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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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là, elle qui n’était encore qu’un bébé lorsque
leur propre tribu les avait abandonnés, des années plus tôt. Elle était devenue
une belle jeune femme et avait épousé un guerrier des Olkhunuts. Gengis n’avait
rencontré l’homme qu’une fois lors du mariage, mais il semblait en bonne santé
et Temülen était satisfaite de cette union.
    Tandis qu’il ajustait la sangle de son cheval, elle
ordonnait à des servantes jin de rassembler ses dernières affaires. À l’emplacement
de sa yourte démontée avant l’aube, un cercle noir marquait l’herbe. Quand elle
vit Gengis, elle alla vers lui en souriant et prit les rênes de sa monture.
    — Ne t’inquiète pas, frère, nous sommes prêts, sauf que
je n’arrive pas à retrouver ma bonne marmite en fer. Elle est sûrement au fond
d’un ballot, sous tout le reste.
    Elle parlait d’un ton léger mais son regard était
interrogateur. Le khan ne lui avait pas rendu visite une seule fois depuis qu’elle
était mariée. Qu’il vienne la voir juste avant de partir en guerre la mettait
mal à l’aise.
    — Ce ne sera plus long, maintenant, dit-il, perdant un
peu de sa raideur.
    Il aimait bien Temülen, qui serait toujours une enfant pour
lui d’une certaine façon. Elle ne se souvenait pas des premiers hivers qu’ils
avaient passés seuls, quand ses frères et leur mère étaient pourchassés et
avaient faim.
    — Mon mari va bien ? s’enquit-elle. Cela fait
trois jours que je n’ai pas vu Palchuk.
    — Je ne sais pas, reconnut Gengis. Il est avec Djebe. J’ai
décidé qu’il commanderait mille hommes et porterait le paitze d’or.
    Temülen battit des mains de plaisir.
    — Tu es un bon frère, Gengis. Il sera content.
    Un pli barra son front quand elle songea au moment où elle
annoncerait la nouvelle à son mari.
    — Tu l’as fait pour lui ou pour moi ? demanda-t-elle
avec inquiétude.
    — Pour toi, sœur. Ne dois-je pas élever les membres de
ma famille ? Puis-je laisser au rang de simple guerrier le mari de mon
unique sœur ?
    Il vit qu’elle demeurait préoccupée. Ce genre de réaction le
dépassait mais il s’efforça de la comprendre.
    — Il ne refusera pas, Temülen.
    — Je le sais, ça. Mais il se demandera s’il te doit cet
avancement.
    — C’est le cas.
    Devant l’incompréhension de son frère, Temülen leva
brièvement les yeux au ciel.
    — Ce serait important pour lui de l’avoir mérité.
    — Alors, qu’il s’en montre digne, répondit Gengis avec
un haussement d’épaules. Je peux toujours reprendre le paitze.
    Elle lança à son frère un regard furieux.
    — Ah, surtout pas. Tu ne peux pas l’élever pour le
rabaisser ensuite selon ta fantaisie.
    Avec un soupir intérieur, Gengis répondit :
    — Je demanderai à Djebe de lui annoncer la nouvelle. Il
est encore en train de réorganiser le tuman d’Arslan. Cela paraîtra moins
étrange, à moins que ton cher mari ne soit un idiot.
    — Tu es bon, Gengis, dit Temülen.
    Il regarda autour de lui pour voir si quelqu’un pouvait les
entendre.
    — Tais-toi, femme !
    Avec un petit rire, il remonta en selle et reprit les rênes.
    — Renonce à ta marmite si tu n’arrives pas à la
retrouver, Temülen. Il est temps de partir.
    L’impatience qui l’avait fait inspecter les chariots s’évanouit
tandis qu’il remontait vers la tête de la colonne. Il adressa un salut à ses
généraux et vit qu’ils éprouvaient le même plaisir simple que lui. Le peuple
mongol repartait et chaque jour apporterait un nouvel horizon. Rien n’égalait
le sentiment de liberté que cela leur procurait, avec le monde entier devant
eux. En rejoignant ses frères, Gengis souffla une longue note dans un cor d’éclaireur
et mit sa monture au trot. Lentement, son peuple s’ébranla derrière lui.

 
7
    Il neigeait sur les hautes passes. Les montagnes de l’Altaï
se trouvaient plus à l’est que la plupart des familles n’étaient jamais allées.
Seules les tribus turques, les Ouïgours et les Uriangkhais, les connaissaient
bien, et comme un lieu à éviter, où la chasse était pauvre et la mort menaçait
en hiver.
    Si les guerriers à cheval auraient pu traverser la chaîne en
une journée, les chariots lourdement chargés étaient faits pour les plaines
herbeuses et mal adaptés aux congères et aux sentiers de chèvres. Les nouvelles
roues à rayons de Süböteï résistaient mieux que les disques pleins, qui se
brisaient trop facilement, mais quelques

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