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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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sécurité, le moine n’avait pas emporté son bâton en se rendant à la yourte
de Chakahai.
    Il n’était cependant pas un enfant que des idiots pouvaient
facilement réduire à merci. Il se demanda si Djaghataï leur avait ordonné de le
tuer ou simplement de lui casser quelques os. De toute façon, sa réponse serait
la même. Sous la neige tourbillonnante, Yao Shu s’élança entre deux yourtes et
attaqua la première forme sombre qui se présenta. L’homme était lent et le
moine le frappa au menton tout en lui bloquant son pied d’appui avec le sien. Il
n’avait pas l’intention de tuer dans cette passe montagneuse mais il entendit d’autres
voix réagir au bruit et comprit qu’ils étaient nombreux. Des pas se rapprochèrent
de toutes les directions. Yao Shu s’efforça de contrôler la colère montant dans
sa poitrine. Il ne connaissait probablement pas ces hommes et ils ne le connaissaient
sans doute pas non plus. Ils l’assailliraient sans méchanceté particulière à
moins qu’il ne tue l’un d’entre eux. Il songea de nouveau que les années
passées chez les Mongols l’avaient changé. Le Bouddha aurait laissé ces hommes
venir à lui sans éprouver la moindre colère. Avec un haussement d’épaules, Yao
Shu s’approcha à pas feutrés d’une autre ombre. Au moins, il n’avait plus froid.
    — Où est-il ? demanda un homme d’une voix
sifflante, à un pas de lui.
    Yao Shu le bouscula et passa derrière lui. Le cri du
guerrier surpris résonna dans les collines et le moine entendit d’autres hommes
approcher rapidement.
    Le premier fut accueilli par un violent coup dans le bas des
côtes. Yao Shu les sentit craquer et arrêta sa main avant que les éclats
pénètrent dans un organe vital. Il se baissa instinctivement quand une autre
silhouette bougea, mais la neige lui avait caché deux guerriers et l’un d’eux
le saisit à la taille et le plaqua sur le sol gelé.
    Yao Shu détendit la jambe, son pied heurta quelque chose de
dur. Il se releva au moment où un cercle de visages grimaçants se refermait
autour de lui et cela l’affligea de voir que trois d’entre eux appartenaient à
son groupe d’entraînement. Les autres, des inconnus, étaient armés de gourdins.
    — On te tient, moine, grogna l’un d’eux.
    Yao Shu fléchit légèrement les jambes pour être en parfait
équilibre. Il ne viendrait pas à bout d’un aussi grand nombre d’adversaires, mais
il était prêt à leur apprendre de nouveau à se battre.
    Huit hommes se ruèrent vers le centre du cercle et Yao Shu
faillit parvenir à se glisser entre deux guerriers et à s’enfuir. L’un d’eux
réussit à le retenir par sa robe. Le moine sentit des doigts sur la peau de son
crâne, rabattit vivement la tête. Les doigts durs disparurent et le moine cogna
du pied droit. Un second agresseur s’écroula en criant, le genou brisé, mais
les autres réussirent à toucher Yao Shu plusieurs fois et il fut étourdi. Il
continua à frapper quand même : des mains, des genoux, de la tête, partout
où il pouvait. Les bâtons s’élevaient et retombaient et il finit par succomber.
Il ne cria pas, même quand l’un des hommes lui écrasa le pied droit, brisant
les petits os.
    Avant de perdre connaissance, Yao Shu crut entendre la voix
de Kachium. Les mains qui le tenaient le lâchèrent. Les paroles de ses propres
maîtres tournoyèrent dans sa tête tandis qu’il s’effondrait dans la neige. Ils
lui avaient dit que contenir sa colère, c’était comme serrer entre ses mains
une braise brûlante. Pourtant, tandis que ses agresseurs détalaient et que des
bras puissants le soulevaient, Yao Shu serrait fortement la braise et ne
sentait que de la chaleur.

 
8
    Yao Shu leva les yeux lorsque Kachium entra dans la yourte
où on soignait les blessés. Dans la journée, les malades et les femmes étaient
transportés en chariots, enveloppés dans des fourrures. Il y avait toujours
quelqu’un à qui il fallait inciser un orteil infecté ou panser une blessure. Yao
Shu connaissait trois des hommes qui se trouvaient avec lui : c’étaient
ceux qui l’avaient blessé gravement. Il ne leur avait pas parlé. Ils semblaient
embarrassés par son silence et évitaient de croiser son regard.
    Kachium salua Djötchi, assis au bord de son lit, et entama
une conversation avec lui. Il contempla avec admiration la peau de tigre
étendue aux pieds de son neveu, passa la main sur les poils durs et la tête
aplatie. Yao Shu put

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