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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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prévenir, pensa-t-il, et il mourut.
    — Tuez-les tous ! cria Djötchi par-dessus le
grondement des sabots.
    Les Khwarezmiens tentèrent de se regrouper mais beaucoup ne
purent lever leur sabre plus d’une fois et ils s’effondraient, tels des épis de
blé. Les Mongols semblaient puiser des forces nouvelles de chaque homme qu’ils
tuaient.
    Il fallut des heures pour rougir la route poussiéreuse. À l’approche
du crépuscule, le massacre se poursuivit jusqu’à ce que les Mongols ne voient
plus assez pour frapper. Ceux qui essayaient de fuir étaient abattus par une
flèche ou pourchassés comme des chèvres égarées.
    Djebe envoya des éclaireurs chercher de l’eau et ils purent
enfin établir un camp sur les berges d’un petit lac à une lieue de distance. Les
guerriers durent alors veiller à ce que leurs montures ne boivent pas à s’en
faire éclater la panse et plus d’un frappa durement son cheval sur les naseaux
pour l’en empêcher. Ce fut seulement après que les bêtes se furent abreuvées
que les guerriers se jetèrent dans le lac, dont les eaux sombres devinrent
roses de sang tandis qu’ils hoquetaient, buvaient et vomissaient, acclamant les
généraux qui leur avaient offert une telle victoire. Djötchi prit le temps de
féliciter Sen Tu pour la façon dont il avait mené les recrues jin. Ses hommes
avaient taillé l’ennemi en pièces avec une férocité sans égale et ils prirent
place autour des feux avec les guerriers des deux tumans, fiers du rôle qu’ils
avaient tenu.
    Djötchi et Djebe renvoyèrent des hommes sur la route pour
dépecer des chevaux morts et rapporter leur viande. Les hommes avaient autant
besoin de manger que de boire pour être capables de rejoindre Gengis. Les deux
généraux savaient qu’ils avaient accompli quelque chose d’extraordinaire, mais
ils retombèrent dans la routine du camp après avoir échangé un simple regard de
triomphe. Ils avaient privé le shah de sa cavalerie et donné à Gengis une
chance de le battre.

 
12
    Les portes d’Otrar étaient barrées pour empêcher Gengis d’y
pénétrer. Juché sur son cheval en haut d’une colline dominant la ville, le khan
regardait une fumée sombre monter paresseusement des faubourgs en flammes. Pendant
trois jours, ses éclaireurs avaient inspecté les défenses ennemies, mais même
pour ces hommes qui avaient pris des dizaines de cités jin elles ne montraient
aucune faille. Les murs étaient faits de plusieurs épaisseurs de pierre
calcaire grise sur un socle de granité, chaque bloc pesant des tonnes. Les deux
grilles en fer de l’enceinte de la ville intérieure étaient précédées d’un
dédale de rues et de marchés abandonnés. Les cavaliers mongols avaient eu une
étrange impression en empruntant ces passages déserts où les bruits résonnaient.
Le gouverneur savait depuis des mois qu’ils arrivaient et avait fait enlever
tout ce qui avait de la valeur, ne laissant que des pots brisés et quelques
chiens égarés. Les éclaireurs de Gengis étaient tombés sur des pièges tendus à
leur intention. Un jeune garçon de treize ans ouvrant une porte d’un coup de
pied s’était écroulé, un carreau d’arbalète dans la poitrine. Après deux autres
pertes de ce genre, le khan avait chargé Temüge d’incendier la ville extérieure
et Otrar suffoquait encore dans une fumée noire. Au pied de la colline, environnés
de cendres et de gravats, les Jeunes Loups de Süböteï utilisaient des piques
pour faire tomber les murs et dégager le chemin de la ville intérieure pour le
khan.
    Ils ne manquaient pas d’informations. En échange de pièces d’or,
des marchands khwarezmiens avaient même indiqué l’emplacement des puits. Gengis
avait fait le tour de la ville à cheval avec ses sapeurs et noté l’épaisseur de
la pierre.
    Le seul point faible d’Otrar, c’était la colline qui
dominait les murailles côté nord. Ses éclaireurs y avaient trouvé des jardins d’agrément
abandonnés, avec une profusion de fleurs, un lac ornemental et un pavillon en
bois. Deux jours plus tôt, Gengis avait envoyé des guerriers nettoyer le sommet,
laissant le reste couvert de pins. S’il installait ses machines de guerre là où
se dressait le pavillon, elles seraient à une hauteur suffisante pour expédier
des pierres dans la gorge même du gouverneur.
    Baissant les yeux vers la ville, Gengis savourait le
sentiment de l’avoir presque à sa merci. S’il avait été le gouverneur,

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