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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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il
aurait fait raser la colline pour ne laisser aucun avantage à l’ennemi. Il ne
pouvait cependant se réjouir totalement. À douze lieues à l’est, son camp était
protégé par son frère Khasar, à la tête de deux tumans seulement. Le reste de l’armée
l’avait quitté pour aller prendre Otrar. Avant le retour d’éclaireurs envoyés
au loin, Gengis était sûr de venir à bout des murailles de la ville.
    Mais, ce matin, ses éclaireurs avaient rapporté qu’une
immense armée approchait par le sud. Plus de deux hommes pour chacun de ses
quatre-vingt mille guerriers marchaient vers ses positions et Gengis savait qu’il
ne devait pas se laisser prendre entre Otrar et l’armée du shah. Autour de lui,
sur la colline, douze hommes dessinaient des cartes et prenaient des notes. Sous
la direction de Lian, un maître maçon d’une ville jin, d’autres assemblaient
des catapultes et remplissaient d’huile des pots d’argile. Lui aussi avait été
confiant avant que les éclaireurs repèrent les troupes du shah. Maintenant, les
décisions seraient de nature militaire et le maçon écartait simplement les
mains chaque fois qu’un de ses hommes lui demandait ce que l’avenir leur
réservait.
    — Je laisserais le gouverneur d’Otrar pourrir dans sa
ville s’il n’avait pas vingt mille soldats pour attaquer nos arrières dès que
nous lèverons le siège, dit le khan.
    Son frère Kachium hocha pensivement la tête en faisant
tourner son cheval sur place.
    — Nous ne pouvons pas barrer les portes de l’extérieur,
répondit-il. Il ferait descendre des hommes par des cordes pour enlever les
poutres. Mais je peux rester ici pendant que tu mèneras l’armée contre l’ennemi.
Si tu as besoin de renforts, envoie-moi un messager et j’accourrai.
    Gengis se renfrogna. Les guerriers de Djebe et de Djötchi
avaient disparu dans les vallées et les collines sans donner signe de vie. Il ne
pouvait pas laisser les familles du camp sans protection, pas plus qu’il ne
pouvait laisser Otrar dans son dos avec une aussi forte garnison. Cependant, si
les éclaireurs avaient raison, il lui faudrait affronter une armée de cent
soixante mille hommes avec seulement six de ses tumans. Personne ne croyait
plus que lui aux qualités de combattants de ses guerriers mais, selon ses
espions, cette troupe n’était qu’une des armées du shah. Gengis devait non
seulement l’écraser mais aussi s’en sortir sans lourdes pertes, sinon l’armée
suivante mettrait fin à l’aventure. Pour la première fois depuis qu’il avait
pris le chemin de l’Ouest, il se demanda s’il n’avait pas commis une erreur. Rien
d’étonnant à ce que le gouverneur d’Otrar se soit montré aussi arrogant avec de
telles forces derrière lui.
    — As-tu envoyé des hommes chercher Djötchi et Djebe ?
demanda soudain Gengis.
    Bien que le khan eût déjà posé la question deux fois ce
matin, Kachium inclina la tête et répondit :
    — Pas de nouvelles. J’ai envoyé des éclaireurs à
quarante lieues à la ronde. L’un d’eux finira par les ramener.
    — Je m’attends que Djötchi fasse défaut quand j’ai
besoin de lui, mais Djebe ! s’emporta Gengis. Si j’ai jamais eu besoin des
hommes aguerris d’Arslan, c’est maintenant ! Contre une telle multitude !
Et des éléphants ! Qui sait comment nous pourrons tenir face à ces bêtes ?
    — Laisse le camp sans défense, proposa Kachium.
    Gengis lui lança un regard noir mais se contenta de hausser
les épaules.
    — Si nous sommes vaincus, deux tumans ne suffiront pas
pour ramener les familles au pays, argua son frère. Le shah fondra sur elles
avec toutes les troupes qui lui resteront.
    Le khan ne répondit pas et observa les hommes qui mettaient
en place les poutres d’une catapulte. S’il avait eu deux mois devant lui, voire
un seul, il écraserait les défenses d’Otrar et y pénétrerait, mais le shah ne
lui laisserait jamais ce délai. La mine sombre, il considéra les choix
possibles. Un khan ne peut pas mettre tout son peuple en danger sur un lancer d’osselets,
pensa-t-il. Le risque de se retrouver entre marteau et enclume était trop grand.
    Mais un chef peut disposer de la vie de ceux qui le suivent,
se dit-il aussi. S’il jouait et perdait, il aurait eu une vie et une mort plus
passionnantes que s’il était resté à garder les chèvres dans la steppe. Il se
rappelait encore les jours où il vivait dans la peur de voir des hommes
apparaître à

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