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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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vallée. Kachium
y voyait une preuve de plus d’un esprit qui maîtrisait parfaitement la
situation.
    L’armée ennemie se trouvait de l’autre côté de la rivière, à
une lieue de Parwan, dans une plaine adossée aux montagnes qui s’élevaient
comme des lames du sol plat. Cette position ne permettait à l’ennemi ni
embuscade ni contournement. Elle ne reposait pas sur d’épaisses murailles, même
si Kachium pouvait voir que Djalal al-Din avait fait amener des blocs de pierre
et des pieux devant son camp pour ralentir une charge mongole. La toile des
tentes disposées en carrés flottait dans le vent du matin et, sur de nouveaux
signaux envoyés par les guetteurs, d’autres hommes en sortirent et formèrent
les rangs. La position que Djalal al-Din avait choisie montrait sa confiance et
défiait les Mongols de l’attaquer.
    — Il faut franchir la rivière, dit Jelme derrière
Kachium. Maintenant que nous savons où ils sont, nous pouvons chercher un gué.
    Kachium avait le commandement des trois tumans et il hocha
la tête sans cesser d’observer la vallée tandis que Jelme envoyait des
éclaireurs trouver le meilleur endroit où traverser. Il se mordit la lèvre, conscient
que Djalal al-Din avait probablement repéré tous les gués à quarante lieues à
la ronde. Ils n’avaient aucune chance de prendre par surprise le fils du shah, qui
savait exactement d’où ils viendraient. Il fallait quand même traverser. Djalal
al-Din avait choisi le terrain, il le connaissait parfaitement ; il avait
l’avantage du nombre en plus du reste. Une fois de plus, Kachium regretta que
Gengis ne lui ait pas confié plus de guerriers.
    Kachium leva les yeux vers un guetteur juché à des centaines
de pieds au-dessus de lui. L’homme avait grimpé un sommet qui se terminait
presque par une pointe. Le frère du khan résista à l’envie d’envoyer des
guerriers l’abattre. L’homme avait peut-être mis des jours pour atteindre sa
position précaire dominant une entrée de la vallée. S’il avait des outres d’eau
et de quoi manger, il pouvait tenir là-haut aussi longtemps qu’il le voudrait.
    Khasar s’approcha et leva lui aussi les yeux vers le
guetteur.
    — Nous n’allons pas rester ici toute la journée, dit-il
en arrêtant son cheval. Je pourrais au moins descendre raser la ville. L’ennemi
perdrait peut-être courage en voyant la fumée monter.
    Kachium considéra de nouveau la vallée. Les officiers de
minghaan qui avaient été vaincus lui avaient décrit le terrain avec une
profusion de détails, pathétique tentative pour se racheter. Il ne vit aucun
mouvement dans la ville et supposa que ses habitants s’étaient de nouveau
réfugiés dans la forteresse. S’il avait pensé que sa destruction présentait le
moindre intérêt, il aurait envoyé Khasar, mais il secoua la tête.
    — Qu’est-ce que cela changerait pour nous ou pour eux ?
Quand nous aurons battu cette armée, nous prendrons la forteresse sans problème.
    Khasar haussa les épaules et Kachium poursuivit, réfléchissant
à voix haute pour mettre de l’ordre dans ses pensées :
    — Djalal al-Din est sûr de lui, avec la montagne
derrière.
    — Alors, c’est un imbécile, répondit Khasar.
    — Pas du tout. Il nous a vus écraser l’armée de son
père. Il connaît notre tactique, nos points forts, peut-être même nos points
faibles. Vois comme il a placé ces blocs de pierre pour arrêter nos lanciers et
nos lignes d’archers. Il a confiance en lui et cela m’inquiète.
    — Tu penses trop, Kachium. Quand Jelme aura trouvé un
endroit où traverser la rivière, nous clouerons Djalal al-Din contre la
montagne. Nous en ferons un exemple.
    Kachium songea que Gengis ne lui avait pas demandé une
victoire rapide, simplement de harceler l’armée musulmane. Mais la première
règle de la guerre consistait à ne pas laisser l’ennemi choisir le terrain et
les conditions de la bataille. Il fit craquer les jointures de ses mains en
regrettant que Süböteï ne soit pas là pour le conseiller.
    Les éclaireurs de Jelme ne tardèrent pas à revenir et
signalèrent un gué à deux lieues en amont. Kachium donna l’ordre aux tumans de
faire mouvement et ne put s’empêcher de lever les yeux vers les guetteurs qui
agitèrent leurs drapeaux dès que les troupes mongoles s’ébranlèrent.
     
     
    — Les voilà, murmura Djalal al-Din, déchiffrant les
signaux.
    — Ils n’ont pas le choix, répondit Nawaz.
    Le fils du shah

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