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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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l’horizon.
    — Quand nous étions sous les murailles de Yenking, frère,
je t’ai envoyé saigner une colonne jin, dit-il. Nous savons dans quelle
direction le shah avance et je n’attendrais pas passivement qu’il se jette sur
nous. Je veux que ses troupes soient harcelées sur tout le chemin d’Otrar.
    Kachium se redressa quand il vit que les yeux du khan
avaient retrouvé leur éclat farouche. Il prit des mains d’un serviteur une
carte d’éclaireur et la déroula sur le sol, puis Gengis et lui se penchèrent
pour examiner le terrain et les possibilités qu’il offrait.
    — Avec tant d’hommes et d’animaux, il devra diviser ses
forces ici et ici, ou les engager toutes ensemble dans cette troisième passe
plus large, avança Kachium.
    Au sud d’Otrar s’étendait une plaine semée de fermes et de
champs, mais pour y parvenir le shah devait traverser une chaîne de collines
qui étirerait son armée en une longue colonne.
    — Dans combien de temps parviendront-ils aux passes ?
demanda Gengis.
    — Deux jours, peut-être plus s’ils progressent
lentement. Ensuite, ils seront dans la plaine et nous n’aurons plus aucun moyen
de les arrêter.
    — Tu ne peux pas garder trois passes, Kachium. Qui
veux-tu pour t’aider ?
    Le frère du khan répondit aussitôt :
    — Süböteï et Jelme.
    Gengis fixa Kachium, qu’il trouvait trop prompt à s’enflammer.
    — Mes ordres sont d’éclaircir leurs rangs, pas de se
battre à mort. Tu frappes et tu te replies, puis tu frappes de nouveau, sans
les laisser te prendre au piège.
    Kachium continuait d’examiner la carte, mais Gengis lui
tapota le bras.
    — Répète l’ordre, frère.
    Kachium s’exécuta en souriant et ajouta :
    — Tu crains que je n’en laisse pas assez pour toi ?
    Le khan ne répondit pas et son frère détourna les yeux en
rougissant. Gengis se leva, Kachium fit de même. Sur une impulsion, le général
s’inclina et Gengis accepta le geste d’un signe de tête. Il avait appris avec
les années que le respect vient au détriment de la chaleur des rapports
personnels, même avec ses frères. Ils comptaient sur lui pour résoudre tous les
problèmes de guerre et même si cela l’éloignait d’eux, c’était devenu une
partie de ce qu’il était et non plus un simple masque.
    — Fais venir Süböteï et Jelme, dit le khan. Si tu
retardes suffisamment le shah, Djötchi et Djebe te rejoindront peut-être. Je
les place sous ton commandement. Tu as la moitié de mon armée, frère.
    Kachium et lui avaient parcouru un long chemin depuis l’époque
où ils n’étaient que de jeunes pillards, pensa-t-il. Dix généraux
affronteraient l’armée du shah et Gengis ne savait pas s’ils vivraient ou
succomberaient.
     
     
    Chakahai sortit de sa yourte pour voir ce que les cris
soudains signifiaient. Entourée de servantes jin qui la protégeaient du soleil
brûlant, elle se mordit la lèvre en voyant les guerriers quitter leurs tentes, les
bras chargés de provisions et d’armes.
    Elle vivait depuis assez longtemps chez les Mongols pour
comprendre que ce n’était pas seulement un groupe d’éclaireurs qui se formait. Tous
les hommes, excepté Khasar et son second, Samuka, étaient devant les murailles
de la ville. Ho Sa se trouvait naturellement avec Khasar, mais Yao Shu saurait
sans doute ce qui se passait. Suivie par ses servantes, elle se mit à la
recherche du moine bouddhiste tandis que le camp s’animait autour d’elle. Elle
entendit des femmes pousser des cris de colère, avisa une Mongole qui pleurait
sur l’épaule d’un jeune homme. Confirmée dans ses soupçons, Chakahai plissa le
front.
    Sans avoir trouvé le moine, elle passa devant la tente de Börte
et Hoelun, hésita à entrer. Elle n’eut finalement pas de décision à prendre
puisque la première épouse du khan en sortit, l’air furieuse, le visage
écarlate. Les deux femmes se figèrent, incapables de dominer la tension qu’elles
éprouvaient.
    — Tu as des nouvelles ?
    Chakahai avait parlé la première, accordant délibérément cet
honneur à son aînée. C’était un détail, mais les épaules de Börte se
détendirent et elle hocha la tête.
    — Gengis emmène les tumans, répondit-elle. Khasar et
Samuka ont reçu l’ordre de partir à midi.
    L’une des jeunes servantes poussa un cri apeuré et Chakahai
la gifla. Puis elle se tourna de nouveau vers Börte, qui regardait déjà les
guerriers formant les rangs à l’autre bout du

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