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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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m’avez-vous dit ? Savez-vous quelle compagnie ?
    — Ma foi non, mais on peut demander à Lucien qui est allé le chercher à la station. Pas de bon gré, soit dit en passant ! Il ne comprendra jamais pourquoi un membre de la famille peut faire appel à ces gens-là quand il a ici à sa disposition le meilleur des chauffeurs – lui ! – et la plus belle voiture du monde. Il n’a consenti qu’une seule exception pour le colonel Karloff, parce que c’était un seigneur reconverti par la Révolution russe ! Appelez-le, Plan-Crépin !
    Le vieux chauffeur ne manqua pas une si belle occasion de livrer le fond de sa pensée :
    — C’était un G7, Monsieur le commissaire principal. Et il avait une sale gueule ! D’ailleurs, c’était un Italien !
    — Lucien ! Attention à vos paroles ! protesta la marquise. Je vous rappelle que les Morosini…
    — … sont vénitiens, Madame la marquise ! Ce n’est pas du tout pareil ! Et Monsieur le prince ne manque jamais de le préciser ! Mais celui-là avait un accent à couper au couteau.
    Suivit une brève description à la suite de laquelle Lucien ajouta, l’air de ne pas y toucher :
    — … mais au cas où ça vous intéresserait, je peux vous donner son numéro minéralogique !
    — Comment, si ça nous intéresse ? s’exclama Langlois en sortant de sa poche un calepin noir sur lequel il nota soigneusement le chiffre indiqué. Ça vous arrive souvent de relever les numéros des taxis ?
    — Quand on en fait venir un ici, toujours ! Sauf, évidemment, quand c’était celui du colonel Karloff ! Mais depuis l’enfance, j’ai la passion des chiffres !
    — Eh bien, continuez, mon ami ! C’est un petit talent qui peut se révéler utile. La preuve ! Merci beaucoup !
    Il s’apprêtait à se retirer quand il se ravisa.
    — J’allais oublier de vous demander si vous pourriez me prêter une photo de votre neveu ? Dans l’état actuel de la situation, je préfère m’adresser à vous plutôt qu’à la presse afin de ne pas éveiller de curiosités intempestives.
    — Même plusieurs, si vous voulez ! Dès le berceau jusqu’à des coupures de journaux justement ! Plan-Crépin, allez voir dans mon secrétaire !
    Il y avait effectivement l’embarras du choix. Le commissaire Langlois s’attarda un instant sur celles du mariage.
    — Ils forment vraiment un beau couple ! remarqua-t-il.
    — Dommage qu’il se trouve tant de gens qui se donnent un mal de chien pour le démolir ! fit Plan-Crépin acerbe. À commencer par Aldo lui-même en certaines circonstances !
    Langlois toussota, l’air soudain gêné.
    — À ce propos… et pardon si je vous choque mais… vous n’en auriez pas une de Mrs Belmont ? Je sais, je pourrais m’adresser aux magazines mondains comme Vogue, mais si ce ne sont pas des quotidiens, ce n’en sont pas moins des journaux et je ne veux pas lever le moindre lièvre chez eux, vous devez le comprendre !
    — Si vous avez la bonté de patienter quelques instants… en buvant un petit quelque chose, je pourrais peut-être vous aider, proposa Marie-Angéline en se levant et en se dirigeant vers la porte sans attendre la réponse.
    — À quoi pense-t-elle ? demanda le policier quand elle eut disparu.
    — Je crois le savoir. Outre une mémoire photographique étonnante, notre Plan-Crépin possède une foule de talents variés, au nombre desquels se trouve le dessin et, chez elle, c’est un réel talent qui n’a rien à voir avec les aquarelles de fleurs pratiquées dans les couvents et autres maisons d’éducation pour jeunes filles. Je vous parie qu’elle vous rapporte un portrait fidèle de Pauline Belmont.
    — Il vaudrait peut-être mieux que j’envoie quelqu’un le chercher ? Cela va prendre du temps.
    — Oh, que non ! Le temps de boire un verre en ma compagnie !
    — Elle en est proche à ce point ? Il faut connaître quelqu’un de longue date pour reproduire ses traits de mémoire.
    — La connaître, non ! Mais elle la déteste parce qu’elle voit en elle un danger pour Lisa.
    — Et… elle se trompe ? Quelle est votre opinion, Madame ?
    — Oui et non. Aldo est profondément attaché à Lisa et jamais il n’accepterait de la perdre.
    — Seulement il aime jouer avec le feu, si je m’en réfère à notre dernier entretien.
    — Ce n’est pas cela. Son attirance pour Mrs Belmont est purement physique. Malheureusement, elle l’aime passionnément et…
    Le retour de Marie-Angéline interrompit la marquise.
    — Voilà !

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