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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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craquelures autour des yeux et de la bouche. Malgré
cela, Djötchi remarqua sa colère.
    — Général, j’ai dû mal comprendre les ordres, dit l’homme
d’une voix croassante. Tu ne veux sûrement pas que nous nous repliions ?
    Djötchi se tourna vers Djebe mais celui-ci fixait de nouveau
l’horizon.
    — Tes hommes sont éreintés, Sen Tu, argua le fils de
Gengis.
    L’officier jin ne pouvait le nier mais il secoua la tête.
    — Nous avons tenu jusqu’ici. Mes hommes auront honte si
on les éloigne du combat final.
    Devant l’orgueil farouche de son officier, Djötchi se rendit
compte qu’il n’aurait pas dû donner cet ordre. De nombreux Jin mourraient, mais
ils étaient aussi ses hommes et il n’aurait pas dû chercher à les épargner.
    — Très bien. Tu seras au premier rang quand j’ordonnerai
de faire halte. Je vous enverrai les lanciers en soutien. Montre-moi que tu es
digne de cet honneur.
    L’officier jin s’inclina sur sa selle avant de retourner à l’arrière.
Djötchi ne se tourna pas de nouveau vers Djebe, mais celui-ci eut un hochement
de tête approbateur.
    Il fallut du temps pour transmettre les ordres aux cavaliers
mongols. Sur des hommes fourbus, ils eurent l’effet d’une gorgée d’arkhi et ils
se redressèrent sur leurs selles, préparèrent arcs, lances et sabres. Avant la
halte, Djebe envoya ses lanciers à l’arrière et attendit qu’ils soient en
position.
    — Nous avons fait du chemin, Djötchi, dit-il.
    Le fils du khan acquiesça de la tête. Il avait l’impression
d’avoir toujours connu Djebe après cette chevauchée nocturne. Souriant malgré
sa fatigue, il demanda :
    — Es-tu prêt, vieil homme ?
    — Je me sens comme un vieil homme mais je suis prêt.
    Les deux hommes levèrent le bras gauche et décrivirent un
cercle avec leur poing. Les tumans s’immobilisèrent, les guerriers firent
tourner leurs chevaux pantelants vers l’ennemi. Djebe dégaina son sabre et le
pointa en direction des soldats du shah.
    — Ce sont des hommes fatigués ! Montrons-leur que
nous sommes plus forts !
    Sa monture renâcla et partit au galop, ses flancs se
soulevant tels des soufflets tandis que les Mongols donnaient la charge à leurs
poursuivants.
     
     
    Khalifa chevauchait dans un brouillard interrompu par des
moments de vigilance. Il songeait aux vignes proches de Boukhara où il avait vu
sa femme pour la première fois alors qu’elle cueillait le raisin. Il était
sûrement là-bas et cette poursuite n’était qu’un rêve fiévreux de poussière et
de souffrance.
    Quand ses hommes se mirent à brailler autour de lui, il
releva lentement la tête, cligna des yeux. Il découvrit que les Mongols s’étaient
arrêtés et, un instant, il eut un sentiment de triomphe. Puis il vit les lances
se lever et soudain l’écart entre les deux armées fondit. Khalifa avait à peine
la force de parler. Quand il voulut donner un ordre, sa gorge n’émit qu’un
faible murmure. Quand avait-il vidé sa gourde ? Ce matin ? Il ne s’en
souvenait pas. Les lignes ennemies approchaient et, curieusement, des visages
jin lui souriaient. Même alors, il put à peine lever son bouclier.
    Les lanciers qui approchaient portaient de petits boucliers
à la main gauche, nota une partie de son esprit. Les archers avaient besoin de
leurs deux mains pour utiliser leur arc et ils étaient vulnérables au moment où
ils commençaient à tirer. Khalifa hocha la tête en se faisant cette réflexion. Le
shah apprécierait cette information.
    Les deux armées se heurtèrent dans un fracas assourdissant. Les
lourdes lances de bouleau brisèrent les boucliers et transpercèrent les hommes.
Sur la route de terre battue, la colonne mongole s’enfonça profondément dans
les rangs khwarezmiens.
    Des flèches bourdonnaient aux oreilles de Khalifa, qui
sentit tout à coup une brûlure au ventre. Baissant les yeux, il vit qu’un trait
s’y était planté et il tenta de l’arracher. Son cheval expira à cet instant, tombant
à genoux quand son cœur explosa dans sa poitrine. Khalifa tomba lui aussi, son
maudit étrier retenant sa jambe droite. Son genou craqua et son corps se tordit
dans sa chute. Il eut un hoquet quand la flèche se ficha plus profondément en
lui.
    Au-dessus de sa tête, les Mongols chevauchaient comme des
rois.
    Khalifa n’entendait que le vent hurlant dans ses oreilles. Les
Mongols avaient terrassé ses hommes et il craignait pour les armées du shah. Il
faut le

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