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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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for intérieur,
ils craignent que si le bolchevisme marche là-bas, il ne gagne ensuite notre
pays.
    — Si ça marche, pourquoi pas ? »
    Johnny haussa les épaules. « Un
homme comme ton frère ne l’entendrait pas de cette oreille, tu t’en doutes.
    — Évidemment, admit Maud. Je
me demande comment il s’en tire. »
    2.
    « Nous sommes en Russie !
s’écria Billy quand le bateau accosta et qu’il entendit les voix des dockers.
Qu’est-ce qu’on fout là ?
    — Ça ne peut pas être la
Russie, rétorqua Tommy Griffiths. La Russie est à l’est et ça fait des semaines
qu’on navigue vers l’ouest.
    — On a fait la moitié du
tour du monde et on est arrivés par l’autre côté. »
    Tommy n’était pas convaincu. Il
se pencha au-dessus du bastingage.
    « Ils ressemblent à des
Chinetoques.
    — N’empêche qu’ils parlent
russe. La même langue que le type qui s’occupait des chevaux à la mine,
Pechkov, celui qui a arnaqué les frères Pond aux cartes et qui s’est tiré. »
    Tommy tendit l’oreille. « Ma
parole, tu as raison ! Alors ça !
    — On doit être en Sibérie,
dit Billy. Pas étonnant que ça caille ! »
    Quelques minutes plus tard, ils
apprirent qu’ils étaient à Vladivostok.
    Personne ne fit vraiment
attention au bataillon de copains d’Aberowen quand ils traversèrent la ville au
pas. Elle grouillait déjà de milliers de soldats en uniforme. La plupart
étaient japonais, mais il y avait aussi des Américains, des Tchèques et d’autres
encore. La ville possédait un port très actif, des tramways arpentaient de
larges avenues, il y avait des théâtres et des hôtels modernes, des centaines
de boutiques. Un peu comme Cardiff, en plus froid, songea Billy.
    Quand ils arrivèrent à la caserne,
ils y trouvèrent un bataillon de Londoniens d’un certain âge qui avaient
embarqué à Hong Kong. Billy jugeait normal qu’on envoie des vieux de la vieille
dans ces coins perdus. Mais les copains, malgré les pertes qui avaient éclairci
leurs rangs, possédaient un noyau de combattants aguerris. Qui avait tiré les
ficelles pour les retirer de France et les expédier à l’autre bout de la
planète ?
    Ils ne tardèrent pas à le savoir.
Après le dîner, le général de brigade, un homme d’allure débonnaire,
manifestement proche de la retraite, leur annonça que leur colonel, le comte
Fitzherbert, allait s’adresser à eux.
    Le capitaine Gwyn Evans,
propriétaire de grands magasins, apporta une caisse de bois qui avait contenu
des boîtes de saindoux. Fitz grimpa dessus, non sans difficulté à cause de sa
jambe blessée. Billy n’éprouva aucune pitié. Il réservait sa compassion à
Moignon Pugh et à tous les anciens mineurs estropiés en extrayant le charbon du
comte. Fitz était suffisant, arrogant et exploitait sans scrupule les gens
ordinaires. Dommage que les Allemands ne l’aient pas touché en plein cœur
plutôt qu’à la jambe.
    « Notre mission comporte
quatre volets, commença Fitz en élevant la voix pour se faire entendre des six
cents hommes de l’auditoire. Premièrement, nous sommes ici pour défendre ce qui
nous appartient. En venant du port, près des voies de garage du chemin de fer,
vous avez peut-être remarqué un important dépôt gardé par des soldats. Ce site
de cinq hectares contient six cent mille tonnes de munitions et de matériel
militaire livrés ici par la Grande-Bretagne et les États-Unis quand les Russes
étaient nos alliés. Maintenant que les bolcheviks ont conclu la paix avec l’Allemagne,
nous ne voulons pas que les armes que nos citoyens ont payées tombent entre
leurs mains.
    — C’est complètement idiot,
objecta Billy assez fort pour être entendu de ceux qui l’entouraient. Au lieu
de nous amener ici, ils auraient mieux fait de réexpédier tout ça au pays. »
    Fitz jeta un regard agacé en
direction du bavard et poursuivit : « Deuxièmement, il y a dans ce
pays un grand nombre de nationalistes tchèques ; certains sont des
prisonniers de guerre, d’autres travaillaient ici avant la guerre. Ils se sont
regroupés pour constituer une légion tchèque et essayent d’embarquer sur un
navire à Vladivostok pour rejoindre nos forces en France. Les bolcheviks leur
mènent la vie dure et nous devons les aider à partir. Les chefs de la
communauté cosaque locale nous apporteront leur soutien.
    — Les chefs de la communauté
cosaque ? fit Billy. Qu’est-ce que c’est que cette blague ? Ce

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