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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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des Wisigoths, Théodoric − neveu d’Alaric −, qui a choisi Toulouse pour capitale.
    Mieux vaut ce royaume d’Aquitaine, allié à l’empereur d’Occident, que ces Bagaudes qui saccagent, pillent et refusent de se soumettre aux lois de l’Empire.
    Mais ces bandes de rebelles, les légions et les auxiliaires goths, commandés par Constance et les officiers qu’il a nommés, sont peu à peu réduites.
    On dresse des croix pour y supplicier ceux des Bagaudes qui n’ont pas réussi à fuir ou à mourir au combat. Les plus vigoureux seront vendus comme esclaves.
    Galla Placidia prêche pour une répression impitoyable, condition du redressement de l’empire d’Occident et de sa prospérité.
    Elle dit cela d’une voix calme et résolue quand l’empereur Honorius élève Constance à la dignité d’Auguste, et Galla Placidia à celle d’Augusta.
    Ils sont ainsi tous deux les plus proches du pouvoir impérial.
    Galla ne peut dissimuler le tremblement qui la saisit lorsque Honorius désigne Valentinien du titre d’héritier.
    Il semble à Galla Placidia que pour la première fois depuis le sac de Rome, en 410, son corps se détend, comme si le trône impérial était pour son fils Valentinien à portée de main.
    Elle se reprend vite.
    Elle regarde le visage des courtisans, qui cachent sous des approbations enthousiastes leur jalousie, leur dépit.
    Galla Placidia sait qu’aucune bataille n’est la dernière.
    L’empereur d’Orient, Théodose II, refuse de reconnaître que le titre d’héritier soit attribué à Valentinien.
    Il renvoie à Ravenne les insignes impériaux que Constance et Galla lui avaient fait parvenir pour lui annoncer leur élévation à la dignité d’Auguste et d’Augusta.
    « Valentinien est l’héritier de l’empereur d’Occident, répète Galla ; personne, pas même l’empereur d’Orient Théodose, ne peut le contester. »
    Constance l’écoute.
    L’époux de Galla Placidia paraît accablé, comme s’il n’avait pas imaginé les oppositions, comme si, tout à coup, sa force et son ambition s’étaient dissoutes, ne laissant face à Galla qu’un homme las, à la respiration bruyante.
    Galla Placidia lui tourne le dos et s’éloigne.
    Quelques jours plus tard, en cette année 421, Constance meurt d’étouffement.
    Galla Placidia, accompagnée de sa fille, Justa Grata Honoria, et de son fils, Valentinien, marche aux côtés de l’empereur Honorius jusqu’au mausolée de l’église Saint-Vital de Ravenne, où va être inhumé Constance.
    Les soldats de la garde personnelle de Galla, ces Barbares, entourent le cercueil, mêlés aux Romains des légions.
    Galla Placidia ferme les yeux. Elle imagine.
    Quand Valentinien accédera au trône impérial, l’Empire aura ce visage. Sinon, il n’y aura plus d’Empire.
    Rentrée dans son palais, elle reste longuement devant la mosaïque placée au centre de la grande croix en bois noir.
    Elle a l’impression que ses enfants l’interrogent, la fixant de leurs grands yeux en amande.
    L’empire d’Occident vivra, murmure-t-elle, et Valentinien en sera l’empereur.

18.
    Galla Placidia prie.
    Elle n’implore pas Dieu pour le salut de Constance, l’époux qu’on vient à peine d’inhumer.
    Elle demande au Seigneur des forces pour qu’il l’aide à relever l’Empire en plaçant sur le trône impérial Valentinien, le fils dont elle serait la régente.
    Elle n’a pas soif de pouvoir pour elle-même, Dieu le sait, mais elle veut que l’empire d’Occident, l’Empire romain et chrétien, résiste aux ferments de discorde, aux guerres et aux rivalités qui s’affirment.
    C’est cela qui la préoccupe.
    Autour de l’empereur Honorius, c’est la querelle des vanités, des jalousies. Les eunuques, les courtisans se déchirent.
    C’est l’avenir de l’Empire qu’ils compromettent.
    Honorius ne tranche pas entre les rivaux. Il se complaît même à susciter les jalousies.
    Il soutient à la fois le général comte Boniface, qui gouverne l’Afrique − ce grenier à blé indispensable à Rome pour sa survie −, et le général Castin, courtisan chargé par l’empereur d’en finir avec les Vandales s’accrochant à l’Espagne, cette province qui est un des piliers de l’empire d’Occident.
    Il faudrait que ces deux généraux mènent une campagne commune contre les Vandales, mais leur rivalité est trop forte. Le comte Boniface retire ses troupes d’Espagne, et Castin subit une effroyable défaite :

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