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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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quatre cents lieues et plus vers le sud. Les collines entourant
les berges étaient verdoyantes, couvertes d’acacias et d’oliviers sauvages. Il
sentait un parfum de fleurs dans le vent. Des oiseaux s’envolaient dans toutes
les directions à l’approche de son armée. C’était un endroit plein de vie, mais
le fleuve, profond et rapide, était aussi infranchissable pour une armée que la
muraille d’une cité. La région de Peshawar se trouvait à une courte distance de
l’autre côté de l’eau et Djalal al-Din se tourna avec colère vers le rajah qui
se tenait près de lui, frappé de stupeur devant les rives désertes.
    — Où sont les bateaux que tu m’as promis ? explosa
le fils du shah.
    Nawaz écarta les mains en un geste d’impuissance. Ils
avaient poussé hommes et chevaux jusqu’à l’épuisement pour atteindre le fleuve,
sachant que, lorsqu’ils l’auraient traversé, les Mongols ne pourraient pas les
rejoindre avant des mois. L’Inde était une terre inconnue pour le khan et s’il
s’y aventurait cent princes fondraient sur lui, avec des armées plus nombreuses
que celles qu’il avait pu voir jusqu’ici. Djalal al-Din avait projeté d’offrir
ses victoires à ces princes comme des joyaux afin de pouvoir retourner
combattre avec une armée plus forte encore. Il ne put s’empêcher de regarder
derrière lui le nuage de poussière qui montait dans l’air.
    Brusquement, il saisit le rajah par sa tunique de soie et le
secoua avec rage.
    — Où sont les bateaux ? lui cria-t-il à la figure.
    Nawaz était blême de frayeur et Djalal al-Din le lâcha aussitôt,
si soudainement qu’il faillit tomber.
    — J… je ne sais pas, bredouilla le rajah. Mon père…
    — Il te laisserait mourir ici ? Si près de tes
terres ? vociféra Djalal al-Din.
    Il se retenait difficilement de frapper le jeune idiot qui
lui avait fait tant de promesses.
    — Ils peuvent encore arriver, dit Nawaz.
    Djalal al-Din le fixa en retenant un grondement, finit par
hocher la tête. Quelques instants plus tard, il avait envoyé des cavaliers vers
le sud le long de la berge pour repérer la flotte de navires marchands qui les
transporterait en lieu sûr. Il n’osa pas regarder de nouveau le nuage de
poussière qui menaçait au loin : les Mongols étaient là, telle une meute
de loups aux crocs de fer, déterminés à le déchirer.
     
     
    Gengis avançait au trot en regardant devant lui. Sa vue
ayant encore baissé, il ne s’y fiait plus pour voir au loin et il avait fait
venir Ögödei pour qu’il lui décrive la position de l’armée ennemie. La voix de
son fils était tendue d’excitation.
    — Ils se sont regroupés sur la rive. Je vois des
chevaux, dix mille ou plus sur l’aile droite, la gauche pour eux…
    Ögödei s’interrompit, plissa les yeux.
    — Je vois… des rangs qui se forment au centre. Ils se
tournent pour nous faire face. Je ne distingue pas encore l’autre rive…
    Gengis songea que si Djalal al-Din avait eu quelques jours d’avance
il aurait mis ses hommes en lieu sûr. L’allure imposée par le khan se révélait
justifiée. Il avait rattrapé le fils du shah avant qu’il puisse traverser. Tout
allait bien. Le khan pivota sur sa selle pour se tourner vers l’éclaireur le
plus proche.
    — Porte ce message au général Kachium. Je tiendrai le
centre avec Djebe et Ögödei. Lui, il affrontera leur cavalerie avec Khasar sur
l’aile droite. Dis-lui qu’il doit leur rendre la défaite du Panchir, pas moins.
Va.
    Un autre éclaireur s’avança quand le premier partit et
Gengis poursuivit :
    — Les généraux Jelme et Tolui opéreront un large
mouvement tournant sur ma gauche. Je veux que l’ennemi soit cloué sur place. Ils
devront lui barrer toute possibilité de retraite au nord.
    Les guerriers de Tolui étaient trop jeunes pour qu’il les
envoie contre des soldats aguerris. Contenir l’armée de Djalal al-Din serait
une tâche suffisamment honorable pour des hommes manquant d’expérience. Jelme n’apprécierait
sans doute pas cette décision, mais Gengis savait qu’il obéirait aux ordres. Les
tumans attaqueraient sur trois fronts, bloquant les troupes de Djalal al-Din
contre le fleuve.
    Gengis ralentit tandis que les rangs se formaient, regarda à
droite et à gauche pour s’assurer que ses cavaliers réglaient leur allure sur
la sienne. Ögödei lui cria ce qu’il voyait quand de nouveaux détails des
positions ennemies lui apparurent mais le khan ne
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