Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
étages…
    Arrivée à destination, elle examina la porte et sourit. Comme toutes ses semblables c’était une porte solide, faite de bon bois, munie d’une serrure de bonne qualité : une grande pour la clef et une plus petite pour le verrou. Ce fut cette dernière qui posa un problème à l’apprentie cambrioleuse. Son passe-partout fonctionnait à merveille pour la première mais elle hésita à l’introduire dans la seconde de crainte de ne plus pouvoir le retirer. L’énervement la gagna : c’était trop bête aussi ! Échouer au but parce qu’un propriétaire plus méfiant que la normale avait jugé utile de défendre sa cuisine presque autant que son salon !
    Elle examina l’idée d’aller prendre l’escalier principal pour tenter sa chance de l’autre côté quand lui revint en mémoire l’un des précieux enseignements d’Adalbert. Elle se releva – pour réfléchir elle s’était assise sur une marche ! –, alla passer sa main sur le dessus du chambranle de la porte… et retint une exclamation de joie : il s’y trouvait la clef adéquate grâce à quoi elle reprit confiance dans son entreprise. La minute suivante, elle pénétrait dans une vaste cuisine bien aménagée avec à gauche une resserre pour les provisions et à droite un office où l’on rangeait les nappes, l’argenterie, la verrerie et divers accessoires. Cet office donnait directement sur la salle à manger.
    Elle allait s’y engager quand elle entendit le téléphone sonner dans deux endroits différents : la galerie d’entrée sans doute mais aussi dans les profondeurs de l’appartement. Une fois… deux fois… trois fois ! Elle luttait encore contre l’envie de répondre – au cas où ce serait quelque chose d’intéressant ? – quand elle perçut une voix masculine :
    — Allô ?… Oui, oui, c’est moi !
    Doux Jésus ! Gaspard Grindel ! Mais qu’est-ce qu’il fabriquait là ?… Elle remit à plus tard de s’interroger sur la question pour foncer sans bruit s’emparer de l’écouteur de l’entrée… et fit la grimace, l’oreille offensée par la voix furieuse et incontestablement italienne qui déversait dans l’appareil un chapelet d’injures que l’on n’endura pas longtemps :
    — Ça suffit ! hurla celle de Grindel qui redescendit aussitôt de plusieurs décibels. Si c’est pour m’insulter que vous me dérangez, vous pouviez attendre ! Vous n’êtes pas un peu malade de m’appeler ici ?
    — On appelle où on peut et je vous cherche partout ! Or, apparemment, vous n’êtes nulle part, et…
    — Vous voyez que si puisque vous m’avez trouvé ! Que voulez-vous ?
    — Vous devez vous en douter : je veux ma part du magot ! La moitié de la collection si vous préférez ! Si vous l’avez, c’est quand même grâce à moi qui ai fait le sale boulot !
    — Parlons-en de votre « sale » boulot ! Qui est ce type que vous avez massacré à la place de mon oncle en prenant soin de préciser que je pourrais le reconnaître à la fraise qu’il avait sur une omoplate ?
    Au bout du fil l’Italien se mit à rire :
    — Il fallait que je vous donne un moyen de l’identifier ! La ressemblance de ce type avec Kledermann était… disons approximative. Il a donc été nécessaire de l’abîmer, ce qui laissait supposer la torture…
    — Alors qui est ce type ?
    — Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Les funérailles ont eu lieu, le testament a été lu, on a pu constater que la collection de joyaux avait disparu… cette collection fabuleuse dont je vous ai envoyé la clef et dont vous avez obtenu les codes par le bon vouloir de votre belle cousine ? Alors maintenant j’en exige ma part ! Sinon…
    — Sinon quoi ? Me dénoncer serait vous passer la corde au cou à vous-même !
    Au bout du fil l’autre se remit à rire :
    — Vous me prenez vraiment pour un imbécile ! Il me suffira de remettre le vrai Kledermann dans la circulation !
    — C’est vous qui le détenez ?
    — Naturellement ! Et il est fort convenablement traité ! Ce qui ne durerait pas longtemps sans doute si vous ne me donniez pas ce qui me revient ! Voyez-vous, mon cher, je n’ai jamais eu confiance en vous et mon petit doigt me disait que vous étiez très capable de vouloir garder le pactole pour vous ! L’héritage, au fond, je m’en fichais ! Mais la collection m’intéresse passionnément ! Vous n’ignorez pas combien nous aimons les joyaux célèbres dans la famille ? Alors vous savez ce qu’il vous reste à

Weitere Kostenlose Bücher