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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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même pas, non ! Puis jetant un coup d’œil à sa montre-bracelet : Je pense que mon taxi a suffisamment attendu et si vous n’avez plus besoin de moi…
    — Dans l’immédiat non… Et je vous remercie sincèrement d’être venue sur-le-champ vous… confesser ! Je vous raccompagne…
    Arrivés à l’escalier, il prit la main qu’elle lui tendait pour la serrer virilement puis ajouta :
    — Il faudra qu’un de ces jours vous me fassiez la démonstration sur l’art d’ouvrir une porte au moyen d’une épingle à cheveux ! Vous savez, je suis un peu comme Louis XVI : tout ce qui touche à la serrurerie me passionne !
     
    En rentrant rue Alfred-de-Vigny, Plan-Crépin trouva un véritable comité d’accueil : tout juste débarqués de Venise, Aldo et Adalbert s’efforçaient de calmer M me de Sommières à peu près persuadée qu’il était arrivé un malheur à son fidèle bedeau. Elle en était aux larmes qui se changèrent vite en colère :
    — Vous avez vu l’heure ? Et je vous avais avertie que si vous n’étiez pas là à sept heures je préviendrais Langlois !
    — Que ne l’avons-nous fait : j’étais chez lui justement.
    — On vous avait arrêtée ?
    — Non. J’y étais allée de mon plein gré pour lui raconter ce dont j’avais été témoin. Bonjour, Adalbert, bonjour, Aldo ! Quel dommage que vous ne soyez pas rentrés plus tôt ! Je vous raconte mes péripéties dans cinq minutes. Permettez que d’abord j’offre des excuses à notre marquise !
    — Plus tard, les excuses ! Passons à table ! Vous nous raconterez vos exploits en dînant ! Eulalie doit déjà être en transe !
    Le ton raide tentait de masquer l’inquiétude que M me de Sommières venait de vivre et qu’après une ou deux respirations profondes elle acheva d’éradiquer en se faisant servir par Cyprien et avant même le potage, un verre de… chambertin qu’elle avala d’un trait et qui lui rendit des couleurs. C’était tellement inattendu chez cette prêtresse du champagne qu’Aldo réclama :
    — Puisqu’on balaie les traditions, on ne serait pas contre la même médecine, fit-il repris en chœur par les deux autres.
    Après quoi on renvoya le potage à la cuisine « pour ne pas se noyer l’estomac » et en attendant qu’apparaisse le premier plat M me de Sommières ordonna :
    — Allez-y maintenant, Plan-Crépin ! On a assez attendu ! Qu’avez-vous trouvé chez ce Grindel ?
    — Grindel en chair et en os… Mais soyez tous rassurés : il ne m’a pas vue et moi je n’ai vu que ses jambes.
    Et, pour cet auditoire au moins aussi attentif que le précédent, elle réitéra le récit de son aventure augmenté de sa visite au Quai des Orfèvres. Le plus prompt à réagir fut Adalbert :
    — Mais sacrebleu pourquoi les Suisses ne l’ont-ils pas bouclé purement et simplement ?
    — Pour un faux témoignage que d’ailleurs Lisa a confirmé ? Ce n’est pas suffisant ! répondit Aldo. Un bon avocat pourrait alléguer une foule de raisons. Ils l’ont seulement mis en résidence surveillée…
    — Bravo pour la surveillance ! Et où est-ce que l’on va le trouver à présent ? De toute évidence, il n’habite plus son appartement où il est rentré en catimini et très certainement pour récupérer les sacs. Toi qui la connais, penses-tu qu’ils puissent contenir la collection de ton beau-père ?
    — Privée de ses écrins sans aucun doute ! Une bague, une paire de bracelets, cela ne tient guère de place… Il faut seulement espérer qu’aux mains de ce vandale elle n’aura pas trop souffert !
    — Incroyable ! s’écria la marquise en lâchant bruyamment son couvert dans son assiette. Je n’aurais jamais cru vivre assez vieille pour entendre une chose pareille ! Chez moi et venant de vous deux !
    — Quoi donc, Tante Amélie ?
    — Les bijoux ! Encore les bijoux ! Toujours les bijoux ! Et ce malheureux Kledermann ? Il me semble qu’avant de vous préoccuper de sa collection vous pourriez songer à lui, à sa vie ! Si j’ai bien compris le reportage de Plan-Crépin, il lui reste quinze jours à vivre et vous…
    Elle était au bord des larmes. Aldo posa sa main sur la sienne qu’elle pressa affectueusement.
    — Naturellement nous y pensons. Admettez cependant que la meilleure façon de préserver sa vie est de courir à la recherche de son bien le plus précieux après sa fille et ses petits-enfants ! Or comme vous venez de le faire remarquer nous ne disposons que de quinze jours…
    — … et

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