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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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soulagement après le soleil cuisant et
Gengis se détendit un peu, satisfait d’échapper un moment à l’agitation du camp.
    — Il a repris connaissance ? demanda-t-il.
    Le chamane secoua gravement la tête.
    — Par moments seulement. Ses blessures ont laissé une
fièvre dans son corps. Il se réveille et crie pour se rendormir aussitôt.
    Gengis se rapprocha. À côté du corps de Djötchi se trouvait
le sabre qu’il avait gagné, la lame que le khan avait reçue de son propre père.
Elle lui rappela de nombreux souvenirs et il ne put s’empêcher de renifler l’air
en y cherchant une odeur de pourriture. Il lui était pénible de repenser au
jour où il avait vu son père à l’agonie, le corps ravagé par un poison. Gengis
prit une longue inspiration au-dessus du corps prostré de son fils. Sentant Kökötchu
l’observer, il se tourna vers lui et soutint son regard.
    — Est-ce qu’il vivra, chamane ?
    Kökötchu baissa les yeux vers le jeune guerrier dont la
poitrine se soulevait à peine avant de retomber. Il n’avait pas de réponse. De
la main, il montra les pansements entourant les deux jambes et le bras pris
dans une attelle.
    — Tu vois ses blessures, seigneur. La bête lui a brisé
deux os du bras et trois côtes. Les plaies sont enflées et suppurent.
    Il secoua la tête et ajouta :
    — Mais j’ai vu des hommes survivre à pire.
    — As-tu fermé les blessures ?
    Kökötchu hésita avant de répondre. Après la chute de Yenking,
il avait mis la main sur des livres de médecine et de magie qui valaient plus
que tout l’or et le jade de la ville. Ne s’attendant pas à ce qu’on mette ses
soins en question, il répondit sans sa confiance habituelle :
    — Dans leurs livres, les Jin montrent une connaissance
du corps étonnante, seigneur. Ils versent de l’alcool bouillant sur une plaie
avant de la recoudre. C’est ce que j’ai fait. Avec des cataplasmes pour faire
tomber la fièvre.
    — Alors tu ne les as pas fermées à la manière de notre
peuple, répliqua Gengis d’un ton froid. En faisant venir un brasero dans ta
yourte pour les brûler proprement.
    Kökötchu se garda de continuer à discuter.
    — À tes ordres, seigneur.
    Pour faire plaisir au père, il appliquerait un fer rouge sur
chaque blessure, même s’il trouvait à présent cette pratique grossière, indigne
d’un homme de son savoir. Il dissimula son dégoût au khan, qui parut satisfait.
Voyant que Gengis s’apprêtait à repartir, il tenta une fois de plus de
comprendre l’homme qui menait les guerriers :
    — La douleur sera forte. S’il se réveille, dois-je lui
remettre un message de ta part ?
    Gengis posa ses yeux jaunes sur le chamane et sortit sans
dire un mot.
     
     
    Les généraux étaient réunis dans la yourte de Gengis, deux
fois plus vaste que n’importe quelle autre tente du camp. Khasar et Kachium étaient
venus avec Temüge, même si ce dernier s’occuperait uniquement de l’intendance
et ne chevaucherait pas avec eux. Süböteï, Jelme et Djaghataï avaient pris
place dans le cercle des lits bas qui servaient de sièges quand Gengis
convoquait son conseil. La yourte était aussi austère que celle du plus pauvre
des bergers, rappelant à tous que le khan n’avait cure des richesses et des
ornements.
    Les derniers à entrer avant Gengis furent Arslan et le jeune
homme qu’il avait choisi pour successeur. Djebe, la Flèche, ne parut pas
impressionné par la présence d’autant de chefs de son peuple rassemblés en un
seul lieu. Lorsque Arslan lui fit signe de s’asseoir, il les salua de la tête
comme s’il était parfaitement à sa place parmi eux. Les autres se contentèrent
de l’observer mais accueillirent le forgeron avec chaleur, délaissant pour une
fois leur masque impassible afin de montrer leur estime au vieil homme. Lui non
plus ne chevaucherait pas avec eux. Tous les hommes présents savaient qu’Arslan
avait chargé de ballots trois juments et trois étalons et qu’il quitterait le
camp avec son épouse et un maigre troupeau.
    Les yeux brillants de fierté, Jelme se leva pour faire une
place à son père. Les deux hommes échangèrent un regard et Arslan parut lui
aussi ému.
    Lorsque Gengis pénétra dans la tente, les hommes se
redressèrent. Il s’assit sur une pile de selles, fit signe à un serviteur de
lui apporter un bol de lait de chèvre pour calmer son estomac.
    Arslan attendit que le khan ait bu pour prendre la parole :
    — Seigneur, je

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