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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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soldats hébétés
par le choc. Ses meilleurs guerriers le flanquaient, dessinant une pointe qui s’enfonça
dans les lignes ennemies.
    Le khan vit un prince enturbanné aux habits éclatants et se
rua sur lui avant que les soldats de Djalal al-Din le repoussent par la seule
force de leur nombre. L’un d’eux pressa son bouclier contre la tête du cheval
de Gengis, forçant la bête à tourner. Gengis le transperça de son arme mais dut
reculer lorsque d’autres accoururent en se protégeant de leurs boucliers.
    Le petit nombre d’entre eux qui parvinrent à proximité du
khan se firent tuer. Mille guerriers avançaient avec lui, tous vétérans de plus
de batailles qu’ils ne pouvaient s’en souvenir. Le fer de lance qu’ils
formaient transperça les lignes de Djalal al-Din jusqu’à ce qu’ils puissent
voir le fleuve devant eux. Djebe et Ögödei occupaient le centre de deux autres
pointes qui, comme celle du khan, pénétraient profondément dans les rangs
ennemis. Ceux qui se trouvaient sur leur chemin étaient embrochés, ceux qui n’étaient
que frôlés tombaient sous les coups des guerriers qui suivaient.
    Dans la mêlée, le vacarme était terrible. Gengis sentit son
bras se fatiguer et ne réussit pas à parer un sabre qui glissa sur les écailles
de métal de sa cuisse jusqu’à l’entailler au-dessus du genou. Ce ne serait qu’une
cicatrice de plus à ajouter aux crêtes de peau de ses jambes. La souffrance lui
redonna de la vigueur et il abattit son sabre sur le visage de son assaillant.
    Les hommes de Djalal al-Din ne cédaient pas, probablement
parce qu’ils n’avaient nulle part où aller. Gengis se contenta d’abord de
laisser les trois pointes s’enfoncer ensemble et creuser des bandes semblables
à des griffures dans les lignes ennemies. Juchés sur leurs montures, ses
guerriers dominaient les hommes à pied et utilisaient le poids de leurs sabres
pour frapper avec plus de force ceux qui se trouvaient dessous. Leur position
haute leur permettait aussi de voir venir l’attaque suivante. Et cependant, Gengis
se sentait cerné et savait que ses hommes éprouvaient la même chose. Il vit un
cheval s’effondrer, les jambes de devant cisaillées. Son cavalier resta en
selle jusqu’à ce qu’une lame s’enfonce dans sa gorge. Avec un rugissement, des
soldats de Djalal al-Din se précipitèrent dans la faille pour parvenir au khan.
Il se tourna, prêt à les recevoir, mais ses guerriers comblèrent la brèche à
peine formée. Debout sur ses étriers, il les vit se faire eux aussi taillader
et renverser.
    De plus en plus d’ennemis se ruaient vers le khan. Les yeux
flamboyants de fureur, ils bousculaient leurs propres rangs et les Mongols
formant la partie gauche du fer de lance de Gengis tombaient sous leurs coups. Les
fantassins de Djalal al-Din joignaient même leurs boucliers en groupes de trois
ou quatre et poussaient de concert pour faire tomber les cavaliers du khan. Ils
s’infiltraient dans les rangs mongols, progressaient vers leur chef. Gengis eut
le temps de jeter un coup d’œil à Ögödei, mais aucun autre fer de lance ne
subissait une pression aussi forte que le sien.
    Il fit reculer son cheval de trois pas afin d’avoir de la
place pour manœuvrer au moment où la vague ennemie l’atteindrait. La bête, qui
répondait au moindre commandement donné par les genoux de son cavalier, s’écarta
sur la gauche et le premier coup passa loin de Gengis. Le deuxième toucha le
cheval à la jambe. La lame ne frappa que du plat mais la violence du coup était
telle que l’os fut brisé. L’animal hennit, Gengis tomba, se reçut mal, heurtant
le sol de son bras droit tendu. Il se releva aussitôt sans se rendre compte qu’il
avait l’épaule démise. Partout autour de lui des ennemis hurlaient.
    Les guerriers de son fer de lance se replièrent pour le
protéger. L’un d’eux descendit de sa monture, l’offrit à Gengis, l’aida à se
mettre en selle. L’homme mourut, poignardé dans le dos tandis que le khan se
retrouvait de nouveau à cheval. Mais il avait perdu son sabre et son bras
pendait le long de son corps. Le moindre mouvement lui faisait mal. De sa main
gauche, il tira une dague de sa botte, fit reculer sa nouvelle monture. Ses
guerriers se précipitèrent dans l’espace dégagé en une charge folle qui coûta
la vie à bon nombre d’entre eux.
    Gengis regagna le gros de ses rangs en pestant contre son
bras inerte. Un instant, il regretta de ne pas avoir

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