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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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laissait rien perturber le
sentiment d’attente impatiente qui montait en lui. Se rappelant la présence de
ses petits-fils avec les chevaux de rechange, il envoya un autre éclaireur à l’arrière
s’assurer qu’ils resteraient à l’écart du combat.
    Quand il fut assez près de l’ennemi pour les voir aussi bien
qu’Ögödei, il fit taire son fils d’un geste. Lors de la bataille précédente, Djalal
al-Din avait choisi le terrain. Il n’avait pas pu le faire pour celle qui se
préparait.
    Gengis dégaina son sabre et le leva tandis que ses hommes attendaient
le signal de la charge. L’armée bloquée par le fleuve ne se rendrait pas, il le
savait. Le fils du shah avait joué son va-tout, il n’avait aucune possibilité
de fuir. Les tumans de Jelme et de Tolui s’avancèrent devant le reste de l’armée
mongole, prêts à couper et à contenir l’aile gauche. À droite, Kachium et
Khasar reproduisirent la manœuvre, si bien que les lignes mongoles prirent la
forme d’un bol vide dont le khan occupait le fond. Devant elles, soixante mille
fanatiques brandissaient leurs sabres. Avec le fleuve derrière eux, ils se
battraient pour chaque pouce de terrain.
    Gengis se pencha en avant sur sa selle, étira ses lèvres
sèches pour montrer les dents. Il abaissa le bras et les guerriers talonnèrent
leurs montures pour les mettre au galop.
     
     
    Djalal al-Din regardait les cavaliers mongols qui
chargeaient en apportant avec eux la poussière des montagnes. Ses mains
tremblaient de rage et de frustration quand il songeait que l’autre rive et la
sécurité étaient si proches. Malgré le courant rapide, il aurait pu traverser à
la nage, mais la plupart de ses hommes en étaient incapables. Dans un moment de
désespoir, il envisagea d’ôter son armure et de les entraîner dans le fleuve, loin
de la mort qu’il voyait approcher. Ils suivraient, comptant sur Allah pour les
sauver. C’était impossible. Pour ceux qui avaient grandi dans les montagnes
afghanes, dans les déserts et les villes, une eau profonde était une rareté. Ils
se noieraient par milliers, emportés par le courant.
    Face aux nombreux visages tournés vers lui, il chercha des
mots d’encouragement tandis que l’ennemi abhorré formait les cornes. Il vit ses
frères à l’expression illuminée par la foi et s’efforça de chasser son
désespoir.
    — Nous avons montré qu’ils peuvent être vaincus ! clama-t-il.
Ils sont nombreux, mais pas au point de nous empêcher de les écraser de nouveau !
Tuez le khan et vous connaîtrez le paradis ! Qu’Allah guide vos bras et qu’aucun
de vous ne se détourne du combat ! Les Mongols ne sont que des hommes !
Qu’ils viennent ! Nous leur montrerons que cette terre n’est pas à prendre !
    Ceux qui l’avaient entendu regardèrent l’armée des infidèles
avec une ardeur nouvelle dans les yeux. Ils levèrent boucliers et sabres
incurvés tandis que le sol commençait à trembler sous leurs pieds.
     
     
    Lancé au galop, Gengis faisait tournoyer son sabre. Des
flèches partirent de chaque côté le long des lignes, avec un temps de retard
pour les archers qui reçurent le signal en dernier. Devant, les hommes de
Djalal al-Din s’accroupirent et tinrent leurs boucliers au-dessus d’eux. Gengis
eut un grognement irrité, ordonna une autre volée. Beaucoup des soldats ennemis
qui avaient survécu à la première se relevèrent trop tôt et furent touchés par
la suivante. Des traits pouvant percer une écaille de fer les firent tomber en
arrière.
    Les guerriers des deux ailes accrochèrent leur arc à leur
selle et dégainèrent leur sabre. À droite, devant lui, Gengis vit les tumans de
Kachium et de Khasar percuter les lignes immobiles de Djalal al-Din tandis qu’à
gauche Tolui et Jelme parvenaient presque à la rive. Ils firent pleuvoir sur l’ennemi
une grêle de flèches ininterrompue. Les hommes de Djalal al-Din s’effondrèrent
en grand nombre, frappés sur le côté alors qu’ils tenaient aveuglément leurs
boucliers devant eux.
    Gengis sentit l’odeur du fleuve et celle de la peur de
milliers d’hommes en dirigeant son cheval droit sur le centre. Il espérait y
trouver le fils du shah. Les soldats de Djalal al-Din se tenaient sur vingt
rangs, mais les chevaux mongols étaient dressés pour ce genre d’assaut et ne
marquèrent aucune hésitation quand leurs cavaliers les lancèrent en avant. Gengis
bouscula les trois premiers rangs, abattant son sabre sur des
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