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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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imaginer.
    — Tu l’as dit toi-même, il est encore jeune, murmura
Chakahai, touchée par la détresse de Yao Shu. Il apprendra, ou ce sera Djötchi
qui mènera les guerriers.
    — J’ai eu une journée difficile, princesse. Oublie ce
que j’ai dit. Demain, je serai un homme différent. Pardon d’avoir laissé libre
cours à mes sentiments. Je pense parfois que je suis un mauvais bouddhiste, mais
je ne voudrais être nulle part ailleurs.
    Chakahai lui sourit. Ho Sa se servit une autre tasse du
précieux thé.
    — Si Gengis tombe au combat, dit-il d’une voix à peine
audible, c’est Kachium qui deviendra khan. Il a ses propres fils et ce que nous
connaissons aujourd’hui sera balayé comme feuilles dans le vent.
    Chakahai inclina la tête pour mieux entendre. En remarquant
une fois de plus sa beauté, soulignée par la lumière des lampes, Ho Sa songea
que le khan était un homme comblé d’avoir une telle femme l’attendant dans sa
yourte.
    — Si mon mari désigne un de ses fils comme héritier, je
pense que Kachium se pliera à cette décision.
    — Si tu l’y incites, il désignera Djaghataï, dit Ho Sa.
Tout le camp sait que Djötchi n’a pas sa préférence et qu’Ögödei et Tolui sont
encore trop jeunes.
    Il s’interrompit, certain que Gengis n’apprécierait pas que
d’autres discutent de ce sujet avec sa femme. La curiosité le poussa cependant
à poursuivre :
    — En as-tu parlé au khan ?
    — Pas encore. Mais tu as raison, il ne faut pas que les
fils de Kachium héritent. Quel serait mon sort ? Il n’y a pas si longtemps,
les Mongols abandonnaient dans la steppe la famille du khan défunt.
    — Gengis le sait mieux que personne. Il ne voudrait pas
t’infliger ce que sa mère a subi.
    Chakahai hocha la tête. Elle prenait un vif plaisir à parler
dans sa langue, si différente des halètements gutturaux mongols. Elle se rendit
compte qu’elle aimerait mieux retourner auprès de son père que voir Djaghataï
devenir khan et cependant Ho Sa avait dit vrai. Kachium avait ses propres
femmes et enfants. La traiteraient-ils avec bonté si son mari venait à mourir ?
Kachium aurait sans doute des égards pour elle, il la renverrait peut-être même
au Xixia. Mais il se trouverait toujours des intrigants pour chercher à faire
des femmes et des fils des anciens khans leurs instruments. Kachium serait plus
en sécurité s’il les faisait égorger le jour même où son frère tomberait au
combat. Elle se mordit la lèvre, troublée que des pensées aussi sombres lui
viennent dans sa yourte. Gengis ne désignerait pas Djötchi, elle en était
presque certaine. Il était resté alité plus d’un mois et un chef doit se
montrer à ses hommes pour ne pas être oublié. À la vérité, elle ne le
connaissait pas, elle savait seulement que Djaghataï serait un mauvais choix. Ses
enfants ne survivraient pas s’il devenait khan. Elle se demanda si elle serait
assez habile pour se concilier le jeune garçon.
    — J’y réfléchirai, dit-elle aux deux hommes. Nous
trouverons la bonne voie.
    Dehors, le vent gémissait entre les chariots et les foyers
des Mongols. Yao Shu et Ho Sa notèrent tous deux la tristesse dans la voix de
Chakahai quand elle prit congé d’eux.
     
     
    Frissonnant dans le vent et la neige, Yao Shu resserra son
deel autour de ses épaules. Ce n’était pas seulement à cause du froid, qu’il
remarquait à peine après tant d’années passées avec pour seul vêtement une robe
de moine. Il avait parfois le sentiment d’avoir pris un mauvais tournant en
rejoignant le peuple du cheval. Il aimait bien les Mongols, malgré leur
arrogance puérile et leur conviction de pouvoir ordonner le monde à leur
convenance. Le khan, homme digne d’être suivi, l’impressionnait. Yao Shu n’avait
cependant pas trouvé d’oreilles réceptives à la parole du Bouddha. Seul le petit
Tolui semblait ouvert à ses enseignements et uniquement parce qu’il était très
jeune. Djaghataï se gaussait de toute philosophie n’impliquant pas d’écraser l’ennemi
sous son talon et Djötchi écoutait avec un intérêt détaché, laissant mots et
idées passer sur lui sans le toucher.
    Perdu dans ses pensées, Yao Shu parcourait les sentiers
enneigés traversant le camp. Il n’en demeurait pas moins vigilant et ne fut pas
surpris lorsque des hommes commencèrent à l’encercler. Il soupira : seul
un jeune idiot avait pu envoyer des guerriers l’attaquer ce soir-là. Se croyant
en

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