Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
avalée et restait là jusqu’à minuit, laissant la fin de la nuit aux observateurs de la tour.
    La connaissant, M me de Sommières s’était bornée à lui demander si son point d’observation lui semblait meilleur que l’autre.
    — Bien meilleur ! La villa est plus proche et, surtout, elle est moins de travers. Le soir, quand c’est éclairé et que les fenêtres sont fermées, je peux voir des silhouettes. Et quand c’est éteint j’entends plus distinctement les bruits.
    — Et les chiens ne vous ont pas repérée ?
    — Si, mais outre que mon odeur doit leur convenir, Boleslas a dû vous dire que les achats de viande ont fortement augmenté ?
    — Nous n’effleurons même pas le sujet. C’est Wishbone qui assume les frais de la maison et ce genre de détail ne l’intéresse pas ! En attendant prenez garde à vous et, je vous en prie, ne vous aventurez jamais toute seule dans les jardins de cette fichue clinique !
    Cette histoire de clinique, justement, Plan-Crépin y croyait de moins en moins. Certes, une ambulance avait fait son apparition trois jours plus tôt et à la nuit close, mais s’il y avait un arrivage, cela ne changeait strictement rien à Malaspina. Les malades devaient être à peu près au nombre de quatre à présent et cependant quand venait la nuit aucune nouvelle fenêtre ne s’éclairait. On ne les logeait tout de même pas à la cave ?
    Idem pour les travaux annoncés par Gandia. Aucune trace ! Pas la moindre brouette de gravats ! Pas le moindre écho de ces chansons que tous les ouvriers du monde, singulièrement les Italiens, fredonnaient ou sifflaient en travaillant ! Devaient-ils envelopper leurs marteaux de chiffons pour ne pas troubler le repos des malades ? Cela non plus l’observatrice n’arrivait pas y croire. Elle y crut encore moins quand, deux nuits auparavant et alors qu’elle s’apprêtait à rentrer se coucher, elle avait recueilli des échos – trop faibles hélas pour y comprendre quelque chose ! – d’une violente dispute opposant un homme, à une femme ! Qu’est-ce que tout cela signifiait ?
    À cette occasion, elle s’en ouvrit à Wishbone qui, après l’avoir écoutée attentivement, se déclara prêt à tenter d’élucider l’énigme que représentait la tanière de Gandia. Armés chacun de revolvers, de balles et de steaks premier choix, ils partirent se poster sous l’aristoloche et attendirent que, la ronde du maître-chien effectuée, la maison reprenne son visage nocturne : rez-de-chaussée éteint et seulement trois fenêtres allumées à l’étage. Encore un petit moment et les deux dobermans reparurent, filant droit sur Plan-Crépin à la quête de leurs gâteries quotidiennes. Mais ce soir, il s’agissait de viande hachée à laquelle on avait mêlé un somnifère… en espérant que leur flair ne le détecterait pas. Mais non ! Ils engloutirent le résultat obtenu sans état d’âme apparent et s’endormirent paisiblement…
    — Parfait ! approuva Wishbone. On y va maintenant.
    Étant donné l’espèce de familiarité qu’elle avait nouée avec les deux toutous et au cas où la dose de somnifère ne serait pas suffisante, Marie-Angéline voulut sauter la première mais Wishbone atterrit presque en même temps qu’elle. Cependant son attention était ailleurs :
    — Regardez ! fit-il en désignant l’angle de la terrasse supportant la demeure où venait d’apparaître la silhouette d’un homme occupé à enjamber la balustrade puis, après avoir tenté de s’agripper aux moellons, se laisser tomber. Si celui-là n’est pas en train de s’enfuir je veux bien être changé en rat d’égout !
    — Pouah ! Vous ne pourriez pas trouver une autre comparaison ? J’aurais préféré « changé en carton à chapeau », c’est moins répugnant.
    — En attendant il n’a pas l’air de se relever ! Allons l’aider ! Ou plutôt je m’en occupe ! Inutile de s’exposer à deux ! Restez là !
    Se glissant entre buissons fleuris et topiaires, il rejoignit l’homme qui tombé sur le doc ne s’était pas encore relevé, se contentant de se frotter le dos. Comme il ne l’avait pas entendu venir, il étouffa un cri quand Wishbone se pencha sur lui :
    — Vous pensez vous être cassé un os en sautant ? demanda le Texan en anglais.
    — Tiens ! Un Britannique… ou plutôt un Américain, dit l’autre pas particulièrement surpris. Pour répondre à votre question je suis seulement un peu étourdi. Étonnant qu’en tombant sur le

Weitere Kostenlose Bücher