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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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pas, répondit
Gengis en désignant le vaste camp d’un geste circulaire. J’honorerai toujours
ton nom.
    Quoique appréciant peu les contacts physiques, Arslan pressa
la main du khan entre les siennes puis monta en selle. Sa jeune épouse leva les
yeux vers lui, fière de voir de grands hommes honorer son mari de leur présence.
    — Adieu, vieil ami ! s’écria Gengis lorsque Arslan
claqua de la langue pour mettre les chevaux au trot.
    De leurs bâtons, les jeunes bergers incitèrent le troupeau à
suivre leur maître.
    Au loin, on entendait les cris de Djötchi, lugubre plainte
qui semblait ne devoir jamais prendre fin.
     
     
    Déplacer une telle multitude d’hommes et de bêtes n’était
pas une mince affaire. En même temps que cent mille guerriers, il fallait faire
avancer un quart de million de chevaux, autant de moutons, de chèvres, de yacks,
de chameaux et de bœufs. Le besoin de pâturages avait tellement augmenté que
les Mongols ne pouvaient rester plus d’un mois au même endroit.
    À l’aube glacée, alors que le soleil dépassait à peine l’horizon
à l’est, Gengis parcourut à cheval le camp animé, inspectant les files de
chariots sur lesquels femmes et jeunes enfants se serraient les uns contre les
autres. La colonne s’étirait sur des lieues, toujours flanquée par les
troupeaux. Il avait vécu toute sa vie entouré du bruit des bêtes et entendait à
peine le bêlement incessant des chèvres et des moutons. Ses généraux étaient
prêts, ses fils aussi. Restait à savoir si le Khwarezm était prêt à les
affronter dans une guerre. Par son arrogance, il avait attiré sur lui l’anéantissement.
    Djötchi avait survécu à la cautérisation de ses plaies. Comme
Gengis avait placé Djaghataï à la tête d’un tuman de dix mille guerriers, il ne
pouvait guère faire moins pour un fils plus âgé, surtout pour celui qui avait
triomphé d’une bête sauvage. Tous les Mongols en parlaient encore. Il s’écoulerait
toutefois des mois avant que Djötchi soit en état de prendre place à la tête de
ses hommes. Entre-temps, il voyagerait avec les femmes et les enfants, soigné
par des serviteurs jusqu’à sa guérison.
    Au milieu de l’ost, Gengis passa au trot devant la yourte de
sa seconde épouse, Chakahai, ancienne princesse du royaume xixia. Son père
était un fidèle vassal des Mongols depuis près de dix ans et le tribut qu’il
leur versait les fournissait en soie et en bois. Gengis jura à part soi lorsqu’il
se rendit compte qu’il n’avait pas pris de dispositions pour que ce tribut le
suive dans l’Ouest. Il ne pouvait compter que le roi du Xixia le lui garde. C’était
une chose de plus dont il devait parler à Temüge avant le départ. Chakahai
était assise dans son chariot, emmitouflée dans ses fourrures et entourée des
trois enfants qu’elle avait mis au monde. L’aînée inclina la tête et sourit à
son père.
    Il ne quitta pas le sentier pour chercher les chariots de Börte
et de Hoelun, sa mère. Devenues inséparables avec le temps, les deux femmes
devaient être ensemble quelque part. Cette pensée le fit grimacer.
    Il remarqua deux hommes qui faisaient bouillir de la viande
de chèvre sur un feu en attendant le départ. Ils avaient devant eux une pile de
pains plats sans levain qu’ils allaient fourrer de viande pour le voyage. Découvrant
le khan, l’un d’eux tendit vers lui un plateau en bois sur lequel il avait posé
la tête de l’animal et toucha ses yeux blancs pour bien faire comprendre son
offre. Gengis secoua la tête et le guerrier s’inclina profondément. Tandis que
le khan s’éloignait, l’homme jeta un des yeux en l’air pour le père ciel avant
de glisser l’autre dans sa bouche et de le mâcher avidement. Gengis sourit. Son
peuple n’avait pas oublié les jours anciens, il n’avait pas été gâté par les
richesses pillées. Le khan songea aux nouveaux relais jalonnant la route vers l’est
et le sud, tenus par des guerriers estropiés ou âgés. Un éclaireur pouvait
changer de cheval à une douzaine de ces postes et couvrir rapidement plus de
distance que Gengis ne l’aurait cru possible autrefois. Les Mongols avaient
fait du chemin depuis les tribus affamées et querelleuses qu’il avait connues
enfant mais ils étaient restés les mêmes.
    Il descendit enfin de cheval dans la cohue des bêtes et des
chariots après avoir parcouru près d’une demi-lieue depuis la tête de la
colonne. Sa sœur Temülen était

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