basse. Les hommes nous verront manger dehors, comme eux. Et que le repas
soit aussi simple que le leur.
    Le rajah de Peshawar s’inclina avant de pénétrer dans sa
tente pour suivre les instructions de Djalal al-Din.
     
     
    Les guerriers mongols étaient trempés après avoir traversé
une eau boueuse et peu profonde, mais le soleil les sécha sur les deux lieues
les menant à la vallée du Panchir. Il était bien plus de midi quand ils
aperçurent de nouveau l’ennemi au loin. Kachium avançait au pas à la tête des
trois tumans, flanqué de Jelme et de Khasar.
    — La bataille sera rude, dit Kachium à son frère. Oublie
toute idée d’une victoire facile.
    Khasar haussa les épaules tandis que la vallée s’ouvrait
devant eux. Ils avaient trouvé un autre accès à la plaine centrale, mais il
était aussi gardé par un guetteur juché sur un pic, qui agita un drapeau
visible à des lieues à la ronde. La rivière coulait à leur gauche. Les trois
généraux purent voir que l’armée de Djalal al-Din avait mis pied à terre et
formait un arc à travers la plaine. Ces soixante mille hommes soigneusement
alignés étaient impressionnants et les Mongols, graves et concentrés, attendaient
un ordre de leurs chefs.
    Kachium sentit qu’il avait la vessie pleine. Si le chemin
avait été plus long, il aurait simplement laissé son urine couler sur le flanc
de sa monture. L’ennemi étant proche, il préféra se retenir pour ne pas laisser
croire à ses hommes qu’il pissait de peur.
    Lorsque les lignes de Djalal al-Din ne furent plus qu’à
quinze cents pas, Khasar et Jelme retournèrent prendre leurs positions. Ils
avaient accompagné Kachium depuis le gué, ils savaient ce qu’ils avaient à
faire. En cela au moins, Kachium pouvait compter sur eux. Il abaissa le bras et
trente mille guerriers mirent leur cheval au trot. Devant eux, les soldats des
premiers rangs ennemis levèrent sabres et boucliers, posèrent sur leurs épaules
les lourdes lames étincelant au soleil.
    Kachium regardait les blocs de pierre jonchant le sol. Il se
demandait si Djalal al-Din avait creusé des fosses devant ses hommes et se
torturait l’esprit à essayer de deviner où elles pouvaient se trouver. Devait-il
dégarnir le centre et se concentrer sur les ailes ? C’était exaspérant de
penser que le Khwarezmien connaissait leur tactique. S’il s’attendait à ce que
les Mongols forment les cornes, Kachium devait envoyer les tumans au centre, mais
cela rendrait ses propres flancs vulnérables. Il sentait une sueur froide
couler de ses aisselles tandis

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