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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Les barbares allaient en bon ordre et toutes les tentatives pour en
finir avec eux avant le lever du soleil avaient été repoussées. Au lieu de
céder à la panique, ils semblaient ménager les forces de leurs montures, maintenant
juste un écart suffisant avec leurs poursuivants pour les empêcher d’utiliser
leurs arcs.
    Sentant sa blessure au côté palpiter, Khalifa serra les
dents. Le shah avait choisi cette vallée parce que c’était la route la plus
rapide pour secourir Otrar. Le passage entre les montagnes mesurait plus de
quarante lieues de long et débouchait sur une vaste plaine proche du village où
Khalifa était né. Chaque lieue l’éloignait du gros de l’armée et le faisait se
demander si les Mongols ne l’entraînaient pas délibérément au loin. Il ne
pouvait cependant pas arrêter sa monture et les laisser s’échapper. Son sang
réclamait vengeance pour ceux qu’ils avaient massacrés.
    La lune se leva et suspendit un temps ses interrogations
tandis qu’il calculait les positions respectives de cet astre et de la planète
rouge Merreikh par rapport à l’horizon. Il ne parvint pas à savoir si elles
étaient ou non favorables et ce jeu mental ne l’apaisa finalement pas. Les Mongols
avaient-ils prévu une embuscade si loin du lieu initial de la bataille ? C’était
impossible. Tandis que la lune montait lentement dans le ciel, il scrutait l’obscurité
pour y déceler un signal que les barbares auraient adressé à une autre troupe à
l’affût.
    Il ne vit que leurs dos, montant et retombant régulièrement
comme s’ils n’étaient pas pourchassés par une armée d’hommes furieux déterminés
à les exterminer. Dans la vallée plongée dans les ténèbres, on pouvait
facilement imaginer la présence d’un ennemi dans chaque ombre. La colère de
Khalifa le soutint quand le froid devint mordant. Il but une seule gorgée à sa
gourde et la secoua avec agacement. Elle n’était pas pleine au début de la
poursuite et il n’y restait qu’un peu d’eau. Il sentait que ses hommes
attendaient de lui de nouveaux ordres, mais il n’avait rien à leur dire. Il ne
pouvait pas retourner auprès du shah pour l’informer que l’ennemi s’était enfui.
Impossible.
     
     
    Djebe et Djötchi avaient passé une grande partie de la nuit
à parler, instaurant entre eux un respect mutuel qui s’approfondit au fil des
heures. Autour d’eux, les guerriers sommeillaient tour à tour sur leur selle, avec
toujours à côté d’eux un compagnon prêt à saisir les rênes de leur monture si
elle s’écartait des rangs. C’était une pratique courante chez ceux qui avaient
été bergers, mais ils le faisaient généralement en avançant au pas. Personne ne
tombait malgré les têtes dodelinantes. Les tumans avaient ralenti lorsque la
lune avait commencé à descendre et, aussitôt, les cavaliers qui étaient à leurs
trousses s’étaient remis au galop et avaient réduit l’écart. Quatre fois les
Mongols avaient dû soutenir cette allure frénétique avant de ralentir de
nouveau, mais, à l’approche de l’aurore, les deux armées trottaient, accordant
un répit aux montures qui haletaient, l’écume à la bouche.
    Djötchi fut le premier à voir l’aube du loup et tendit le
bras pour toucher Djebe. La lune n’était plus qu’un mince croissant au-dessus
des collines, une nouvelle journée commençait. Il fallait s’attendre à une
attaque et les hommes, de leurs poings, chassaient la fatigue de leurs yeux. La
nuit qu’ils venaient de passer semblait avoir duré éternellement et s’était
pourtant évanouie en un instant. Malgré les ennemis à leurs trousses, elle
avait été curieusement paisible tandis que les hommes partageaient le reste de
leur viande séchée et se passaient des outres d’une eau tiède au goût aigre
jusqu’à ce qu’elles soient vides.
    Djebe avait mal partout, comme si la poussière s’était
insinuée dans chacune de ses articulations. Il avait les reins douloureux et ne
pouvait qu’être étonné par un ennemi qu’il voyait toujours chaque fois qu’il se
retournait. Lorsque la lumière augmenta, il constata que les chevaux des
Khwarezmiens étaient épuisés. Les poursuivants vacillaient sur leurs selles
mais ils n’étaient pas tombés et n’avaient pas laissé les tumans les distancer
vraiment.
    Djötchi était fier des Jin qui chevauchaient avec son peuple.
Ils avaient souffert plus que quiconque et un si grand nombre d’entre

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