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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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les chapeaux de roue. Par chance, c’était un véritable virtuose du volant et un quart d’heure plus tard il stoppait devant l’entrée de la police judiciaire. Marie-Angéline voulut le régler mais il objecta :
    — Vous préférez pas qu’je vous attende ? À moins qu’on vous y garde et que vous n’avez pas la tête à ça ! C’est pas facile de trouver un confrère par ici et c’est l’heure de pointe !
    Elle n’eut pas le loisir de répondre : l’un des factionnaires se penchait à la portière en touchant son képi.
    — On ne stationne pas ! Vous désirez quelque chose, madame ?
    — Voir le commissaire principal Langlois. S’il est présent évidemment !
    — Je ne l’ai pas vu partir !
    — En ce cas, attendez-moi, chauffeur !
    — Je serai en face ! fit-il ravi.
    L’instant suivant, la fière descendante des Croisés franchissait, non sans une certaine appréhension qu’elle s’efforçait de cacher, ce seuil que tant de célébrités du crime avaient franchi avant elle, grimpait au premier étage où un planton, assis derrière une petite table pourvue d’un téléphone, lui demanda ce qu’elle voulait.
    Elle répéta sa demande qu’elle compléta en présentant sa carte de visite dont elle espérait beaucoup. Et le résultat dépassa ses espérances : à peine avait-elle vu son messager disparaître dans ce qui devait être le bureau du grand chef qu’elle en vit surgir celui-ci en personne :
    — Si je m’attendais !… Mais entrez, entrez ! Et asseyez-vous !
    Il semblait bien agité – et même plutôt amusé ! –, cet homme toujours tellement maître de lui ! Pratiquement propulsée dans un fauteuil, Plan-Crépin remit à une date ultérieure l’examen de cette grande pièce qu’Aldo et Adalbert connaissaient de longue date. On ne lui en laissa pas le temps.
    — Mademoiselle du Plan-Crépin chez moi ? C’est un jour à marquer d’une pierre blanche ! fit-il en souriant. Mais je suppose que vous n’êtes pas venue uniquement pour me dire bonjour ! J’en serais ravi car nous avons rarement l’occasion de bavarder tous les deux… et vous savez que je regrette souvent de ne pas pouvoir vous engager ?
    Dieu qu’il était charmant quand il le voulait ! Plan-Crépin ne douta pas un instant qu’il soit sincère mais s’inquiéta tout de même de sa réaction à l’écoute de sa confession. Et comme il supposait qu’elle apportait des nouvelles du tandem Aldo-Adalbert, elle prit une profonde respiration et répondit :
    — Non. J’ai à vous donner des nouvelles d’un assassin !
    Il tressaillit. Son sourire s’effaça, ses sourcils se froncèrent et son visage se ferma tandis qu’il retournait s’asseoir derrière son bureau.
    — Lequel ?
    — Gaspard Grindel ! Je l’ai vu il n’y a pas une heure !
    — Et où, s’il vous plaît ?
    — Dans son appartement de l’avenue de Messine où il avait dû venir chercher quelque chose. Quand il est parti il emportait deux sacs de voyage.
    — Comment le savez-vous ? Vous l’avez vu ? Il vous a parlé ?
    — Parlé non, vu oui… enfin pas entièrement. Je n’ai contemplé que ses pieds et ses jambes tandis qu’il s’adjugeait un ou deux verres de rhum dans sa cuisine !
    — Et que faisiez-vous dans sa cuisine ?
    — Moi ? Rien ! J’étais sous la table !
    Voyant le front du policier se charger de nuages orageux et peu désireuse de pousser trop loin la plaisanterie, elle se hâta d’ajouter :
    — Persuadée qu’il y avait quelque chose à trouver dans cet appartement, j’ai réussi à m’y introduire…
    — Et de quelle façon, je vous prie ?
    — Par la porte donnant sur l’escalier de service. J’ai observé qu’elles étaient nettement plus accessibles que les autres. Avec une épingle à cheveux on réalise de grands prodiges…
    — Ah oui ? Tiens donc !
    Le terrain devenait glissant et Plan-Crépin n’aimait pas l’air gourmand qu’il affichait. Elle choisit l’attaque :
    — Écoutez, monsieur le commissaire, ce que j’ai à vous rapporter est plutôt difficile parce que je dois me rappeler chaque parole du dialogue dont j’ai été le témoin. Alors si vous m’interrompez tout le temps je n’y arriverai pas !
    — Pardon !… Une seule question : entre qui et qui ce dialogue ?
    — Entre Grindel et l’individu qui se prétend la réincarnation de César Borgia.
    — Dans ce cas, allez-y !
    Posément, en se donnant le temps de choisir ses mots – au moins au début ! –, Plan-Crépin raconta

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