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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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Kökötchu auprès de lui
pour remettre son épaule en place, mais il y avait d’autres guerriers qui
savaient soigner ce genre de chose. Il repéra l’un de ses officiers de minghaan,
cria son nom par-dessus la mêlée.
    L’homme se tourna vers le khan et faillit se faire décapiter,
riposta en frappant aux jambes son assaillant, tira sur les rênes de son cheval
et se fraya un passage jusqu’à Gengis.
    — Seigneur ? dit-il, le souffle court.
    — Remets mon bras en place.
    La douleur était maintenant insupportable. Gengis immobilisa
son cheval, replaça la dague dans sa botte, s’agrippa au pommeau de sa selle de
la main gauche et se laissa glisser jusqu’à terre. L’officier comprit le
problème et rengaina son sabre.
    — Allonge-toi sur le dos, seigneur.
    Le khan s’exécuta en grognant, le visage impassible. L’homme
lui prit le bras, pressa les doigts sur l’articulation.
    — Vite ! ordonna Gengis.
    L’officier coinça sa botte dans l’aisselle, tira sur le bras
et tourna en même temps. L’os se remit en place avec un bruit sourd. Gengis ne
vit plus rien pendant un instant puis la douleur disparut. Il laissa l’officier
l’aider à se relever, fit bouger son épaule.
    — Tu pourras frapper vers le bas mais tu dois éviter de
lever le bras, lui recommanda l’homme.
    Gengis l’ignora. Son bras n’avait plus autant de force qu’avant
mais il réussit à fermer le poing et sourit : il pouvait tenir un sabre.
    Sur sa droite, Kachium et Khasar avaient décimé la cavalerie
de Djalal al-Din et mis en fuite les quelques dizaines de survivants avant de
tourner leurs forces vers le centre. Pris en tenailles, les soldats ennemis
continuaient à se battre, apparemment résolus à entraîner avec eux dans la mort
le plus grand nombre possible de Mongols. Le rythme de la bataille était tombé
avec la fatigue qui gagnait les deux camps et Gengis prit conscience qu’il
risquait de perdre encore de nombreux hommes avant la fin de la journée. Il fléchit
le bras, se tourna vers la gauche, où Ögödei et Djebe enfonçaient leur fer de
lance dans les rangs ennemis contraints de se replier. Sur un espace découvert,
Gengis aurait poursuivi l’assaut, sachant que les soldats de Djalal al-Din
craqueraient bientôt. Mais le fleuve leur barrait toute retraite et les
obligeait à résister jusqu’au bout. Secouant la tête, le chef mongol prit le
cor qui pendait à son cou.
    Il souffla une longue note, la répéta, et le signal fut
repris d’un bout à l’autre du champ de bataille. Ses hommes l’entendirent et
reculèrent. Ceux qui étaient encore à cheval se dégagèrent rapidement tandis
que les guerriers à pied durent se défendre contre les ennemis qui les
harcelaient. La manœuvre fut sanglante mais, au moment où le jour se mit à
décliner, un espace séparait les tumans de l’armée de Djalal al-Din aculée à la
rive du fleuve.
    Gengis chercha des yeux ses messagers, n’en vit aucun à
proximité. Il les fit venir et leur demanda de hisser le drapeau appelant ses
généraux auprès de lui. Puis il ordonna qu’on établisse le camp à huit cents
pas du fleuve et ses hommes le suivirent. Dans le combat, ils avaient perdu
leur masque froid et beaucoup avaient le visage empourpré. Certains éclataient
d’un rire sauvage, d’autres étaient d’humeur sombre après avoir frôlé la mort
de trop près.
    Ils laissaient derrière eux une ligne brisée de cadavres, avec
plus de morts dans l’armée ennemie que dans la leur. Bien que durement
éprouvées, les troupes de Djalal al-Din continuaient à les huer mais c’étaient
là des cris sans conviction, poussés par des hommes épuisés et pantelants. Les
Mongols les ignorèrent et firent venir les animaux de bât transportant les
vivres et l’eau.
     
     
    Djalal al-Din vivait encore malgré les nombreuses entailles
faites à son armure. Haletant comme un chien au soleil, il regardait les
Mongols s’éloigner sans un regard en arrière. La lumière du jour devenait grise
et, quoique soulagé par ce répit, il savait que l’ennemi reviendrait avec l’aube.
Ses hommes et lui devraient tout recommencer.
    — Je mourrai demain, murmura-t-il pour lui-même.
    Il ne fut entendu par aucun des soldats qui se passaient des
outres emplies d’eau de l’Indus. Ils espéraient peut-être encore de sa part un
trait de génie qui les sauverait tous.
    Le rajah de Peshawar traversa les rangs pour le rejoindre, pressant
l’épaule de ses
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