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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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eux
avaient du mal à suivre l’allure qu’ils formaient à présent l’arrière-garde des
tumans. Ils tenaient bon, cependant. Moins de mille pas séparaient les deux
armées, écart qui n’avait pas changé depuis le cœur de la nuit.
     
     
    Quand le soleil monta dans toute sa gloire, Khalifa transmit
des ordres à ses officiers. Toute la nuit, la fatigue et le froid l’avaient
harcelé. La fin de la vallée était en vue et ils avaient dû couvrir plus de
quarante lieues d’une traite. Dans sa jeunesse, il se serait peut-être ri d’un
tel défi mais, à quarante ans, ses genoux et ses chevilles lui faisaient mal à
chaque foulée de sa monture. Ses guerriers aussi étaient éreintés malgré leur
endurance d’hommes du désert. Ils levèrent la tête lorsqu’ils reçurent l’ordre
de réduire de nouveau l’écart. Cette fois, il obligerait les Mongols à se
battre !
    Au lieu d’une charge soudaine qui aurait alerté les barbares,
Khalifa poussa lentement son cheval et ramena la distance à quatre cents pas
avant que les Mongols réagissent. Il leva alors le bras et donna en rugissant, la
gorge envahie de poussière, l’ordre d’attaquer.
    Ses cavaliers talonnèrent leurs montures et les bêtes
harassées se mirent au galop. Khalifa entendit un cheval hennir et s’effondrer,
projetant un homme à terre. Il ne vit pas ce qu’il advint ensuite car, parvenu
à deux cents pas de l’ennemi, il tira une longue flèche noire de son carquois.
    Les Mongols réagirent à la menace en décochant une volée de
flèches derrière eux. Malgré la vive allure des chevaux, leur précision était
terrifiante et Khalifa vit des hommes et des bêtes s’écrouler et être piétinés.
Il poussa un grognement de frustration tandis que l’empennage de sa flèche
effleurait sa joue. Son hongre boitait et cependant il continuait à réduire l’écart.
Il tira, eut un cri de triomphe lorsque le trait se ficha dans le dos d’un
ennemi et l’expédia à terre. Des dizaines d’autres furent touchés mais certains
furent sauvés par leur armure. Ceux qui tombèrent roulèrent devant les sabots
des poursuivants et se tordirent dans la poussière avant d’être réduits en
bouillie.
    Khalifa exhortait ses hommes d’une voix rauque mais ils
étaient exténués. À la façon dont ils chancelaient sur leur selle, il était
clair qu’ils étaient à bout de forces. Un grand nombre de chevaux s’étaient mis
à boiter pendant la nuit. Ils traînaient à l’arrière malgré leurs cavaliers qui
les frappaient en vain avec leur cravache ou le fourreau de leur sabre.
    Il songea à ordonner une halte mais, cette fois-ci encore, il
se dit qu’il pouvait tenir un peu plus longtemps, jusqu’à ce que les Mongols
fassent crever leurs bêtes sous eux puis meurent à leur tour. Il avait les yeux
douloureux et rougis par la poussière dans laquelle il avait chevauché toute la
nuit et ne pouvait que voir l’ennemi s’éloigner de nouveau. Les Mongols
maintinrent l’écart à quatre cents pas tandis que le soleil montait dans le
ciel. Khalifa remit son arc dans l’étui en cuir accroché derrière sa jambe
droite et tapota l’encolure de son hongre.
    — Encore un peu plus loin, noble cœur, murmura-t-il à l’animal.
    Il savait que de nombreux chevaux ne se remettraient jamais
d’une telle poursuite. Ils étaient allés au-delà de tout ce qu’on leur avait
demandé auparavant et beaucoup perdraient à jamais leur souffle. Il entendit un
autre bruit sourd suivi d’un cri quand un cheval tomba quelque part derrière
lui. D’autres subiraient le même sort, il en était conscient, mais les derniers
rangs des Mongols continuaient à le narguer et il plissait les yeux dans la
poussière suffocante.
     
     
    Lorsque les tumans sortirent de la vallée sombre pour
déboucher dans une plaine, les hommes reprirent courage. Ils voyaient au loin
des fumées matinales monter des villages et suivaient une route de terre battue
s’étirant vers l’est. Quelque part devant eux se trouvaient les grandes villes
du Khwarezm, avec leurs renforts potentiels pour les poursuivants. Djebe et Djötchi
n’avaient aucune idée du nombre d’hommes que le shah pouvait amener sur le
champ de bataille. Ses cités pouvaient aussi bien être désertées à cause de la
guerre que largement pourvues en troupes et prêtes à faire face à ce genre d’incursion
sur leurs terres.
    La route était large et passablement abîmée par l’immense
armée

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